Pauvreté : aggravation en Ile-de-France, cri d'alarme du Secours catholique

 

ILLUSTRATION. En Ile-de-France, 15% (1,8 million) des 12 millions d'habitants disposent de moins de 990 euros par mois par unité de consommation et la moitié d'entre eux de moins de 750 euros, selon un rapport de l'association publié lundi.
ILLUSTRATION. En Ile-de-France, 15% (1,8 million) des 12 millions d'habitants disposent de moins de 990 euros par mois par unité de consommation et la moitié d'entre eux de moins de 750 euros, selon un rapport de l'association publié lundi.
LP/JEAN-BAPTISTE QUENTIN

    La fracture territoriale s'aggrave en Ile-de-France, avec des zones qui s'enfoncent dans la pauvreté. C'est le constat que dresse ce lundi

    qui demande un «changement radical dans la politique d'aménagement».

    Moins de 990 euros par mois pour vivre.

    Dans cette région qui regroupe huit départements, du plus riche (Hauts-de-Seine) au plus pauvre (Seine-Saint-Denis), 15% des 12 millions d'habitants (1,8 million) disposent de moins de 990 euros par mois par unité de consommation et la moitié d'entre eux de moins de 750 euros, selon le rapport de l'association publié lundi.

    De 2004 à 2012, la proportion des ménages pauvres y a augmenté deux fois plus vite qu'en France métropolitaine (+5 points contre +2,6). Et dans tous les départements à l'exception de Paris et les Hauts-de-Seine, «les revenus fiscaux des 10% des ménages les plus modestes ont moins progressé au cours des dix dernières années que le revenu médian».

    «Il y a plus de personnes pauvres» et leur niveau de pauvreté «s'aggrave», s'inquiète Hervé Du Souich, président du Secours Catholique Ile-de-France. «On veut lancer un cri d'alarme: jusqu'où on va continuer dans ce sens-là?»

    De plus en plus d'enfants touchés.

    , dont le taux de pauvreté a grimpé de 22% en 2009 à 24,3% en 2013, une hausse encore plus marquée en Seine-Saint-Denis, avec des conséquences directes sur la santé (malnutrition, obésité) et l'échec scolaire.

    Un manque de logements «très sociaux».

    Les zones les plus pauvres, comme la Seine-Saint-Denis ou le nord-est parisien, sont aussi celles qui concentrent le plus de centres d'hébergement d'urgence, ajoutant de la pauvreté à la pauvreté.

    Et «les logements sociaux actuellement construits ne sont pas adaptés au profil des demandeurs», souligne le Secours catholique, déplorant le manque de logements dits «très sociaux» accessibles aux revenus les plus modestes.

    L'organisation, qui souhaite rencontrer la présidente de l'Ile-de-France Valérie Pécresse (Les Républicains), demande un «changement radical dans la politique d'aménagement», avec «un plan de construction de logements réellement accessibles aux personnes les plus pauvres», visant particulièrement les communes les plus favorisées «afin de rééquilibrer les territoires».

    En mars,

    , pour «lutter contre les ghettos», une mesure rejetée par la gauche. Sur 1.300 communes franciliennes, 90 concentrent 66% du parc social, avait souligné l'exécutif régional, estimant «urgent de ne pas empiler de la pauvreté sur la pauvreté».

    «La question c'est où on met ces logements sociaux et comment on fait pour combattre l'égoïsme de certains lieux qui refusent toute forme de solidarité», s'interroge le responsable du Secours catholique,

    qui soulève

    et de nombreux habitants.