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SÉNÉGAL

"Arrêtez de vous empiffrer !" : le message des médecins aux jeunes sénégalais

Toutes les photos ont été publiées par des internautes sur Facebook, sous le hashtag #JePréserveMaSanté.
Toutes les photos ont été publiées par des internautes sur Facebook, sous le hashtag #JePréserveMaSanté.
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Des jeunes en train de se goinfrer ou de siroter des sodas : ces images circulent depuis quelques jours sur les réseaux sociaux au Sénégal. À l’origine de ce buzz, une association locale qui cherche à sensibiliser les jeunes aux maladies associées à la malbouffe, par l’humour.

"Je préserve ma santé" : c’est le nom de la campagne de prévention lancée par l’association sénégalaise Docteur Nakamou, le 7 avril dernier, afin de lutter contre le diabète et l’hypertension artérielle. Cette campagne en ligne s’adresse en priorité aux jeunes, sous le hashtag #JePréserveMaSanté. Ces derniers sont invités à poster une photo d’eux en train de consommer des boissons sucrées ou des aliments gras ou trop salés, avec le message suivant : "Si tu veux avoir du diabète ou de l’hypertension artérielle, fais comme moi !" Les internautes sont également incités à taguer leurs amis, afin qu’ils relaient à leur tour le message.

Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), environ 7 % de la population sénégalaise souffre du diabète, un chiffre qui ne cesse de progresser depuis une trentaine d’années. L’hypertension artérielle concerne quant à elle 32 % des adultes environ dans le pays.

"Les Sénégalais consomment de plus en plus de produits transformés, et moins de fruits et légumes"

Le docteur Mamadou Sy est le président de l’association Docteur Nakamou (un terme signifiant "comment va mon ami médecin").

On a choisi d’utiliser l’autodérision dans cette campagne, car personne n’a envie d’avoir du diabète ou de l’hypertension artérielle, bien évidemment ! En utilisant le rire et les réseaux sociaux, cela nous permet de toucher davantage les jeunes. Environ 60 % de la population sénégalaise a moins de 25 ans, donc il est important de leur inculquer de bonnes habitudes avant l’âge adulte.

Le diabète et l’hypertension artérielle sont des pathologies de plus en plus fréquentes au Sénégal, en ville et à la campagne, pour plusieurs raisons. Tout d’abord, le régime alimentaire des gens a évolué, comme dans tous les pays en développement : ils consomment de plus en plus de produits transformés, souvent gras et trop salés, qu’ils achètent notamment dans les fast-foods, car ça coûte moins cher que d’acheter des produits sains, tels que les fruits et les légumes. Toutes les classes sociales sont touchées par ces problèmes de malbouffe.

Par ailleurs, de plus en plus de gens ont un mode de vie sédentaire, notamment en ville : ils marchent peu, puisqu'il existe de nombreux moyens de transport, ils passent beaucoup de temps à regarder la télévision chez eux… Et c’est aussi là qu’il y a le plus de fast-foods.

 

"Certains pensent qu’il n’y a rien à faire pour éviter ces maladies"

Les gens touchés par ces maladies sont assez fatalistes : ils pensent qu’il n’y a rien à faire pour les éviter, que c’est le destin. Ils n’ont pas conscience qu’elles sont généralement liées à de mauvaises habitudes.

Le problème, c’est qu’il n’existe pas de politiques de prévention contre ces pathologies au Sénégal. Par contre, notre pays possède l’un des plus grands centres de l’Afrique subsaharienne pour guérir du diabète et prévenir les complications liées à cette maladie. Et c’est l’un des pays où l’insuline coûte le moins cher… [Cette hormone, sécrétée par le pancréas, permet de faire baisser le taux de glucose dans le sang : elle est donc utilisée pour traiter le diabète, NDLR.]

On a donc lancé cette campagne pour faire comprendre aux gens qu’il est possible de prévenir ces pathologies, en consommant de la nourriture saine – c’est-à-dire 5/6 fruits ou légumes par jour, en variant son alimentation – et en pratiquant au moins 30 minutes d’activités physiques par jour, selon les recommandations de l’OMS.

L’association Docteur Nakamou a été créée en juin 2015. Elle rassemble une vingtaine de jeunes médecins et d’étudiants en médecine, essentiellement sénégalais, spécialisés dans la conception de programmes de santé communautaire.

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