Comme pour de nombreuses recherches médicales, il semblerait que les limitations et préconisations aient été basées sur des données principalement masculines. En effet, de nouveaux chiffres cette fois-ci prenant en compte les femmes, montrent qu’elles sont plus touchées par les méfaits de l’alcool que les hommes. "Verre pour verre, elles encourent un risque plus élevé de problèmes liés à l’alcool comme la dépendance ou l’exposition à certains cancers", résume Slate.fr.

Si l’OMS, ainsi que d’autres entités sanitaires, préconise des quantités plus faibles pour les femmes que pour les hommes, il semblerait que cette question des femmes face à l’alcool reste peu connue du grand public. Un rapport du Centre Canadien Contre les Toxicomanies de 2014 rappelle que "ces dernières ont des habitudes de consommation différentes et ne boivent pas pour les mêmes raisons".

ALCOOL ET FEMMES : UN VERRE DE TROP

On sirote volontiers l’apéro en famille, on fait sauter le champagne entre amis, on trinque au bureau pour célébrer le départ à la retraite de Martine-de-la-compta… bref, toutes les occasions sont bonnes pour boire un verre. Si certaines se contentent de boire un petit verre, d’autres poussent le bouchon un peu plus loin et goûte à l’ivresse, jusqu’à perdre le contrôle et s’engager sur la "route du rhum" et autres alcools forts. On parle, dans ce cas, d’alcoolisme mondain.

Chez les femmes, derrière la maladie se cachent souvent d’autres maux : anxiété, dépression et solitude. Près de 50 % des femmes alcooliques ont fait au moins une tentative de suicide. Certaines femmes semblent plus vulnérables, notamment celles appartenant à la tranche 35-49 ans, les célibataires et les divorcées. Une descente aux enfers qui porte un coup à leur santé.

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ALCOOL ET FEMMES : INÉGALITÉ HOMME/FEMME

L’inégalité entre les hommes et les femmes n’a rien à voir avec les traditions "machistes" de notre société. La vulnérabilité de la femme face à l’alcool est purement scientifique, physiologique, physique. A consommation égale, les femmes sont exposées à des risques particuliers.

Pour une même quantité d'alcool absorbée, le taux d'alcoolémie est plus élevé chez la femme, car l'alcool se dilue moins dans la masse musculaire, (plus faible). Aussi, on estime ainsi que le risque d’addiction augmente à partir de cinq verres chez l'homme, mais trois verres seulement chez la femme. Le délai d'apparition d'une cirrhose hépatique est de 15 ans en moyenne chez l'homme, mais dix ans seulement chez la femme.

Une autre étude réalisée cette fois en Russie a révélé que l’alcool endommagerait plus rapidement le cerveau des femmes que celui des hommes. 

ALCOOL ET FEMMES : UNE BOUTEILLE À LA MER

Le problème de l’alcool au féminin est à prendre en main rapidement, pour soigner les maux physiques et surtout psychologiques, souvent à l’origine de la dépendance. De nombreuses associations existent. Elles proposent un programme d’écoute, sont réceptives à leur détresse et à leur souffrance. Des centres de désintoxication aussi proposent un programme de sevrage et de réhabilitation.

L’État s’y met peu à peu et commence à prendre le problème de dépendance de la femme au sérieux. Des spots publicitaires rappelant aux femmes le seuil à ne pas dépasser pour ne pas sombrer dans l’alcoolisme et éviter les maladies liées à l’alcool. Et les nouvelles études distinguent les panels masculins et féminins pour connaître au mieux les méfaits physiologiques d’une trop grande consommation.

Plus d’informations sur le site de l’INPES.