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Dans les archives de Magnum

portfolio Chaque semaine, « M Le magazine du Monde » publie une image emblématique tirée des archives de l’agence Magnum Photos.

Publié le 21 mars 2016 à 17h59, modifié le 06 juillet 2017 à 15h31
  • Sur ce cliché de 1995, des soldats de l’armée jordanienne traversent le désert de Wadi Rum à dos de chameau. Cette photo est issue de la série « Sur les traces de Lawrence d’Arabie », de Harry Gruyaert, qui a refait le parcours de la révolte arabe contre l’Empire ottoman, entre 1916 et 1918, muni de ses objectifs. Le 6 juillet, il y a tout juste cent ans, les forces arabes menées par Fayçal ben Hussein etThomas Edward Lawrence, et soutenues par la marine britannique, remportaient une victoire stratégique en s’emparant du port d’Aqaba, dans l’actuelle Jordanie. Ce conflit s’inscrit en marge de la première guerre mondiale, les Britanniques souhaitant affaiblir les Ottomans, alliés de l’Allemagne. Il est aussi l’une des premières grandes manifestations du nationalisme arabe.

    Le désert des espoirs

    Sur ce cliché de 1995, des soldats de l’armée jordanienne traversent le désert de Wadi Rum à dos de chameau. Cette photo est issue de la série « Sur les traces de Lawrence d’Arabie », de Harry Gruyaert, qui a refait le parcours de la révolte arabe contre l’Empire ottoman, entre 1916 et 1918, muni de ses objectifs. Le 6 juillet, il y a tout juste cent ans, les forces arabes menées par Fayçal ben Hussein etThomas Edward Lawrence, et soutenues par la marine britannique, remportaient une victoire stratégique en s’emparant du port d’Aqaba, dans l’actuelle Jordanie. Ce conflit s’inscrit en marge de la première guerre mondiale, les Britanniques souhaitant affaiblir les Ottomans, alliés de l’Allemagne. Il est aussi l’une des premières grandes manifestations du nationalisme arabe. Harry Gruyaert / Magnum Photos

  • En 1982, date de ce reportage d’Harry Gruyaert, Bernard Hinault remportait son quatrième Tour de France. Il ne lui restait plus qu’une dernière victoire, en 1985, pour entrer dans la légende du cyclisme. Le Tour 2017, qui démarre samedi 1er juillet, marquera une nouvelle étape dans la vie du « Blaireau » car, pour la première fois depuis 1978, il ne le suivra pas. Lui qui, depuis des années, remettait les maillots aux coureurs distingués à la fin des étapes se contentera cette année d’assister au prologue, à Düsseldorf. Après, l’ex-champion de 62 ans rentrera chez lui, en Bretagne. Et le Tour, lui, poursuivra sa Grande Boucle, les spectateurs continueront de venir encourager les coureurs et les familles de pique-niquer sur le bord de la route.

    Boucle d’or

    En 1982, date de ce reportage d’Harry Gruyaert, Bernard Hinault remportait son quatrième Tour de France. Il ne lui restait plus qu’une dernière victoire, en 1985, pour entrer dans la légende du cyclisme. Le Tour 2017, qui démarre samedi 1er juillet, marquera une nouvelle étape dans la vie du « Blaireau » car, pour la première fois depuis 1978, il ne le suivra pas. Lui qui, depuis des années, remettait les maillots aux coureurs distingués à la fin des étapes se contentera cette année d’assister au prologue, à Düsseldorf. Après, l’ex-champion de 62 ans rentrera chez lui, en Bretagne. Et le Tour, lui, poursuivra sa Grande Boucle, les spectateurs continueront de venir encourager les coureurs et les familles de pique-niquer sur le bord de la route. Harry Gruyaert/Magnum photos

  • Le 10 décembre 1986, des milliers d’étudiants descendent dans la rue après le décès de Malik Oussekine, battu à mort quatre jours plus tôt par deux policiers rue Monsieur-le-Prince, à Paris, en marge d’une manifestation contre le projet Devaquet de réforme de l’université. « Insuffisance rénale », « malformation de naissance »… La première expertise affirme que l’étudiant a été victime de son état de santé fragile et non des coups portés par la police. Un rapport qui, à trente ans de distance, n’est pas sans rappeler celui que les gendarmes ont établi après la mort d’Adama Traoré, le 19 juillet dernier. Lors de son interpellation, le jeune homme de 24 ans a été victime d’un « syndrome asphyxique aspécifique ». L’origine de l’asphyxie divise les experts : pour les uns, elle aurait été causée par les gendarmes au moment où ils le plaquaient au sol ; pour les autres, elle serait due à une pathologie cardiaque. Une divergence qui, quatre mois après le décès d’Adama Traoré, continue de nourrir les tensions à Beaumont-sur-Oise, la ville où il vivait.

    Marche funèbre

    Le 10 décembre 1986, des milliers d’étudiants descendent dans la rue après le décès de Malik Oussekine, battu à mort quatre jours plus tôt par deux policiers rue Monsieur-le-Prince, à Paris, en marge d’une manifestation contre le projet Devaquet de réforme de l’université. « Insuffisance rénale », « malformation de naissance »… La première expertise affirme que l’étudiant a été victime de son état de santé fragile et non des coups portés par la police. Un rapport qui, à trente ans de distance, n’est pas sans rappeler celui que les gendarmes ont établi après la mort d’Adama Traoré, le 19 juillet dernier. Lors de son interpellation, le jeune homme de 24 ans a été victime d’un « syndrome asphyxique aspécifique ». L’origine de l’asphyxie divise les experts : pour les uns, elle aurait été causée par les gendarmes au moment où ils le plaquaient au sol ; pour les autres, elle serait due à une pathologie cardiaque. Une divergence qui, quatre mois après le décès d’Adama Traoré, continue de nourrir les tensions à Beaumont-sur-Oise, la ville où il vivait. Guy Le Querrec / Magnum Photos

  • Sur ce cliché de Martin Parr, une série bien alignée de pandas attend les clients dans une boutique de l’aéroport de Shanghaï. Star des enfants, avec son regard tendre, cet ursidé mangeur de bambous demeure aussi un classique de la diplomatie chinoise. Le 24 juin, deux spécimens atterrissent à Berlin, dans un avion spécialement affrété depuis Chengdu, pour rejoindre le zoo de la capitale allemande. Pékin contrôle le flux, prête aux pays amis ses précieux animaux, qui ont rang de trésor national. Mais depuis l’époque de la Chine maoïste, où un tel prêt était plus rare et lourd de sens, les choses ont bien changé. Les pandas sont surtout, pour les zoos qui les accueillent, la promesse d’un gros coup de pub, de files de visiteurs qui s’allongent et de ventes fructueuses des mêmes peluches qu’à Shanghaï.

    Monnaie d’échange

    Sur ce cliché de Martin Parr, une série bien alignée de pandas attend les clients dans une boutique de l’aéroport de Shanghaï. Star des enfants, avec son regard tendre, cet ursidé mangeur de bambous demeure aussi un classique de la diplomatie chinoise. Le 24 juin, deux spécimens atterrissent à Berlin, dans un avion spécialement affrété depuis Chengdu, pour rejoindre le zoo de la capitale allemande. Pékin contrôle le flux, prête aux pays amis ses précieux animaux, qui ont rang de trésor national. Mais depuis l’époque de la Chine maoïste, où un tel prêt était plus rare et lourd de sens, les choses ont bien changé. Les pandas sont surtout, pour les zoos qui les accueillent, la promesse d’un gros coup de pub, de files de visiteurs qui s’allongent et de ventes fructueuses des mêmes peluches qu’à Shanghaï. Martin Parr/ Magnum Photos

  • Une plage qatarie, en 2003, saisie par le regard de Martin Parr. Depuis son indépendance, en 1971, ses puissants voisins du golfe Arabo-Persique reprochent régulièrement au petit émirat de trop vouloir jouer sa partition en solo, en nouant dans un savant grand écart des liens privilégiés aussi bien avec les grandes puissances occidentales qu’avec les groupes islamistes. La crise, larvée depuis longtemps, a éclaté au grand jour, le 5 juin, avec la décision de l’Arabie saoudite et des Emirats arabes unis d’instaurer un blocus économique afin de sommer le régime de Doha de rentrer dans le rang. Officiellement, ils lui reprochent de « soutenir le terrorisme ». Mais en filigrane se pose aussi la question du rapport à l’Iran, l’autre grande puissance régionale, avec laquelle le Qatar partage un champ de gaz. Riyad juge Doha trop complaisant avec son grand rival.

    Traversée du désert

    Une plage qatarie, en 2003, saisie par le regard de Martin Parr. Depuis son indépendance, en 1971, ses puissants voisins du golfe Arabo-Persique reprochent régulièrement au petit émirat de trop vouloir jouer sa partition en solo, en nouant dans un savant grand écart des liens privilégiés aussi bien avec les grandes puissances occidentales qu’avec les groupes islamistes. La crise, larvée depuis longtemps, a éclaté au grand jour, le 5 juin, avec la décision de l’Arabie saoudite et des Emirats arabes unis d’instaurer un blocus économique afin de sommer le régime de Doha de rentrer dans le rang. Officiellement, ils lui reprochent de « soutenir le terrorisme ». Mais en filigrane se pose aussi la question du rapport à l’Iran, l’autre grande puissance régionale, avec laquelle le Qatar partage un champ de gaz. Riyad juge Doha trop complaisant avec son grand rival. Martin Parr/ Magnum Photos

  • Sur cette photo de Micha Bar-Am, un char israélien trace sa route dans le Sinaï. Au sol, le corps d’un soldat égyptien. Dans l’histoire des conflits israélo-arabes, la guerre des Six-Jours est le succès militaire le plus éclatant de l’Etat hébreu. En ce printemps 1967, cela fait deux mois que la tension monte entre Israël et ses voisins, l’Egypte, la Jordanie et la Syrie. En mai, l’Egypte de Nasser gonfle les muscles, organise des mouvements de troupes dans le Sinaï et bloque l’entrée du golfe d’Aqaba. Le 5 juin, il y a tout juste cinquante ans, Israël choisit de prendre les devants et attaque. Le 10 juin, sa victoire est totale. L’Egypte perd la bande de Gaza et la péninsule du Sinaï, la Syrie est amputée du plateau du Golan, et la Jordanie doit se séparer de la Cisjordanie et de Jérusalem-Est. Un nouveau rapport de forces s’installe.

    Bras de fer

    Sur cette photo de Micha Bar-Am, un char israélien trace sa route dans le Sinaï. Au sol, le corps d’un soldat égyptien. Dans l’histoire des conflits israélo-arabes, la guerre des Six-Jours est le succès militaire le plus éclatant de l’Etat hébreu. En ce printemps 1967, cela fait deux mois que la tension monte entre Israël et ses voisins, l’Egypte, la Jordanie et la Syrie. En mai, l’Egypte de Nasser gonfle les muscles, organise des mouvements de troupes dans le Sinaï et bloque l’entrée du golfe d’Aqaba. Le 5 juin, il y a tout juste cinquante ans, Israël choisit de prendre les devants et attaque. Le 10 juin, sa victoire est totale. L’Egypte perd la bande de Gaza et la péninsule du Sinaï, la Syrie est amputée du plateau du Golan, et la Jordanie doit se séparer de la Cisjordanie et de Jérusalem-Est. Un nouveau rapport de forces s’installe. Micha Bar-Am/ Magnum Photos

  • C’était en octobre 2008. Les États-Unis retenaient leur souffle. Pour la première fois, un Noir était bien placé pour gagner l’élection présidentielle. Sur Melrose Avenue, à Los Angeles, la photographe Alessandra Sanguinetti saisissait une image de Barack Obama qui en disait long sur le rôle que de nombreux Américains souhaitaient lui voir jouer. Deux mandats plus tard, l’Amérique postraciale rêvée au soir de son élection n’est pas advenue. La campagne qui s’achève a révélé au contraire une nation extrêmement divisée. La faute à Barack Obama ? À la veille de l’élection du (de la) quarante-cinquième président(e), le 8 novembre, beaucoup le regrettent déjà.

    Obama blues

    C’était en octobre 2008. Les États-Unis retenaient leur souffle. Pour la première fois, un Noir était bien placé pour gagner l’élection présidentielle. Sur Melrose Avenue, à Los Angeles, la photographe Alessandra Sanguinetti saisissait une image de Barack Obama qui en disait long sur le rôle que de nombreux Américains souhaitaient lui voir jouer. Deux mandats plus tard, l’Amérique postraciale rêvée au soir de son élection n’est pas advenue. La campagne qui s’achève a révélé au contraire une nation extrêmement divisée. La faute à Barack Obama ? À la veille de l’élection du (de la) quarante-cinquième président(e), le 8 novembre, beaucoup le regrettent déjà. Alessandra Sanguinetti / Magnum Photo

  • A l’époque, c’était lui le frondeur. Michel Field, immortalisé ici par Martine Franck tout cheveu dehors, devenait en 1973 l’un des porte-parole du mouvement lycéen contre la loi Debré sur le sursis militaire pour études. Aujourd’hui, le directeur de l’information de France Télévisions est celui que l’on pousse dehors. Déjà visé par une motion de défiance en 2016, il était vivement critiqué au sein de ses rédactions. La publication d’une tribune où il juge sévèrement l’information produite par le service public le jour même de l’annonce de l’éviction de David Pujadas, présentateur du « 20 heures » de France 2 depuis 2001, aura fini de sceller sa chute. Le 22 mai, l’ancien trotskiste a remis sa démission.

    Vent de fronde

    A l’époque, c’était lui le frondeur. Michel Field, immortalisé ici par Martine Franck tout cheveu dehors, devenait en 1973 l’un des porte-parole du mouvement lycéen contre la loi Debré sur le sursis militaire pour études. Aujourd’hui, le directeur de l’information de France Télévisions est celui que l’on pousse dehors. Déjà visé par une motion de défiance en 2016, il était vivement critiqué au sein de ses rédactions. La publication d’une tribune où il juge sévèrement l’information produite par le service public le jour même de l’annonce de l’éviction de David Pujadas, présentateur du « 20 heures » de France 2 depuis 2001, aura fini de sceller sa chute. Le 22 mai, l’ancien trotskiste a remis sa démission. Martine Franck/Magnum Photos

  • Sur ce cliché pris par Martin Parr, deux vieilles dames semblent un peu perdues, devant la file d’attente de spectateurs beaucoup plus jeunes et impatients qui s’étire au pied d’un cinéma, en Angleterre. Le film à l’affiche ? Le premier opus de « Star Wars », réalisé par l’emblématique George Lucas et sorti le 25 mai 1977 aux Etats-Unis, voilà quarante ans. Le début d’une grande épopée intergalactique, qui marquera plusieurs générations. Les fans découvrent pour la première fois Luke Skywalker, la princesse Leia et Han Solo. Et se repaissent de la phrase mythique de Maître Yoda : « Que la force soit avec toi ! »

    Décalage imminent

    Sur ce cliché pris par Martin Parr, deux vieilles dames semblent un peu perdues, devant la file d’attente de spectateurs beaucoup plus jeunes et impatients qui s’étire au pied d’un cinéma, en Angleterre. Le film à l’affiche ? Le premier opus de « Star Wars », réalisé par l’emblématique George Lucas et sorti le 25 mai 1977 aux Etats-Unis, voilà quarante ans. Le début d’une grande épopée intergalactique, qui marquera plusieurs générations. Les fans découvrent pour la première fois Luke Skywalker, la princesse Leia et Han Solo. Et se repaissent de la phrase mythique de Maître Yoda : « Que la force soit avec toi ! » Martin Parr/ Magnum Photos

  • C’est une coutume cannoise. Chaque soir, les autorités du Festival sont à l’entrée du Palais, en haut des 24 marches couvertes d’une moquette rouge. Depuis qu’il a été nommé délégué artistique du Festival en 2001, puis délégué général en 2007, le Lyonnais Thierry Frémaux est de ceux qui accueillent les invités de prestige, équipes de film et personnalités du cinéma. A chacun un sourire et une accolade. En 2004, Raymond Depardon a l’idée de le photographier en plein ravissement mondain. Il en tire cette image qui donne l’impression d’une caméra subjective, où celui qui observe la photo peut se prendre pour une star internationale et se faire son cinéma.

    Les marches du palais

    C’est une coutume cannoise. Chaque soir, les autorités du Festival sont à l’entrée du Palais, en haut des 24 marches couvertes d’une moquette rouge. Depuis qu’il a été nommé délégué artistique du Festival en 2001, puis délégué général en 2007, le Lyonnais Thierry Frémaux est de ceux qui accueillent les invités de prestige, équipes de film et personnalités du cinéma. A chacun un sourire et une accolade. En 2004, Raymond Depardon a l’idée de le photographier en plein ravissement mondain. Il en tire cette image qui donne l’impression d’une caméra subjective, où celui qui observe la photo peut se prendre pour une star internationale et se faire son cinéma. Raymond Depardon/ Magnum Photos

  • Un soir de février 2006, à Port-au-Prince. Devant l’objectif de Moises Saman, une foule compacte s’enthousiasme pour René Préval, quelques jours avant sa réélection à la présidence de la République d’Haïti. L’ancien chef d’État est mort, vendredi 3 mars, dans sa résidence, située dans la banlieue de la capitale, à l’âge de 74 ans. Ses funérailles nationales sont célébrées ce samedi 11 mars. L’occasion pour le peuple haïtien de se replonger dans son histoire tumultueuse. René Préval a été un acteur-clé du processus de transition démocratique mené depuis la fin de l’ère Duvalier, en 1986. Président de 1996 à 2001, puis de 2006 à 2011, il est le seul, en plus de deux siècles, à avoir accompli en Haïti deux mandats à cette fonction sans finir exilé, assassiné, ou en prison.

    Ferveur haïtienne

    Un soir de février 2006, à Port-au-Prince. Devant l’objectif de Moises Saman, une foule compacte s’enthousiasme pour René Préval, quelques jours avant sa réélection à la présidence de la République d’Haïti. L’ancien chef d’État est mort, vendredi 3 mars, dans sa résidence, située dans la banlieue de la capitale, à l’âge de 74 ans. Ses funérailles nationales sont célébrées ce samedi 11 mars. L’occasion pour le peuple haïtien de se replonger dans son histoire tumultueuse. René Préval a été un acteur-clé du processus de transition démocratique mené depuis la fin de l’ère Duvalier, en 1986. Président de 1996 à 2001, puis de 2006 à 2011, il est le seul, en plus de deux siècles, à avoir accompli en Haïti deux mandats à cette fonction sans finir exilé, assassiné, ou en prison. Moises Saman/Magnum Photos

  • Mai 1974, à quelques jours de l’élection présidentielle. L’objectif de Jean Gaumy s’attarde sur un candidat qui paraît promis à l’oubli sitôt le premier tour passé. Jean-Marie Le Pen, président du Front national (FN), obtiendra finalement 0,75 % des voix. Des miettes, dans l’ombre du duel Valéry Giscard d’Estaing - François Mitterrand, pour cet ancien militaire trop zélé des guerres d’Indochine et d’Algérie qui rêve d’incarner l’extrême droite française. Sept ans plus tard, il n’obtiendra pas les 500 signatures nécessaires à sa candidature. La machine Le Pen est pourtant bien lancée. En 1988, il obtient 14,39 % des suffrages. En 1995, il atteint 15 %. En 2002, avec 16,86 %, il se qualifie pour le second tour dans ce qui est alors perçu comme un séisme politique. L’élection de 2007 laisse croire, cinq ans plus tard, à un reflux (10,44 %) du FN. C’est sa fille Marine qui écrira la suite de l’histoire, en 2012 (17,9 %) comme en 2017 (21,3 %). Présente au second tour, le 7 mai, comme son père quinze ans plus tôt, la surprise en moins, elle incarne ainsi la septième candidature à la présidentielle de la famille Le Pen.

    L'affront républicain

    Mai 1974, à quelques jours de l’élection présidentielle. L’objectif de Jean Gaumy s’attarde sur un candidat qui paraît promis à l’oubli sitôt le premier tour passé. Jean-Marie Le Pen, président du Front national (FN), obtiendra finalement 0,75 % des voix. Des miettes, dans l’ombre du duel Valéry Giscard d’Estaing - François Mitterrand, pour cet ancien militaire trop zélé des guerres d’Indochine et d’Algérie qui rêve d’incarner l’extrême droite française. Sept ans plus tard, il n’obtiendra pas les 500 signatures nécessaires à sa candidature. La machine Le Pen est pourtant bien lancée. En 1988, il obtient 14,39 % des suffrages. En 1995, il atteint 15 %. En 2002, avec 16,86 %, il se qualifie pour le second tour dans ce qui est alors perçu comme un séisme politique. L’élection de 2007 laisse croire, cinq ans plus tard, à un reflux (10,44 %) du FN. C’est sa fille Marine qui écrira la suite de l’histoire, en 2012 (17,9 %) comme en 2017 (21,3 %). Présente au second tour, le 7 mai, comme son père quinze ans plus tôt, la surprise en moins, elle incarne ainsi la septième candidature à la présidentielle de la famille Le Pen. Jean Gaumy/Magnum Photos

  • Près de deux mois de mobilisation, des morts, des dizaines de blessés… Au Venezuela, les manifestants continuent de réclamer des élections générales anticipées et le départ du président Nicolás Maduro pour sortir de la crise politique et économique dans laquelle est plongé le pays. En poste depuis 2013, l’héritier d’Hugo Chávez n’a jamais suscité le même enthousiasme que le chef de la révolution bolivarienne dont chaque élection était saluée par la liesse populaire (ici, en décembre 2006, après l’élection d’Hugo Chávez, pour la deuxième fois, avec 62,8 % des voix). Critiqué par l’opposition, l’actuel président l’est désormais au sein de son propre camp. Quatre ans après la mort de son instigateur, le chavisme se fissure inexorablement…

    Du rire aux larmes

    Près de deux mois de mobilisation, des morts, des dizaines de blessés… Au Venezuela, les manifestants continuent de réclamer des élections générales anticipées et le départ du président Nicolás Maduro pour sortir de la crise politique et économique dans laquelle est plongé le pays. En poste depuis 2013, l’héritier d’Hugo Chávez n’a jamais suscité le même enthousiasme que le chef de la révolution bolivarienne dont chaque élection était saluée par la liesse populaire (ici, en décembre 2006, après l’élection d’Hugo Chávez, pour la deuxième fois, avec 62,8 % des voix). Critiqué par l’opposition, l’actuel président l’est désormais au sein de son propre camp. Quatre ans après la mort de son instigateur, le chavisme se fissure inexorablement… Christopher Anderson/Magnum Photos

  • Sur ce cliché de Bruno Barbey, pris sur l’île Seguin de Boulogne-Billancourt, les ouvriers de l’usine automobile Renault font leur Mai 68. Sous l’impulsion du mouvement étudiant, ils cessent le travail le 16 mai et font valoir leurs revendications à coups de meetings organisés dans l’enceinte même de l’usine « paquebot », qui s’étale sur un kilomètrede long. Condamnée par les mutations de l’industrie automobile, l’usine fermera ses portes en 1992. Vingt-cinq ans plus tard, l’île Seguin s’apprête à reprendre vie d’une tout autre manière. Sans ses ouvriers, mais avec des artistes pour se produire dans une autre structure à l’architecture audacieuse : La Seine musicale. Sorte de vaisseau posé sur la pointe de l’île, ce nouveau grand pôle musical de l’ouest parisien comporte un auditorium de 1 500 places et une salle de concert de 6 000 places. La veille de son inauguration officielle, prévue le 22 avril, La Seine musicale s’offre déjà un premier cadeau avec la venue de Bob Dylan, l’une des figures artistiques célébrées par… Mai 68.

    À l’abordage

    Sur ce cliché de Bruno Barbey, pris sur l’île Seguin de Boulogne-Billancourt, les ouvriers de l’usine automobile Renault font leur Mai 68. Sous l’impulsion du mouvement étudiant, ils cessent le travail le 16 mai et font valoir leurs revendications à coups de meetings organisés dans l’enceinte même de l’usine « paquebot », qui s’étale sur un kilomètrede long. Condamnée par les mutations de l’industrie automobile, l’usine fermera ses portes en 1992. Vingt-cinq ans plus tard, l’île Seguin s’apprête à reprendre vie d’une tout autre manière. Sans ses ouvriers, mais avec des artistes pour se produire dans une autre structure à l’architecture audacieuse : La Seine musicale. Sorte de vaisseau posé sur la pointe de l’île, ce nouveau grand pôle musical de l’ouest parisien comporte un auditorium de 1 500 places et une salle de concert de 6 000 places. La veille de son inauguration officielle, prévue le 22 avril, La Seine musicale s’offre déjà un premier cadeau avec la venue de Bob Dylan, l’une des figures artistiques célébrées par… Mai 68. Bruno Barbey/Magnum Photos

  • Dix ans que protestants et catholiques d’Irlande du Nord se partageaient le pouvoir sans heurt ; un accord conclu le 26 mars 2007 avait instauré une cogestion de l’exécutif régional. Mais voilà que le Brexit est passé par là bouleversant profondément le paysage politique de cette province britannique. Certes, on est loin de cette photo de Philip Jones Griffiths prise en 1973 qui raconte le conflit nord-irlandais et les soldats du royaume à tous les coins de rue. Mais les élections régionales au début du mois ont montré combien l’équilibre était précaire : entre les nationalistes, partisans d’une rupture avec Londres, et les unionistes qui avaient appelé à voter la sortie de l’UE. Le fossé se creuse.

    Division blindée. par philip jones griffiths avec les archives de magnum photos

    Dix ans que protestants et catholiques d’Irlande du Nord se partageaient le pouvoir sans heurt ; un accord conclu le 26 mars 2007 avait instauré une cogestion de l’exécutif régional. Mais voilà que le Brexit est passé par là bouleversant profondément le paysage politique de cette province britannique. Certes, on est loin de cette photo de Philip Jones Griffiths prise en 1973 qui raconte le conflit nord-irlandais et les soldats du royaume à tous les coins de rue. Mais les élections régionales au début du mois ont montré combien l’équilibre était précaire : entre les nationalistes, partisans d’une rupture avec Londres, et les unionistes qui avaient appelé à voter la sortie de l’UE. Le fossé se creuse. Philip Jones Griffiths/ Magnum photos

  • Sur cette photo prise à Istanbul en octobre 2002, Recep Tayyip Erdogan, leader du Parti  de la justice et du développement (AKP) qu’il a fondé un an plus tôt, est en campagne. Il deviendra premier ministre quelques mois plus tard. Au-dessus de l’estrade, entre son portrait et le drapeau turc, flotte au vent la figure de Mustafa Kemal Atatürk, fondateur de la Turquie moderne, dont il fut le premier président de la Républiquede 1923 à 1938. Quinze ans après ce cliché, Erdogan, devenu président à son tour, s’apprête, s’il remporte le référendum du 16 avril, à modifier la Constitution. Ses opposants, qui dénoncent depuis longtemps son entreprise de déconstruction de la République laïque fondée par Atatürk, s’inquiètent cette fois-ci d’une révision constitutionnelle, qui prévoit le renforcement du pouvoir présidentiel en supprimant notamment le poste de premier ministre.

    Marche turque

    Sur cette photo prise à Istanbul en octobre 2002, Recep Tayyip Erdogan, leader du Parti  de la justice et du développement (AKP) qu’il a fondé un an plus tôt, est en campagne. Il deviendra premier ministre quelques mois plus tard. Au-dessus de l’estrade, entre son portrait et le drapeau turc, flotte au vent la figure de Mustafa Kemal Atatürk, fondateur de la Turquie moderne, dont il fut le premier président de la Républiquede 1923 à 1938. Quinze ans après ce cliché, Erdogan, devenu président à son tour, s’apprête, s’il remporte le référendum du 16 avril, à modifier la Constitution. Ses opposants, qui dénoncent depuis longtemps son entreprise de déconstruction de la République laïque fondée par Atatürk, s’inquiètent cette fois-ci d’une révision constitutionnelle, qui prévoit le renforcement du pouvoir présidentiel en supprimant notamment le poste de premier ministre. Abbas/ Magnum Photos

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