Solar Impulse prêt à poursuivre son périple

L'avion solaire doit décoller d'Hawaï la semaine prochaine pour achever son aventure. Et survolera peut être la Principauté au début de l'été.

CEDRIC VERANY Publié le 08/04/2016 à 12:00, mis à jour le 08/04/2016 à 12:00
Autour du 15 avril, Solar Impulse doit repartir pour un vol de trois à quatre jours au-dessus du Pacifique. Photo Solar Impulse

L'aventure peut redémarrer. Neuf mois après son arrêt temporaire, le tour du monde de Solar Impulse reprend dans quelques jours. L'avion doit décoller d'Hawaï, où il a passé de longs mois en maintenance, en milieu de semaine prochaine.

Et les pilotes Bertrand Piccard et André Borschberg sont prêts à boucler leur aventure de tourner autour de la planète avec un engin porté par la seule énergie solaire. «Nous sommes à la limite du possible, c'est la caractéristique des pionniers, d'essayer les choses un peu trop tôt. Les contretemps n'ont fait que crédibiliser ce que nous faisons. Une aventure, une œuvre d'exploration», ont-ils confié, de concert, mercredi soir au cours d'une conférence à distance avec la presse francophone.

Performance retrouvée

La semaine passée, l'avion a effectué plusieurs vols de maintenance. Depuis un mois, l'équipe a repris son activité intensive à Hawaï pour s'assurer des capacités de l'avion. «Il y a des adversaires aux technologies du projet, mais les problèmes que nous avons eus ne dépendent pas de la technologie solaire. Au moment de la conception, nous avions choisi de limiter les installations sur l'avion et de ne pas mettre de système de refroidissement des batteries. C'est ce qui nous a manqué sur le vol entre le Japon et Hawaï. Il y en a un maintenant, la performance de l'avion sera semblable», commente André Borschberg.

Un dernier vol test est prévu ce week-end. Avant un départ, si la météo le permet, autour du 15 avril. En Principauté, le centre de commandement de l'aventure a rouvert ses portes il y a un mois à l'auditorium Rainier-III. Ce sont les ingénieurs et météorologues à Monaco qui donneront le feu vert à Bertrand Piccard pour ce vol de trois à quatre jours au-dessus du Pacifique avant de se poser en Californie ou dans l'Arizona. «J'ai fait trois vols en ballon de plus de cinq jours mais je n'étais jamais seul. Ce vol m'impressionne, je me prépare beaucoup», souligne l'aéronaute suisse.

Dimension philosophique

Avant ce nouveau décollage, les deux « papas » de Solar Impulse ont passé les derniers mois à entretenir leur projet. «On n'a pas eu le temps d'apprendre à surfer à Hawaï», sourit André Borschberg qui a suivi la maintenance de l'avion et la gestion des équipes. Bertrand Piccard, lui, s'est attaché à réunir les 20 millions de francs suisses nécessaires (un peu plus de 18 millions d'euros ) à la poursuite de l'aventure.

Ensemble, les pères du projet ont expliqué mercredi soir que leurs différents soutiens leur ont renouvelé leur confiance pour la suite de l'aventure. «Au début de ce projet, j'ai minimisé le fait que, ce qui touche les gens est que nous soyons entrain d'essayer d'accomplir un rêve. Il y a une dimension philosophique qui prend de plus en plus d'ampleur dans Solar Impulse», assure Bertrand Piccard. «Ce n'est plus un projet, c'est une tranche de vie. Nous prendrons le temps qu'il faut mais nous y arriverons».

Comme Lindberg audessus de l’Atlantique

C’est le rêve de Bertrand Piccard. Un peu avant l’été, le pilote de Solar Impulse caresse l’espoir de s’envoler de New York pour atterrir sur la piste de l’aéroport du Bourget, près de Paris. Refaisant à l’identique le parcours de Charles Lindberg, qui réalisa en 1927, la première liaison en avion entre les deux continents, au-dessus de l’océan Atlantique. «Idéalement notre planning est de réaliser ce vol entre l’aéroport JFK à New York et celui du Bourget. Puis prendre la route vers le Sud, survoler la Suisse, passer devant notre centre de contrôle à Monaco et mettre le cap sur l’Égypte. Mais la réalité sera peut-être différente».

Quoi qu’il en soit, l’arrivée de l’avion sur ses terres natales en Europe sera un événement. «Nous étudions les possibilités de ce qui sera réalisable, en fonction de la météo. Aussi en Europe, on pourrait atterrir dans un rayon qui va de l’Angleterre aux côtes marocaines. Il faut rester flexibles. Nous suivrons ensuite la Méditerranée, en évitant les zones de conflits du Moyen Orient.»

Il faudra entre 7 et 8 vols pour achever le tour de monde et revenir au point de départ d’avril 2015 à Abu Dhabi.

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Nice-Matin

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