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A Nantes, une élection législative partielle à risque pour le Parti socialiste

Les électeurs sont appelés aux urnes dimanche 17 avril pour trouver un successeur à Jean-Marc Ayrault dans la 3e circonscription de Loire-Atlantique, aux mains de la gauche depuis 40 ans.

Par  (avec AFP)

Publié le 15 avril 2016 à 19h31, modifié le 15 avril 2016 à 18h40

Temps de Lecture 3 min.

Jean-Marc Ayrault, à droite, assis à côté de Jean-Marie Le Guen (centre) et  Manuel Valls, le 16 février 2016 à l'Assemblée nationale.

Nouvelle législative partielle à risque pour le Parti socialiste (PS) : onze candidats briguent, dimanche 17 avril, le siège de député de la 3e circonscription de Loire-Atlantique (Nantes-Saint-Herblain), laissé vacant par l’ex-premier ministre socialiste, Jean-Marc Ayrault. Après sa nomination au Quai d’Orsay, lors du dernier remaniement, et en raison du décès de son suppléant, Jean-Pierre Fougerat, en février 2015, près de 90 000 électeurs sont appelés aux urnes pour désigner son successeur à l’Assemblée nationale.

Ce scrutin se déroule dans une circonscription inscrite à gauche depuis près de quarante ans. Elle était détenue depuis trente ans par l’ex-locataire de Matignon (de 2012 à mars 2014) : Jean-Marc Ayrault y a été élu la première fois en 1986, alors qu’il était encore maire de Saint-Herblain, et y a été aisément réélu à six reprises, dont trois fois dès le premier tour, notamment en 2012, peu après son accession à la tête du gouvernement. « Dans l’imaginaire, ici, c’est la circonscription de gauche par excellence, mais ce scrutin est très ouvert, beaucoup plus ouvert qu’habituellement », explique le politologue Goulven Boudic.

Mais « les élections partielles, notamment législatives, c’est toujours difficile car il y a un risque d’une faible participation », a déclaré M. Ayrault, venu soutenir la candidate PS et actuelle adjointe au maire de Nantes, Karine Daniel, investie à l’issue d’une élection interne très serrée. Elle fera face à cinq autres candidatures de gauche : Europe Ecologie-Les Verts, Parti communiste français, Lutte ouvrière, Nouvelle Donne et une liste « Communistes ».

Le poids du référendum sur Notre-Dame-des-Landes

Surtout, le contexte général n’est pas très favorable aux socialistes. Ceux-ci ont connu une succession de déroutes, au plan national, à l’occasion d’élections partielles ces dernières années - une quinzaine en près de quatre ans.

L’opposition, au projet de loi de réforme du droit du travail pourrait peser. Tout comme le référendum sur l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, programmé le 26 juin dans le département, qui constitue un sujet de division à gauche.

Le candidat écologiste, Jean-François Tallio, qui avait recueilli 6,18 % des voix au premier tour des législatives en 2012, a prévenu : « Il n’y a pas de possibilité d’un appel à voter pour une candidate qui soutient le oui au référendum et qui soutient la loi El Khomri. »

La candidate socialiste bénéficie cependant du soutien des Radicaux de gauche et de Génération Ecologie et Ecologistes !, la formation d’un autre député de Loire-Atlantique, François de Rugy (ex-EELV). Ces deux partis sont pourtant opposés à l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, contrairement au PS local. Mais ils se rejoignent sur le soutien à l’organisation de ce référendum et « à l’engagement d’en respecter le résultat ».

A droite, un appel à sanctionner le gouvernement

A droite et à l’extrême droite, les candidats ont appelé à sortir un « carton rouge » et sanctionner la politique de François Hollande et du gouvernement.

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Faisant campagne avec le slogan « Le changement est entre vos mains », le candidat Les Républicains (LR)-UDI-MoDem Matthieu Annereau, conseiller municipal d’opposition à Saint-Herblain, l’ancien fief de Jean-Marc Ayrault, veut lancer un « second avertissement » à la gauche, après avoir « fait trembler les terres socialistes » lors des municipales en 2014.

« L’objectif est très clair, c’est de bouter la gauche hors de la circonscription (…) Il faut un vote sanction », déclare de son côté Eléonore Revel, la candidate du Front national (FN), qui espère « cartonner dans toute la circonscription ». Le FN avait recueilli 8,42 % des voix au premier tour en 2012 et 1,94 % des voix en 2007.

Preuve de la dimension nationale du scrutin, plusieurs figures politiques nationales sont venues soutenir les candidats.

Outre Jean-Marc Ayrault, qui a appelé les électeurs de sa circonscription à « se mobiliser » et dépasser « déceptions », « désillusions » et « doutes sur l’avenir », Florian Philippot, vice-président du Front national est venu soutenir la candidate Eléonore Revel. Le scrutin, a-t-il déclaré, est « l’occasion de sortir un carton rouge et bleu marine pour Jean-Marc Ayrault et, en même temps, pour le gouvernement dont il est un ministre important ».

Du côté des Républicains, Matthieu Annereau a reçu le soutien de Bruno Retailleau, nouveau président de la région Pays de la Loire, mais aussi d’Henri Guaino, député des Yvelines, et de Jean-Christophe Lagarde, président de l’UDI.

Au plan national, l’issue du scrutin aura son importance : à l’Assemblée, le groupe socialiste et apparentés ne compte plus que 285 députés depuis le départ de Jean-Marc Ayrault au ministère des affaires étrangères, soit moins que la majorité absolue (289).

Départementale partielle à Saint-Mihiel (Meuse)

Les électeurs du canton de Saint-Mihiel, le seul de Lorraine remporté par le Front national (FN) et dont le scrutin a été invalidé en octobre, sont de nouveau appelés aux urnes les 17 et 24 avril pour élire leurs conseillers départementaux.

Le tribunal administratif de Nancy avait annulé l’élection de Bruno Rota et Marianne Prot, qui s’étaient emparés de ce canton de Meuse au terme d’une triangulaire avec l’Union des démocrates et indépendants (UDI) et le Parti socialiste (PS), avec seulement 26 voix d’avance, soit 1,4 % des suffrages.

Ce sont les candidats UDI qui avaient contesté le résultat de l’élection, en avançant que des tracts, distribués juste avant le scrutin, contenaient des « attaques gratuites et infondées » et qu’ils n’avaient pas eu, vu le temps imparti, la possibilité d’y répondre.

« Eu égard au faible écart » de voix, les tracts avaient pu « altérer la sincérité du scrutin », avait tranché le tribunal.

Pour cette élection partielle, l’UDI, le FN et le PS sont en compétition. Les Républicains, qui avaient été éliminés dès le premier tour avec 13,67 % des voix, ne présentent pas de candidats.

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