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Distinction

Kamel Daoud, journaliste de l'année

Il a été récompensée pour ses chroniques dans «le Point» et «le Quotidien d'Oran».
par LIBERATION
publié le 17 avril 2016 à 12h54

Kamel Daoud a reçu jeudi dernier le prix Jean-Luc Lagardère du journaliste de l'année pour ses chroniques parues dans le Point et dans le Quotidien d'Oran. Paradoxe : l'écrivain algérien a été distingué au moment même où il annonçait son retrait du journalisme. Affecté par les polémiques acerbes qui ont suivi la publication de son analyse des événements de la Saint-Sylvestre à Cologne, Kamel Daoud préfère désormais se consarer entièrement à la littérature. Traduit dans de nombreux pays, son roman Meursault Contre-Enquête a remporté plusieurs distinctions après avoir manqué » d'une voix le prix Goncourt.

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En fait, le jury s'était réuni avant le déclenchement de cette polémique et Daoud a découvert le même jour son prix de journalisme et la tribune violente d'un groupe d'universitaires qui l'assimilait à un islamophobe pour avoir mis en cause le rapport du monde musulman à la sexualité. Daoud a accueilli sa récompense d'un ton ému : «J'ai été jugé, condamné, le jour même où j'ai été salué, soutenu (…) Mais la francophonie se porte mieux que la cacophonie », a-t-il dit en souriant avant d'ajouter : « le français n'est pas ma langue maternelle mais il peut être une langue fraternelle». En lui remettant le prix, Denis Olivennes, président de Lagardère Active, avait rendu hommage a Daoud : « C'est le courage du journaliste qui est récompensé aujourd'hui, dans la lignée de ces grands écrivains journalistes comme Albert Camus ou François Mauriac».

Invité à la cérémonie, le Premier ministre Manuel Valls a salué «un intellectuel courageux et insoumis»: « Je suis face à un dilemme, a-t-il dit, vous soutenir, c'est vous mettre en difficulté. Pourtant, je ne veux pas vous laisser seul (…) La liberté d'informer, c'est le droit à l'irrévérence et au blasphème, un principe fondamental que la France défendra toujours.» Attribué par un jury de 17 journalistes, le prix est doté de 10.000 euros. Il avait été décerné en 2015 à la rédaction de Charlie Hebo.

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