Mory Ducros : les salariés repris « exhortent » les syndicats à signer l’accord
Le tribunal de commerce de Pontoise doit reprendre mardi l’examen de l’offre de reprise de Mory Ducros par Arcole Industries. Une offre conditionnée à la signature d’un accord majoritaire des syndicats que la CFDT, organisation majoritaire de l’entreprise, a pour l’instant refusé de valider.
Par Les Echos
La pression monte pour les salariés de Mory Ducros, alors que le tribunal de commerce de Pontoise doit reprendre mardi l’examen de l’offre de reprise du transporteur par Arcole Industries. Ce lundi, un collectif composé des 2.210 employés du numéro deux du marché français de la messagerie dont les emplois seraient potentiellement préservés a « exhorté » les syndicats à signer l’accord « permettant au tribunal de commerce de Pontoise de statuer » sur cette proposition. Dans un communiqué transmis à l’AFP, ils indiquent qu’ils « déplore[nt] les licenciements annoncés et la fermeture programmée de certaines agences, mais estime[nt] en conscience que la sauvegarde de 2.210 emplois et plusieurs milliers de sous-traitants ne peut pas être mise en péril ».
Examen différé
L’avenir de Mory Ducros et de ses 5.000 salariés est en suspens depuis vendredi. Le tribunal de commerce a décidé de différer l’examen de l’offre de reprise d’Arcole Industries en raison des réserves exprimées par la CFDT, premier syndicat du transporteur. Or Arcole a conditionné son offre à la signature d’un accord majoritaire des syndicats.
« Le tribunal a souhaité une suspension d’audience. Il n’a pas eu toutes les réponses à ses questions et il attend des compléments », avait expliqué vendredi Philippe Blériot, l’administrateur judiciaire. « La CFDT assume sa non-signature », avait de son côté déclaré Fabian Tosolini, responsable de la CFDT-Transports, estimant que « la lettre d’intention » approuvée par quatre syndicats sur cinq (CFDT, FO, CFTC et CFE-CGC) jeudi à l’aube « suffit ». La balle semble désormais dans son camp. « La fédération et l’équipe CFDT de l’entreprise sont en train de travailler » à une solution, ont assuré lundi à l’AFP les instances dirigeantes de la CFDT.
Mais même si l’offre de reprise d’Arcole Industries était validée par le tribunal cette semaine, Mory Ducros ne serait sans doute pas au bout de ses peines. Car les fragilités structurelles du marché de la messagerie sont toujours là, à commencer par ses surcapacités.
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