Pour les Français, « l’EDF », ce sont « les hommes en bleu » qui viennent « remettre le courant » au lendemain des tempêtes. EDF ? Non, ERDF ! L’ancienne direction de la distribution s’est émancipée de sa puissante maison mère en 2008 pour devenir une société anonyme, détenue à 100 % par EDF.
Ses 35 000 salariés ne font pas qu’entretenir le plus vaste réseau électrique d’Europe, ils sont aussi des acteurs-clés de la transition énergétique, chargés de déployer le compteur communicant Linky, de raccorder éoliennes et panneaux solaires à des réseaux électriques de plus en plus « intelligents » ou de veiller à l’alimentation des bornes de rechargement pour voitures électriques.
La maison a changé de patron fin janvier. Atteinte par la limite d’âge de 65 ans, Michèle Bellon a quitté – à contrecœur – la présidence du directoire après quatre ans consacrés à pacifier et à relancer une entreprise qui sortait en 2010 d’un conflit social dur – notamment contre l’externalisation de certains métiers et les suppressions d’emplois.
Le PDG d’EDF, Henri Proglio, l’a remplacée par Philippe Monloubou, directeur de la branche commerce France de l’opérateur historique. Il arrive dans une entreprise où le climat social est plus serein, après la réintégration d’activités de cœur de métier sous-traitées lors de l’ouverture du marché de l’énergie, la relance des investissements et le retour aux bénéfices.
Le nouveau patron, qui a décidé de refondre le directoire, devrait poursuivre le projet d’entreprise « 2015, réussir ensemble » lancé par Mme Bellon. « La gestion optimisée de nos réseaux est le cœur du métier, une compétence historique, explique Gilles Galléan, directeur technique d’ERDF. Mais nous devons aussi intégrer des compétences autour des nouvelles technologies pour accompagner la transition énergétique dans les territoires. »
• Maintenir l’effort d'investissement
Pour cela, l’effort d’investissement doit être poursuivi. Il dépasse désormais 3 milliards d’euros annuels, financés par le tarif d’utilisation des réseaux publics d’électricité (Turpe). Ce « péage » est fixé tous les quatre ans par la Commission de régulation de l’énergie en fonction des besoins d’ERDF et payé par les fournisseurs utilisant les lignes (EDF, GDF Suez…). L’investissement avait été divisé par deux entre 1992 et 2005, entraînant une forte dégradation du réseau et un allongement de la durée moyenne des coupures, qui avait atteint 198 minutes en 2009.
Il vous reste 59.08% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.