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L’effet Trump sur les enfants américains : « Les préjugés ont augmenté »

Selon une enquête menée auprès de 2000 enseignants, le climat délétère de la campagne du candidat républicain a une résonance jusque dans les écoles.

Par  (San Francisco, correspondante)

Publié le 15 avril 2016 à 22h09, modifié le 19 avril 2016 à 11h20

Temps de Lecture 4 min.

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Deux enfants défilent, lors d’une manifestation contre le candidat républicain Donald Trump, à Manhattan (New York), le 14 avril.

Et les enfants ? Les hommes politiques ont-ils pensé aux enfants ? Aux Etats-Unis, les adultes ont l’habitude de la surenchère anti-immigration qui s’empare du camp républicain à l’occasion des primaires. Il y a eu les Minutemen en 2005-2006, les vigiles autoproclamés qui surveillaient la frontière mexicaine. Puis le Tea Party, en 2008-2010. Les candidats s’opposaient à toute « amnistie » pour les sans-papiers, mais rares étaient ceux qui allaient jusqu’à réclamer l’expulsion de tous les clandestins. Et la rhétorique extrémiste retombait après les élections.

Cette année, le phénomène est différent, du fait de la virulence de Donald Trump et de son omniprésence dans les médias. Et les enfants en pâtissent. En quelques mois, ses propositions de construction d’un mur et de « déportation » des sans-papiers ont ramené la peur dans la communauté latino. Et semé l’inquiétude jusque dans les cours de récréation, si l’on en croit un rapport publié, mercredi 13 avril, par le Southern Poverty Law Center (SPLC), une association qui traque les groupes extrémistes et suprémacistes blancs depuis 1971. « Nous avons vu Donald Trump se comporter comme un enfant de 12 ans. Maintenant, nous voyons des enfants de 12 ans se comporter comme Donald Trump », se désole Richard Cohen, le directeur du centre.

Lire aussi Article réservé à nos abonnés Donald Trump, faux héraut des « valeurs de New York »

« Est-ce que le mur est là ? »

Le SPLC reconnaît sans difficulté que son enquête, faite en ligne entre le 23 mars et le 2 avril par le projet Teaching Tolerance, n’a pas de valeur scientifique. Mais il souligne que 2 000 enseignants ont apporté leurs témoignages sur l’impact du climat électoral au sein de leurs classes. Et que plus de 5 000 commentaires ont été recueillis. Pour préserver l’anonymat des fonctionnaires, le SPLC a éliminé les précisions concernant les identités ou les établissements concernés.

« Mes élèves blancs de milieux pauvres se sentent maintenant en droit de faire des commentaires racistes »

Harcèlement des jeunes issus de minorités, agressivité du discours, libéré des contraintes habituelles… Selon le rapport, les pratiques contre le harcèlement (anti-bullying), laborieusement mises en place en milieu scolaire, font les frais du climat politique. « Nombre de mes élèves reprennent les discours de haine contre les réfugiés et les pauvres, affirme un professeur. Et les préjugés contre la religion [musulmane] ont augmenté. » Un instituteur de maternelle du Tennessee raconte qu’un enfant latino qui s’est entendu annoncer par ses camarades qu’il allait être expulsé et qu’on l’empêcherait de revenir aux Etats-Unis par un mur demande tous les jours où en est le projet : « Est-ce que le mur est là ? »

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