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Le 21 avril 2002 par ceux qui l'ont vécu de (très) près

Il y a quatorze ans, le FN accédait pour la première fois au second tour de la présidentielle. À un an du scrutin de 2017, les candidats et leur entourage se souviennent. Et racontent.

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L'annonce des résultats du premier tour de la présidentielle, le 21 avril 2002, sur TF1.
L'annonce des résultats du premier tour de la présidentielle, le 21 avril 2002, sur TF1. © Sipa

La date est restée dans les mémoires comme "le" 21 avril. "Une soirée épouvantablement morose et triste", se souvient Jean Glavany, directeur de campagne de Lionel Jospin en 2002. Un candidat dont personne n'avait imaginé qu'il puisse être éliminé dès le premier tour de la présidentielle. "On n'osait pas l'appeler", avoue Glavany aujourd'hui, en se remémorant les "têtes d'enterrement" des cadres du parti : François Hollande , Martine Aubry ou encore Dominique Strauss-Kahn. Jean Glavany voit encore le visage "livide" de Lionel Jospin apprenant la nouvelle à son arrivée au QG de campagne.

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Lire aussi : Jean Glavany, directeur de campagne de Jospin en 2002 : "On n'osait pas l'appeler"

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>> Plusieurs personnalités politiques et médiatiques, et quelques anonymes, ont été interrogées sur le souvenir qu’elles ont gardé du 21 avril 2002. Ecoutez leurs témoignages toute la semaine sur notre site Internet.

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Le Pen : "Pas une surprise"

À contre-courant des sondages et des observateurs, Jean-Marie Le Pen assure, lui, avoir prédit sa présence au second tour : "Ce n'était pas une surprise pour moi", se targue aujourd'hui l'ancien président du FN. Pour autant, ce 21 avril, il n'est pas à la fête. "Certains ont été étonnés que je ne participe aux festivités… Mais c'est parce que je pense tout de suite au deuxième tour, avec l'inquiétude de me dire : mais qu'est-ce qui se passe si jamais je suis élu dans quinze jours?"

Chirac : "OK, j'ai compris"

Ces résultats, bouleversants pour le PS comme pour le FN, signifient, sur le moment, tout autre chose pour Frédéric de Saint-Sernin, l'un des conseillers de Jacques Chirac à l'époque : "On sait qu'on a gagné l'élection présidentielle." Ce spécialiste des sondages se souvient de cet "immense soulagement". Abasourdi, le président Chirac a été moins pragmatique. C'est Frédéric de Saint-Sernin qui lui apprend les résultats par téléphone : "J'entends son silence. C'est un sentiment très curieux. Donc j'insiste… et là il me dit "OK, j'ai compris.""

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Mamère, "Entre joie et dépit"

Un paradoxe vécu aussi à son niveau par Noël Mamère , le candidat des Verts : il apprend la sidérante nouvelle par un journaliste qui a tapé sur la vitre de sa voiture. Avec ses camarades, l'ancien journaliste a connu, dit-il, "un mélange de joie et de grand dépit". Joie car le score de l'écologiste atteint 5,25 % : du jamais-vu pour ce parti! "À la Bastille, tous ces jeunes étaient réunis pour dire non à Le Pen. En même temps ils m'applaudissaient, parce qu'ils étaient nombreux à avoir voté pour moi!" Lui se défend d'avoir fait le jeu de la dispersion de la gauche, rejetant la responsabilité sur les candidatures de Jean-Pierre Chevènement et de Christiane Taubira.

Glavany et Jospin n'en ont jamais reparlé

L'échéance de 2017 sera-t-elle l'occasion d'un nouveau "21 avril"? Jean Glavany, qui n'a jamais reparlé de cette soirée avec son ami Lionel Jospin, ne cache pas son inquiétude : "Je crains qu'on se rende compte en 2017 qu'on n'a pas tiré les leçons de 2002." 

Source: JDD papier

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