Nuit debout : le témoignage stupéfiant d'un CRS

Un CRS, en poste près de la place de la République à Paris où se tient le mouvement Nuit debout, déplore sur RMC le comportement de certains militants.

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Un CRS témoigne de la violence des manifestants de la Nuit debout.
Un CRS témoigne de la violence des manifestants de la Nuit debout. © AFP

Temps de lecture : 1 min

Des CRS impuissants face aux dégradations de certains militants du mouvement "Nuit debout". C'est le ressenti d'Étienne, un CRS en poste aux abords de la place de la République, à Paris, où se rassemble le mouvement. Sur l'antenne de RMC, il témoigne de l'impossibilité d'intervenir pour empêcher les dégradations : "On regarde les gens tout casser, uriner partout… On n'a pas formellement ordre de ne pas bouger, c'est que les ordres ne viennent pas. On est là, mais on ne peut pas intervenir", raconte-t-il.
Si aucune dégradation n'a eu lieu depuis deux nuits, selon la Préfecture de police de Paris, grâce aux organisateurs, les nuits précédentes ont été marquées par différents troubles aux abords de la place, notamment jeudi dernier.

"Une ZAD sur la place"

Selon Étienne, qui passe plusieurs heures sur place à observer les manifestants, ce sont les mêmes que ceux présents à Notre-Dame-des-Landes, sur la zone à défendre (ZAD) pour protester contre le projet d'aéroport : "C'est le même public, vous avez juste deux ou trois bobos qui se greffent pour fumer des joints", rapporte le CRS à l'antenne de RMC, dans l'émission Carrément Brunet. Selon lui, l'intention des militants sur la place parisienne ne laisse aucune part au doute. 
"Les gens veulent faire une ZAD sur la place. Ils demandent des pissotières, et puis après ce sera des tentes, des mecs monteront des cabanes", s'indigne le CRS. Étienne explique être frustré par le travail de la police : "Les CRS et policiers sont écœurés car on ne fait plus rien et quand on le fait on nous fait des reproches", s'indigne-t-il, en référence au CRS suspendu pour avoir adressé un coup de poing à un lycéen à Paris, en marge de la manifestation contre la loi Travail, le 24 mars dernier. Il doit être jugé en mai pour "violences volontaires par personne dépositaire de l'autorité publique".

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Commentaires (95)

  • Clairevoix

    Ravi de votre réponse, et merci à vous. Je ne manque jamais de vous lire (de plus, votre pseudo est, de loin, le plus beau de tous ceux de ce forum, pardon de me répéter).

    Si vous me lisez vous-même couramment, vous savez que je considère aussi que notre corps électoral manque de constance. C'est, selon moi, un mélange d'égoïsme, de couardise et de versatilité : il suffit de 3 semaines d'agitation pour retourner son opinion sut toutes les tentatives de réforme, même les meilleures !

    C'est pourquoi j'attends surtout d'un président qu'il soit tenace et persévérant (car tous sont à même, à Droite, de faire de bonnes propositions). Et c'est donc pourquoi je pense qu'il ne doit pas être rééligible, pour n'avoir pas à penser à son propre avenir, comme l'ont fait Giscard, Chirac et même Sarkozy (avec, pour ce dernier, un retour trop précipité en dépit de la parole donnée - à comparer avec l'attitude qu'aurait eu un de Gaulle -)...

    Quant à la dissolution, elle est très importante : les politiques de la Gauche montrent très vite leur inanité et leur nuisance, et après 6 mois, en 2012, nous étions tous fixés à ce sujet, ainsi que l'ont montré toutes les élections partielles ayant eu lieu ! Dès lors, en cas de cohabitation, un président de Droite pourrait user de la dissolution pour remettre rapidement "les pendules à l'heure"...

    Bien cordialement à vous, et mes compliments pour votre style clair et lisible,

  • France love

    Bonsoir @Clairevoix,
    Je crois en effet que nous sommes d'accord sur l'essentiel.
    Je suis pour le maintien de la V eme République ; nous n'avons pas une personnalité de l'envergure du Général pour proposer une nouvelle Constitution. Cela serait choquant. Elle reste un régime résolument présidentiel (sauf en cas de cohabitation) Un retour aux régimes d'assemblées des ancienne républiques serait désastreux.

    Il est vrais que les institutions ont parfaitement fonctionné pendant les cohabitations et cela est une victoire de la démocratie. Cela était peut-être lié aussi aux personnes en place. Mais sur le plan de l'efficacité des réformes et de la conduite d'une politique responsable sur le long terme, il faudrait que les francais cessent de se comporter comme des girouettes.

    Quant aux CRS, souhaitons qu'ils reçoivent enfin des ordres clairs comme vos paroles.
    Au plaisir de vous lire de nouveau !

    Francelove

  • Clairevoix

    Vous avez votre opinion (point trop éloignée de la mienne, d'ailleurs) et je la respecte volontiers.

    Je vous approuve, au reste, totalement lorsque vous dites que les électeurs ont les chefs d'Etat qu'ils ont élus. Cela doit nous interpeller sur nos propres responsabilités...

    Pour le reste, permettez-moi seulement deux remarques :

    -à trois reprises, la cohabitation nous a montré que les institutions pouvaient s'appliquer quasi normalement, et que le fonctionnement des pouvoirs publics n'en était guère altéré. Ce fut, en chaque cas, une bonne "soupape" qui a permis de vérifier qu'une répartition différente des responsabilités ne remettait nullement en cause la continuité des affaires publiques ;

    -le droit de dissolution est un élément d'équilibre capital entre l'Exécutif et le Législatif, qui permet au peuple de trancher en cas de différend grave. Entre 1877 et 1955, notre pratique constitutionnelle s'est trouvée sérieusement affectée du fait de la désuétude de la dissolution, en orientant le pays vers un régime d'assemblée. Il est heureux que nous ayons toujours eu, au cours de cette période, le scrutin majoritaire (sauf entre 1919 et 1927), sinon nous aurions eu la IVème République avant la lettre !

    Par ailleurs, sauf durant l'éphémère IIème République, le septennat a toujours été en vigueur jusqu'en 2002, et cette réforme saugrenue (suggérée par Giscard) qui nous a apporté le regrettable quinquennat. Ce dernier n'est, en fait, qu'une idée de Centristes pesant assez peu sur notre vie politique, et auxquels il donne l'occasion de jouer un peu plus souvent les faux arbitres... (cf Bayrou)

    Je vous accorde que notre petit débat nous éloigne beaucoup des problèmes des CRS... Mais, je l'avoue, je suis passionné pas les questions constitutionnelles (domaine dans lequel vous constituez, du reste, un(e) excellent(e) partenaire, ce dont je vous suis reconnaissant).

    Cordialement à vous, et au plaisir de vous lire à nouveau, sur ce sujet ou sur tout autre,