La maison d’enchères Christie’s a annoncé mardi soir l’annulation de la vente controversée à Londres de 85 œuvres de l’artiste espagnol Joan Miró à la suite de démêlés judiciaires au Portugal. Prévue mardi et mercredi soir dans le cadre des premières grandes mises aux enchères de l’année, elle était estimée au départ à 30 millions de livres (36,4 millions d’euros).
Plus tôt mardi, le tribunal administratif de Lisbonne avait pourtant autorisé cette vente, rejetant une demande du parquet général recommandant de la suspendre. Cette mesure était réclamée par des députés du Parti socialiste portugais, principale force d'opposition au gouvernement de centre droit. «L'importance de Joan Miró dans l'histoire de l'art est absolument incontestable, et il n'existe au Portugal aucun ensemble de ce peintre ayant une valeur patrimoniale et artistique comparable à celui-ci», avaient fait valoir les députés socialistes.
La collection était devenue propriété de l'Etat portugais à la suite de la nationalisation en 2008 de la banque BPN, qui avait subi d'importantes pertes dues à des opérations frauduleuses aggravées par la crise financière internationale. Christie's l'a présentée comme l'«une des plus vastes et impressionnantes collections de l'artiste jamais mises aux enchères», comprenant notamment un des chefs-d'œuvre de Miró, <