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5 mois après l'assaut antiterroriste de Saint-Denis 31 familles toujours sans logement

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5 mois après l'assaut du RAID et de la BRI dans l'immeuble où s'étaient retranchés des terroristes du 13 novembre, 31 familles évacuées n'ont toujours pas trouvé de logement durable. Elles demandent à être reconnues comme "victimes du terrorisme" et la régularisation des habitants sans papiers.

Les habitants et les militants du DAL devant l'immeuble de la rue du Corbillon
Les habitants et les militants du DAL devant l'immeuble de la rue du Corbillon © Radio France - Rémi Brancato

Mois après mois, le scénario est le même. Les habitants de l'immeuble situé à l'angle de la rue du Corbillon et du 48 rue de la République se réunissent inlassablement chaque 18 du mois à 18 heures pour se rappeler aux bons souvenirs des pouvoirs publics. Il y a 5 mois, le 18 novembre 2015, ils ont été réveillés à 4 heures du matin par les balles du RAID et de la BRI, venus déloger les terroristes du 13 novembre, et notamment Abdelhamid Abaaoud, tué dans l'assaut.

5 mois après, ce lundi 18 avril, sur les 45 familles qui vivaient ici, 31 n'ont toujours obtenu de relogement pérenne, malgré la promesse qui leur a été faite. Les célibataires vivent à l'hôtel, les familles dans des appartements ou des studios du Samu social. Des procédures "trop longues" dénoncent aujourd'hui les "habitants du 48", du nom de l'association formée après l'assaut et les militants du DAL, le Droit au logement, qui les soutiennent.

"Rien n'a changé pour moi" raconte Chafia Atek, qui vit "dans un tout petit studio de rien du tout avec ses trois enfants". Le 18 novembre, ils sont "sortis pieds nus, en pyjamas". La mère de famille vivait dans la cage d'escalier dans laquelle se trouvait l'appartement des terroristes, visé par l'assaut des policiers. Et aujourd'hui, la porte est toujours condamnée par la justice.

"Je n'ai même pas pu récupérer mes affaires, ni mes papiers" se déplore Chafia.

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Les habitants demandent à être reconnus "victimes du terrorisme"

Traumatisés par la scène de guerre vécue en novembre, les habitants demandent aussi à être reconnus en tant que "victimes du terrorisme". Ce lundi, une délégation s'est rendue au palais de justice de Paris pour déposer une demande de rendez-vous au secrétariat du procureur général. Ce statut serait important pour obtenir une aide psychologique de long terme. "Mes 2 filles n'ont été suivies que trois fois, dénonce Priscilla Rodrigues, et elles ne vont pas bien, elles font pipi au lit à 6 ans et 7 ans". N'goran Ahoua, qui préside l'association "habitants du 48" raconte, lui, que son fils de 18 mois se réveille chaque nuit à 3h45. "Les habitants sont toujours en train d'attendre de savoir de quoi ils sont victimes" regrette Marie Huiban, de l'association Droit au Logement.

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Enfin, les habitants demandent aussi que ceux qui sont sans papiers soient régularisés "à titre humanitaire". 25 habitants de l'immeuble étaient sans papiers au moment de l'assaut et 7 ont depuis obtenu un récépissé de carte de séjour. 2 sont toujours sous le coup d'une OQTF, une obligation à quitter le territoire français.

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