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A Stanford, les étudiants utilisent le « design thinking » pour apaiser les tensions sociales

Des étudiants de la d.school californienne tentent d’améliorer les relations entre les jeunes et la police grâce aux nouvelles technologies.

Par  (San Francisco, correspondante)

Publié le 25 mars 2016 à 19h28, modifié le 19 avril 2016 à 20h34

Temps de Lecture 2 min.

« Nous espérons pouvoir ouvrir la boîte noire de la suspicion réciproque qui conduit à l’escalade ». Mustafa Abdul-Hamid, étudiant à la d.school de Stanford.

Mustafa Abdul-Hamid, 27 ans, a gran­di à Ferguson, la localité du Missouri où la révolte noire s’est enflammée après la mort du jeune Michael Brown, tué par la police en août 2014. Arrivé à Stanford par la voie du sport (le basket, qu’il a aussi exercé comme professionnel à Lille en 2010, puis en Allemagne), il termine un master de relations internationales.

A la d.school, le champion de basket s’est aussi lancé dans un autre projet avec deux camarades, Amanda Ussak et Lucy Svoboda. Un projet qui lui tient à cœur : favoriser les liens entre la police et la population par la technologie. Il sait d’expérience que la tension monte vite entre jeunes et policiers. « En tant qu’Afro-Américain, je suis de l’autre côté », indique-t-il pudiquement, sous-entendu pas le bon.

Jeux de rôle

Mustafa a choisi le cours intitulé « Design thinking pour les innovations en politiques publiques ». Les responsables de l’école sont persuadés que leur philosophie peut aider à résoudre des conflits religieux ou ethniques. L’exercice de base est l’apprentissage de l’écoute. Les étudiants participent à des jeux de rôle. Ils apprennent à ne jamais dire « non » à un interlocuteur, ni même « oui mais », qui trahit qu’ils ont une autre vision en tête. La réponse empathique est : « oui et », qui va dans le sens de l’autre. L’idée de Mustafa et de ses camarades est de créer une passerelle entre les communautés par le moyen que les jeunes utilisent le plus pour communiquer : le SMS.

Avec l’assistance du juriste Mugambi Jouet, qui enseigne à la faculté de droit, l’équipe a convaincu la police de Palo Alto, la ville voisine, de participer au projet. Les habitants qui ont eu affaire à un policier sont invités à « noter leur expérience » en envoyant un SMS au numéro indiqué. La police s’est engagée à répondre. « Nous espérons pouvoir ouvrir la boîte noire de la suspicion réciproque qui conduit à l’escalade », dit Mustafa.

Selon les préceptes de la d.school, les étudiants ont accompagné les policiers dans leurs rondes. « Une des perceptions que nous avons eues, c’est que les gens ne se rendent pas compte à quel point c’est un ­travail dangereux », explique Amanda Ussak.

Dans les cités déshéritées de l’est de Palo Alto, les étudiants ont en revanche eu du mal à convaincre les jeunes que ce serait formidable de pouvoir envoyer des SMS à la police. « Beaucoup n’étaient pas intéressés par l’idée d’amé­liorer les relations », reconnaît Amanda. La réalité résiste, même au design thinking.

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