Voici à quoi ressembleront les villes du futur

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EnergieVoici à quoi ressembleront les villes du futur

Des voitures autopilotées, des logements transformés en centrale électrique miniature et des batteries en lieu et place du système de chauffage à la cave: des experts expliquent comment nous vivrons en Suisse à l'avenir.

P. Michel
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P. Michel
La création dune ville verte, connectée au réseau et où il fait en même temps bon vivre, implique un processus de transformation unique en son genre, aussi pour les villes suisses.

La création dune ville verte, connectée au réseau et où il fait en même temps bon vivre, implique un processus de transformation unique en son genre, aussi pour les villes suisses.

Institut Frauenhof

Plus connectés, plus indépendants, plus intelligents: dans les villes du futur, nous ferons appel à des technologies déjà connues ou totalement nouvelles, ce qui nous permettra d'organiser notre vie sur un mode plus durable. Deux futurologues expliquent ce que nous réservent les vingt prochaines années.

Mobilité

Pour les amateurs de voitures, la ville du futur sera débarrassée d'un problème persistant: la recherche de places de parc, si éprouvante pour les nerfs. On n'aura pour ainsi dire plus besoin de places de parc, prédit le futurologue lucernois Georges T. Roos. Il s'attend à ce que dans vingt ans, les routes soient fréquentées en majorité par des voitures autopilotées, lesquelles seront le plus souvent la propriété d'un fournisseur de services de mobilité (exemple: Mobility). La possession d'un véhicule à titre privé devrait petit à petit disparaître. «Ainsi, seules quelques rares places de parc seront encore utilisées, parce que les véhicules intelligents pourront être «appelés» directement par l'intermédiaire d'une application et être de nouveau disponibles pour le prochain passager immédiatement après leur utilisation», explique Roos. 

Toutefois, même si l'avenir appartient aux véhicules autopilotés mêlant les caractéristiques d'Uber à celles de Mobility, il y aura toujours des transports publics, «par exemple des bus-navettes autopilotés», affirme Roos. Des tests correspondants sont déjà menés avec des cars postaux autonomes, par exemple à Sion. Pour l'architecte et futurologue Cla Semadeni, il faut s'attendre à des changements de grande portée aussi pour le transport de marchandises: «Les colis ne seront plus livrés seulement par camion: ils seront «canalisés» et acheminés par un système de tube pneumatique dans un circuit souterrain ou livrés par drones.» Pour que l'on puisse malgré tout (re)trouver chaque envoi, chaque colis sera muni d'une puce électronique.

Énergies renouvelables

«À l'avenir, une grand partie de l'énergie consommée dans les villes sera aussi produite directement sur place, dans les zones urbaines», affirme le futurologue Roos. Il part du principe que dans ce domaine aussi, on va encore assister à une immense poussée technologique. «La production énergétique dans les centres urbains résultera d'une combinaison de centrales électriques miniatures pour les énergies renouvelables et de quelques macro-centrales électriques.» Cela sera possible, toujours selon Roos, si les bâtiments eux-mêmes se convertissent en petites centrales électriques qui, par le photovoltaïque ou les échangeurs de chaleur, produisent plus d'énergie qu'elles n' en consomment.

L'une des conditions préalables à la concrétisation de ce scénario serait un réseau de distribution d'électricité intelligent, ce que l'on appelle un smart grid, à même de répartir les ressources à l'intérieur d'une ville avec efficacité et de maintenir la tension du réseau à un niveau stable. Un système de distribution de ce genre pénétrerait jusque dans les ménages individuels: par exemple, si quelqu'un n'est pas à la maison et n'emploie pas son réfrigérateur, le réseau intelligent s'enclenche et stoppe le fonctionnement de l'appareil pour quelques minutes, ce qui libère de l'énergie pour d'autres ménages. Autre facteur de modernisation de la maison du futur: la révolution du stockage de l'électricité. Selon Roos, on pourrait placer dans la cave des batteries qui stockent l'électricité excédentaire provenant de cette véritable centrale électrique miniature privée .

Architecture

D'un point de vue architectural, la ville de l'avenir fera face à «des défis énormes», comme le dit Cla Semadeni. La création d'une ville verte, connectée au réseau et où il fait en même temps bon vivre, implique un processus de transformation unique en son genre, aussi pour les villes suisses. Il existe deux possibilités de tirer profit du peu de place disponible: en hauteur, avec des gratte-ciel, ou en profondeur, avec des zones d'utilisation du sous-sol. Et le visage d'une ville dans son ensemble va lui aussi subir de profondes métamorphoses: alors qu'aujourd'hui les produits énergétiques renouvelables, comme les cellules solaires, sont encore perçus comme des corps étranger dans l'esthétique des bâtiments, ceux-ci feront à l'avenir partie de la texture même de la façade et donc de la structure même du bâtiment.

Pour le futurologue Roos, c'est clair: lorsque l'on a besoin de nettement moins de places de parc, cela libère de la surface qui devient disponible pour la qualité de vie. «Le voisinage redevient plus personnel, de nouvelles zones de rencontre voient le jour au cœur de la ville.» Cla Semadeni ajoute: «Le moment est idéal pour faire place nette et laisser la nature reprendre ses «droits», par exemple par l'urban gardening.»

L'Energy Challenge 2016 est une campagne nationale lancée par Suisse énergie et l'Office fédéral de l'énergie. Elle traite des sujets liés à l'efficience énergétique et aux énergies renouvelables. En tant que partenaire média, «20 minutes» se penchera sur la thématique durant six mois avec des graphiques, des reportages et des interviews.

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