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Désavoué par le Parti de gauche pour avoir trinqué avec des amis de droite

Maurice Melliet, militant du Parti de gauche (PG) qui était pressenti pour mener une liste aux municipales de Périgueux, a payé cher son verre de whisky. La section locale du PG, placée sous tutelle, dénonce un « procès de l’Inquisition ».

Par  (avec AFP)

Publié le 05 février 2014 à 12h24, modifié le 06 février 2014 à 11h05

Temps de Lecture 3 min.

Martine Billard et Jean-Luc Mélenchon, coprésidents du Parti de gauche, le 5 mars 2013.

Maurice Melliet vient d'expérimenter la gueule de bois préélectorale. Pressenti pour prendre la tête d'une liste du Parti de gauche aux municipales à Périgueux, ce militant de 69 ans, figure associative locale, ne sera finalement pas le candidat de la formation de Jean-Luc Mélenchon. Ainsi en a décidé la direction nationale du PG. Motif invoqué : un apéritif pris avec des personnalités de la droite locale. « C'est une attitude sectaire », dénonce l'intéressé, qui parle sur son blog de campagne de « relents stalinistes ».

En rentrant d'une distribution de tracts, samedi 1er février, M. Melliet croise, devant la permanence du candidat divers droite, des amis qui l'invitent à y prendre un whisky.

Parmi eux, Yves Guéna, ancien résistant de 91 ans et ex-maire de Périgueux, ex-ministre et ex-président du Conseil constitutionnel. « C'est un homme que je connais depuis trente ans et que j'admire, explique M. Melliet, depuis deux ans au PG. Même s'il est de droite, je respecte son parcours. »

« LE PARTI DE GAUCHE N'ACCEPTE AUCUNE COLLUSION »

L'anecdote remonte jusqu'aux instances nationales du PG qui voient rouge : « Le Parti de gauche n'accepte aucune collusion ou arrangement, de quelque sorte que ce soit, avec la droite à Périgueux comme ailleurs dans le pays. » La sentence tombe : « Maurice Melliet n'est pas et ne sera pas le candidat du parti à Périgueux. » France Bleu Périgord relaie l'information, et c'est ainsi que M. Melliet apprend la nouvelle.

Chargée du service après-vente, la coprésidente du PG, Martine Billard, reconnaît un « couac » dans la façon dont le militant a été informé, mais ne lâche rien sur le fond. « Quand on postule pour être candidat, on ne prend pas un pot dans la permanence du candidat de droite, s'agace-t-elle. Il est hors de question qu'il y ait un soutien clair – ou moins clair – à des listes de droite. »

« Martine Billard n'a pas une très haute opinion des électeurs à Périgueux », se désole le cosecrétaire de la section du PG, Serge Rischmann. Lui aussi est atterré par le caractère « ridicule » de la situation. Depuis, la section a été mise sous tutelle. « Ils ne sont plus que cinq à se réunir », justifie Mme Billard.

« ET POURQUOI PAS L'HÉRÉSIE ? »

M. Rischmann a choisi l'humour. « Horreur ! Abomination ? Trahison ? Bien sûr, bien sûr ! Et pourquoi pas l'hérésie, la sorcellerie et les messes noires ? », ironise-t-il sur leur blog de campagne avant de déplorer que la réalité soit pire qu'un « procès de l'Inquisition pour hérésie ». « Les furieux de l'Inquisition siégeaient en tribunal, l'hérétique comparaissait et pouvait se faire entendre à défaut de se défendre. Il n'a même pas été accordé cette grâce à Maurice. »

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Régulièrement, le fonctionnement du PG, très centralisé, est mis en cause. Un autre candidat avait fait parler de lui en octobre 2013, au Mans, après avoir choisi de rejoindre la liste du maire sortant socialiste. Il avait été exclu du PG. Un simple mail de quatre lignes l'en avait informé. A l'époque, Mme Billard avait déjà reconnu une « maladresse pratique mais qui ne change rien sur le fond ».

MM. Melliet et Rischmann, eux, n'ont pas été exclus mais assurent vouloir continuer et monter une liste sans le soutien du PG. En attendant, les deux hommes pourront toujours aller écouter M. Mélenchon, en meeting mardi 11 à Bergerac, à quelques kilomètres de là. L'occasion de s'expliquer ? « Pourquoi pas, répond M. Rischmann. On lui offrira un coup à boire mais peut-être pas du whisky. »

 

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