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CRISE MIGRATOIRE

Naufrage de migrants en Méditerranée : l’effroyable récit d’un rescapé

Un naufrage survenu le week-end dernier en Méditerranée aurait fait jusqu'à 500 morts. Une quarantaine de rescapés auraient réussi à atteindre la Grèce. L'un d'entre eux, qui a perdu sa femme et sa fille, a raconté cette tragédie.

Un bateau de migrants rescapés en Méditerranée près des côtes libyennes, sauvée par les gardes-côtes espagnols, en novembre 2015..
Un bateau de migrants rescapés en Méditerranée près des côtes libyennes, sauvée par les gardes-côtes espagnols, en novembre 2015.. Ministère espagnol de la Défense, AFP, Archives
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Selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), un naufrage qui a eu lieu le week-end dernier entre les côtes libyennes et l’Italie aurait fait 500 victimes. Des migrants arrivés dimanche à Kalamata, en Grèce, après avoir été secourus la veille en haute mer, ont dit avoir assisté à la tragédie.

La plupart des 41 rescapés de Kalamata ont pris la mer à une date encore indéterminée près de Tobrouk, dans l'est de la Libye, à bord d'un bateau de 30 mètres de long transportant entre 100 et 200 personnes. Après plusieurs heures en mer, les passeurs ont essayé de les transférer sur un bateau plus grand qui transportait déjà "des centaines de personnes dans des conditions terribles de surcharge", selon un communiqué du HCR. Avec les vagues et le poids, le plus gros navire aurait alors coulé avec environ 480 passagers à son bord.

>> Turquie - Grèce : "Les naufragés oubliés de la mer Égée"

"Je ne pouvais rien faire, car j'ai juste sauvé ma vie"

Parmi eux, un jeune Éthiopien de 25 ans, Muaz Mahmud Ayimo, a expliqué au micro de RFI avoir perdu sa femme et leur fille de deux mois dans ce naufrage. Il a réussi à nager vers une petite embarcation où se trouvaient une trentaine de personnes. Selon le frère d'un rescapé rencontré par l'AFP à Mogadiscio, cette embarcation était partie le 7 avril d'Alexandrie, en Égypte.

"Ces gens sur ce bateau m'ont lancé quelque chose et ils m'ont sauvé la vie, pas seulement à moi, à dix personnes qui ont nagé avec moi", décrit Muaz Mahmud Ayimo. "Ensuite, le conducteur du bateau a démarré le moteur et il a laissé tous ces gens qui étaient dans l'eau. On lui a dit : 'Nous avons de la famille, s'il vous plait, aidez-nous à les ramener !' Il a répondu : 'C'est un petit bateau, si nous prenons tous ces gens, ce bateau va couler aussi'".

Le jeune Éthiopien a alors assisté impuissant à la disparition de sa famille : "Ma femme et mon bébé, ils étaient déjà morts à ce moment-là. J'ai vu comment il ont avalé l'eau de cet océan et comment ils ont coulé à l'intérieur de ce bateau. Je pouvais voir tous les gens en train de mourir et je ne pouvais rien faire, car j'ai juste sauvé ma vie. Mon bébé, elle avait deux mois".

Les rescapés ont dérivé en mer "pendant peut-être trois jours", indique le HCR, avant d'être repérés et secourus samedi par un cargo battant pavillon philippin, qui les a débarqués à Kalamata, dans la presqu'île du Péloponnèse. D'après la police portuaire grecque, ils n'avaient pas signalé de naufrage aux autorités.

Ce drame porte à plus de 1 250 le nombre de morts ou disparus cette année en Méditerranée, selon le HCR. En avril 2015, la pire hécatombe jamais vue en Méditerranée avait fait 800 morts au large de la Libye. Depuis, une armada patrouille dans cette zone : l'opération Triton de l'agence de contrôle des frontières européennes Frontex, l'opération navale anti-passeurs Sophia, l'opération Mare Sicuro de la marine italienne, mais aussi les bateaux privés affrétés par SOS Méditerranée ou d'autres ONG.

Avec AFP 

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