Accéder au contenu principal
MEXIQUE

"Ne te tais pas" : la campagne de victimes d’agressions sexuelles au Mexique

Publicité

Au Mexique, trois femmes ont lancé une campagne en ligne #notecalles, (ne te tais pas) pour dénoncer les violences faites aux femmes dans le pays. Dans une vidéo publiée sur Youtube, elles racontent, face caméra et images à l’appui, les agressions dont elles ont été victimes et les démarches entreprises pour les dénoncer.

"À Mexico, tous les jours, 1 643 femmes sont agressées sexuellement et sept meurent. La plupart des cas sont passés sous silence parce que les autorités en font porter la responsabilité aux victimes", font valoir les trois femmes.

Grâce aux images qu’elles ont pu tourner ou sont parvenues à récupérer, pour témoigner de leur propre agression, elles racontent leur histoire pour briser le tabou et inciter les femmes à porter plainte afin que ces actes soient davantage pris en compte par le système judiciaire.

Yakiri Rubio, la victime qui a tué son agresseur

La première d’entre elles, Yakiri Rubio, explique avoir été violée puis mise en détention "de façon injuste" pour avoir tué l’un de ses deux agresseurs en se défendant.

Les faits remontent à 2013 : après être partie porter plainte et malgré les traces de blessures, la jeune femme avait été inculpée d’homicide, une infraction passible de vingt à soixante ans de prison. Après trois mois passés en prison, elle avait finalement pu en sortir lorsqu’un juge avait requalifié la charge d’assassinat en "légitime défense avec violence excessive".

Capture d'écran de la vidéo. "J'ai été kidnappée, frappée, violée et presque tuée".

Yakiri était alors devenue le porte-drapeau de la lutte contre le machisme de l’appareil judiciaire dans son pays. Aujourd’hui, elle continue de se battre pour que son second agresseur, toujours en liberté, soit jugé.

Andrea Noel, celle qui était vêtue "trop légèrement"

La deuxième femme, Andrea Noel, est une journaliste freelance qui avait fait les gros titres dans la presse mexicaine et américaine le 8 mars dernier. L’Américaine de 27 ans marchait dans une rue de Mexico quand un homme se rue vers elle pour lui baisser sa culotte. L’agresseur s’enfuit mais Andrea récupère la vidéo d’une des caméras de surveillance et poste les images sur son compte Twitter.

Traduction : "Si quelqu’un reconnaît cet imbécile, merci de l’identifier. Les femmes doivent pouvoir se promener en sécurité. Bonne fête de la femme."

La vidéo vue plus d’un millier de fois n’a pourtant pas fait l’unanimité. Certains ont estimé qu’Andrea Noel portait une tenue trop légère, d’autres se sont même étonnés … que l’agresseur ne l’ait pas violée. Elle a également reçu de nombreuses menaces de mort et des photos d’hommes armés…

Gabriela Nava : elle a filmé son agresseur

La troisième femme à témoigner dans cette vidéo est Gabriela Nava, une étudiante à l’Université nationale de Mexico, qui a été agressée dans les transports en commun par l’un des membres du personnel de sa fac. Alors que celle-ci a pu filmer son agresseur et porter plainte auprès de la police, l’homme travaille toujours à l’université et la plainte est restée sans suite.

Capture d'écran de la vidéo. Gabriela a filmé son agresseur.

Selon la Commission exécutive d’aide aux victimes (CEAV), deux tiers des Mexicaines de plus de 15 ans ont subi une agression à connotation sexuelle et on compte chaque jour au moins sept "féminicides". Toujours selon le rapport, la plupart des victimes ne portent jamais plainte car seulement 2 % des délits sont jugés.

Partager :
Page non trouvée

Le contenu auquel vous tentez d'accéder n'existe pas ou n'est plus disponible.