Tennis, basket, foot… les médias continuent de traiter par le mépris le sport féminin. Les filles sont priées de comprendre que le sport de compétition n’est pas pour elles. Ce qui a des conséquences lourdes sur leur avenir.
Cocorico, la France est en finale de la Fed Cup ! Ça n’est pas arrivé depuis 11 ans. Pourtant… l’événement ne fait même pas la une du principal quotidien sportif français. La Fed Cup est une compétition de tennis… féminine. Donc on n’en parle pas beaucoup. Quelques jours plus tôt les basketteuses de Bourges et de Valenciennes, pourtant en finale d’une coupe d’Europe, étaient privées d’antenne nationale.
Le sport féminin n’occupe que 7% à 16% (selon les études) de l’espace médiatique consacré au sport, et ça n’est pas près de changer en dépit des coups de mentons résolus des dirigeants de chaînes de télévision.
C’est triste pour les sportives qui aimeraient elles aussi « donner du bonheur à leurs fans », comme on dit quand une équipe masculine gagne. Mais c’est surtout grave pour l’avenir des filles. En ignorant le sport féminin, les médias disent implicitement à la moitié féminine de l’humanité que la compétition sportive n’est pas pour elles, que ce n’est pas leur truc, voire… que ce n’est pas féminin.
En passant à côté de la compétition sportive, les femmes se privent non seulement de plaisir mais elles se privent aussi de développer des qualités qui sont indispensables lorsqu’on a l’ambition de développer une grande carrière.
Sur les 20 femmes les plus puissantes de la planète, 19 ont pratiqué un sport de compétition à haut niveau. Toutes considèrent que leur pratique sportive a été moteur de leur réussite. La compétition sportive permet par exemple d’acquérir le sens du travail en équipe, le sens de la gagne.
Elle inculque le sens du risque indispensable à la réussite professionnelle. On ne peut pas prendre de risque si on n’est pas capable d’envisager la possibilité de l’échec et de rebondir. Quand on fait du sport de compétition, un jour on gagne, le suivant on va peut-être perdre, puis se donner les moyens de gagner à nouveau. Le risque de l’échec fait partie de la règle du jeu.
Pendant que les garçons acquièrent ces notions grâce au sport, les filles apprennent le « complexe de Cendrillon ». Elles jouent à se faire belles pour être choisies par le prince. Elles jouent à s’occuper de la maison. Ensuite Barbie prendra le relais, puis les magazines pour adolescentes. Les filles attendent le prince, puis le mari, puis le patron, puis la promotion. Le féminin est associé à la passivité. Attendre… pas vraiment une qualité idéale pour devenir leader.
Parler de sport féminin dans les médias n’est pas une question d’égo de sportives, c’est un message puissant envoyé à la moitié féminine de l’humanité.
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