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Des sculpteurs tentent de sauver le patrimoine historique du Népal

Les dégâts ont été importants au Square Durbar, à Katmandou. Plusieurs sites sont toujours interdits d'accès 1 an après le tremblement de terre.

Les dégâts ont été importants au Square Durbar, à Katmandou. Plusieurs sites sont toujours interdits d'accès 1 an après le tremblement de terre.

Photo : Radio-Canada/Yvan Côté

4e de 4 - L'an dernier, le Népal voyait un pan de son histoire disparaître alors qu'un terrible séisme frappait le pays. Des centaines de bâtiments patrimoniaux étaient endommagés et des sites de l'UNESCO étaient défigurés. Douze mois plus tard, une petite équipe de sculpteurs tente de sauver ce qui reste de ces monuments uniques au monde.

Yavn Côté
  Un texte d'Yvan Côté
TwitterCourriel

Au beau milieu du site de Patan, près de Katmandou, un homme marche d'un pas décidé. Rohit Ranjitkar n'a qu'une idée en tête. Sa mission : rien de moins que de sauver le patrimoine historique de son pays.

Ça me rend malade de penser que ces bâtiments pourraient être perdus. Nous avons la responsabilité de préserver et de transmettre ces trésors aux générations futures.

Une citation de Rohit Ranjitkar, architecte

Un an après le séisme, on commence à peine à saisir l'ampleur des dégâts sur les nombreux sites classés au patrimoine mondial de l'UNESCO. Les dernières évaluations font état de 600 temples et palais endommagés, dont 200 qui ont été complètement rasés. Une perte inestimable pour le Népal, mais aussi pour le reste de la planète, explique le responsable de l'UNESCO au Népal, Christian Manhart.

Photo : Radio-Canada/Yvan Côté. Les autorités ont dû installer des poutres de soutien sur plusieurs des temples endommagés.

« La population doit comprendre que ces temples avec des toits superposés sont apparus pour la première fois de l'histoire dans la vallée de Katmandou. Ces monuments sont le modèle, insiste-t-il, qui ont par la suite servi à la construction des temples en Chine, puis cette architecture a rayonné en Corée, au Japon et dans le reste de l'Asie ».

Ce n'est pas la première fois que des sites historiques sont détruits au Népal. Dans les années 30, deux tremblements de terre ont fait d'énormes dégâts. À l'époque, les experts ont été en mesure de reconstruire, mais cette fois-ci, la dévastation est tellement grande que Christian Manhart évalue que 20 % des oeuvres et des bâtiments disparaîtront à jamais.

Photo : Radio-Canada/Yvan Côté. Une équipe de 70 sculpteurs travaillent sur le site de Patan. Ils utilisent des techniques plusieurs fois centenaires pour restaurer les oeuvres perdues comme des ciseaux à bois et des pioches qu'ils ont fabriqués pour l'occasion.

C'est pourquoi dans la cour de l'ancien palais royal de Patan, les pioches et les ciseaux à bois résonnent depuis quelques semaines. Des artisans locaux tentent tant bien que mal de ressusciter les oeuvres du passé, mais leur tâche est colossale. Sans croquis, les sculpteurs doivent parfois imaginer les portions manquantes, créer des pièces, restaurer ce qui a été endommagé.

L'autre grand problème est que lors de l'opération nettoyage, les soldats ont empilé pêle-mêle les oeuvres des différents sites. Maintenant, Rohit Ranjitkar se retrouve devant un gigantesque casse-tête de milliers de poutres, de sculptures, de bouddhas.

Photo : Radio-Canada/Yvan Côté. Des dizaines et des dizaines de bouddhas, de mains, de poutres sont entassés dans un des entrepôts de l'architecte Rohit Ranjitkar.

« Aujourd'hui, vous avez un plan et tous les trous d'une structure sont au même endroit. Tout peut aller partout. Mais ce n'est pas comme ça avec les temples ici. Les pièces sont uniques et vous devez essayer avec une, puis avec une autre. Ça prend une éternité. »

Photo : Radio-Canada/Yvan Côté. Une femme marche à travers les débris au Temple des Singes. L'un des sites du patrimoine mondial de l'UNESCO les plus durement touchés par le séisme.

L'UNESCO évalue que les travaux de reconstruction vont coûter 200 millions de dollars américains et dureront environ 10 ans. « On peut y arriver », lance Christian Manhart, mais cette période risque d'engendrer de nouvelles complications. « 10 ans, ça veut dire 10 moussons avec des pluies très fortes qui vont endommager les ruines. Ça va laisser des traces. »

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