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Réseaux sociaux : ces actions que l'on fait juste pour les partager

"A Social Life"
Dépression, isolement, jalousie : quand l'obsession d'exister sur les réseaux sociaux vire au cauchemar. Photo capture d'écran

Dans le court-métrage A Social Life, la réalisatrice américaine Kerith Lemon montre l'envers des réseaux sociaux, lorsque l'obsession de la mise en scène de soi conduit à l'isolement et à la dépression.

Le court métrage A Social Life nous plonge dans le quotidien d'un personnage féminin appelé Meredith. Jeune femme ambitieuse, son quotidien semble idéal comme le montrent les photos qu'elle partage sur les réseaux sociaux. Dès le réveil, Meredith photographie, commente et divulgue sa vie à ses abonnés. Séance de footing matinal, préparation d'un repas healthy, look du jour, séance de travail, elle saisit et publie les instantanés de sa vie, lisse, parfaite… et solitaire. Une solitude qui conduit Meredith à s'inventer de fausses soirées, de faux dîners pour faire comme tout le monde.

Au fil des jours, l'isolement du personnage grandit jusqu'à en devenir oppressant. Cette vie affichée sur les réseaux sociaux ne serait-elle que mensonges ? Ce besoin impératif de se mettre en scène ne serait-il qu'un storytelling quotidien dont la valeur se mesure en likes et en partages ? Le doute s'installe au fil des séquences jusqu'au point de rupture où le personnage perd le contrôle de cette vision parfaite d'elle-même. Meredith plonge dans une forme de dépression liée aux médias sociaux.

Dépendante aux réseaux

Cette mini-fiction très réussie n'est pas sans rappeler le cas de plusieurs stars du Web qui ont décidé de raccrocher tweets et clichés Instagram pour reprendre leur vie d'avant. La vraie. Comme l'Australienne Essena O'Neill, mannequin de 19 ans suivie par 600.000 fans, qui s'est justifiée en expliquant aux internautes que " tout avoir sur les médias sociaux ça signifie n'avoir absolument rien dans la vraie vie. " Pour la réalisatrice américaine Kerith Lemon, ce court-métrage a été le moyen de raconter son vécu personnel.

Dans une interview donnée au Los Angeles Magazine, elle avoue avoir souffert de sa dépendance aux réseaux sociaux. " Je me suis rendue compte que j'étais beaucoup trop connectée. Je sentais que c'était une mauvaise habitude. À cette époque-là, il y avait aussi pas mal d'histoires de dépression et de jalousie liées aux réseaux dont on parlait dans les médias. "

Faire quelque chose juste pour le partager

En s'intéressant à la personnalité des femmes et à leur façon de jouer avec leur image sur les médias sociaux, Kerith Lemon nous renvoie à nos rapports ambigus avec Facebook, Twitter ou Instagram. " Pour moi, il n'y a pas une grande différence entre partager un faux rendez-vous sur les réseaux sociaux et poster des photos de soi dans différentes situations tout au long de la journée. Il y a une limite très mince entre partager ce que vous faites et faire quelque chose juste pour le partager, et c'est ce qui se passe très souvent. J'ai une eu une discussion très intéressante avec une personnalité au sujet de ces fans qui se précipitent pour faire un selfie sans même échanger un regard avec elle. La photo devient plus importante que l'interaction réelle. C'est ce que je voulais raconter : quand la photo est plus importante que le vécu. "

Projeté au Festival du court-métrage de Canberra, le film a reçu le reçu le prix de la meilleure actrice internationale et a décroché le prix du meilleur court-métrage au Lady Film Makers de Pacific Grove en Californie.

Vidéo : "A Social Life", un court-métrage sur la dépression liée aux réseaux sociaux

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3 commentaires
  • Fredooo

    le

    Il y a des bêtises que j'ai faites, uniquement pour avoir le plaisir de les raconter. (Sacha Guitry)

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