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Sexe et argent, des liaisons dangereuses aux liaisons heureuses

L’argent ne se situe ni au cœur ni dans l’antithèse du désir. Il fait partie des critères, ni plus ni moins que la génétique, l’âge ou les facteurs culturels.

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Publié le 22 avril 2016 à 17h29, modifié le 24 avril 2016 à 13h20

Temps de Lecture 5 min.

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LE SEXE SELON MAÏA

Jusqu’à récemment, nous nous préoccupions surtout des liens entre sexe et argent quand il s’agissait de prostitution, de coercition ou de scandales people. C’était pratique, ça se passait loin de chez nous. Mais depuis quelques années, on invite le débat jusque dans le quotidien. On n’obtiendrait rien d’une femme sans bouquets. Le mariage serait une forme de prostitution. Les rencontres s’opéreraient au détriment financier des hommes, lesquels se retrouveraient systématiquement en situation de soutien économique envers des conjointes exploiteuses. N’en jetez plus !

Remettons donc les choses en contexte : nous ne vivons effectivement pas retranchés de toute influence économique. Nous nous marions effectivement plutôt avec des personnes de revenu similaire. Les hommes sont effectivement plutôt sélectionnés sur leur aisance financière, leur prestige, que sur leur physique. D’accord. Mais après ?

Culturellement, nous sommes persuadés que l’argent annule toute sincérité émotionnelle ou sexuelle. Les contes de fée vont jusqu’à glorifier la différence de revenus pour en faire le signe d’une passion plus authentique : l’amour contre l’intérêt économique (du prince charmant). Par effet de rebond, toute personne tombant amoureuse au-dessus de sa tranche d’impôts paraît immédiatement suspecte. Entendu dans la bouche d’une épouse de radiologue, elle-même chirurgienne : « Evidemment les infirmières lui tournent autour. Elles rêvent d’un beau mariage. » Est-il inenvisageable que des infirmières flirtent par attrait pour l’intelligence, ou puissent désirer une paire de fesses sculptées par les heures de squash ? A ce compte-là, il n’est pas surprenant que les riches deviennent paranoïaques. On note d’ailleurs le développement de services de rencontres pour super-riches, dont le ticket d’entrée démarre à plusieurs milliers d’euros – le prix de l’entre-soi, mais aussi celui de la tranquillité émotionnelle. Mais sans aller jusqu’aux soucis de l’élite, un sondage montrait en 2015 que les hommes américains, s’ils pouvaient dissimuler une chose et une seule, choisiraient de cacher leur solde bancaire. Ils sont d’ailleurs 6 % à posséder un compte secret : on parle alors d’infidélité financière.

Plus on est pauvre, plus on divorce

Soyons donc pragmatiques. Quelle place devrait tenir l’argent dans notre couple, si nous vivions libérés des contes de fée comme de la paranoïa de classe ?

Tout d’abord, reconnaissons qu’il s’agit d’une préoccupation légitime. L’argent amplifie les possibles. La plupart des activités de couple, comme le restaurant ou les escapades, coûtent cher. De bons revenus permettent en outre d’esquiver certains des soucis les plus destructeurs pour une libido – la mauvaise santé, la peur du déclassement, les appartements trop petits, la routine, l’inconfort. Plutôt que d’accuser les femmes d’être intéressées, mieux vaudrait considérer que tout le monde, homme ou femme, a intérêt à pouvoir compter sur une armée de baby-sitters. Ou sur un déshabillé en soie. Mieux vaut avoir de l’argent que ne pas en avoir. Plus on est pauvre, plus on divorce. Les plus riches sont aussi les plus satisfaits sexuellement. Les femmes ont plus d’orgasmes lorsqu’elles couchent avec un partenaire plus riche (donc plus désirable socialement) – à moins que ces orgasmes ne soient liés à une surévaluation des revenus du partenaire.

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