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Santé - Allergie

Le rhume des foins, une maladie qui pèse lourd sur la qualité de vie

La semaine mondiale des allergies a été placée cette année sous le signe du changement climatique. L'augmentation du taux de CO2 dans l'atmosphère va en effet entraîner un prolongement de la saison pollinique et par conséquent une hausse de la prévalence des allergies dans le monde.

La rhinite allergique se traduit essentiellement par des éternuements, des démangeaisons au niveau de la bouche, des oreilles, du nez et des yeux. Photo Bigstock

Le printemps est la saison qu'appréhendent le plus les personnes souffrant d'allergies. Et pour cause, les malaises qu'ils ressentent s'aggravent du fait de la pollinisation élevée durant cette période.
« La rhinite allergique ou rhume des foins est une maladie qui atteint la muqueuse respiratoire au niveau du nez, des sinus et des yeux », explique à L'Orient-Le Jour le Dr Carla Irani, secrétaire générale de la Société libanaise d'allergie et d'immunologie. « Elle est due soit aux allergènes du printemps, c'est-à-dire le pollen – principalement la pariétaire, les cupressacées et les oliviers – et les acariens, ces derniers persistant tout au long de l'année, note-t-elle. À cela s'ajoutent les moisissures (qui sont des champignons invisibles à l'œil nu), en particulier l'aspergillus et l'alternaria. »


« La saison pollinique au Liban est très longue, en raison du climat modéré du pays, sachant que le pic pollinique survient vers les mois de mars et d'avril, puis vers les mois d'octobre et de novembre », ajoute la spécialiste en marge d'une conférence organisée récemment par les laboratoires Sanofi, à l'occasion de la Semaine mondiale des allergies, célébrée du 4 au 10 avril, et placée cette année sous le thème : « Réchauffement climatique et allergies. »


Il existe une prédisposition génétique à l'allergie à laquelle se combinent les facteurs environnementaux. Chez l'enfant, les allergies respiratoires commencent généralement à partir de 2 ans, « mais de plus en plus de cas sont détectés à un âge plus bas », souligne la spécialiste. « Chez l'enfant, une rémission spontanée peut avoir lieu à l'âge de 7 ans ou à la puberté et puis à l'âge adulte, poursuit-elle. Par ailleurs, un individu ayant une prédisposition génétique peut ne développer l'allergie qu'à l'âge adulte, surtout s'il change de pays ou de région. »

 

Déchets et changement climatique
Au Liban, la prévalence de la rhinite allergique frôle les 30 %, selon l'étude ISAAC (International Study of Asthma and Allergies in Childhood – Étude internationale de l'asthme et des allergies dans l'enfance). Idem pour l'asthme qui touche 5 à 10 % de la population. « Ces chiffres sont proches de ceux observés dans les pays industrialisés, constate le Dr Irani. Cela est dû au rythme de vie moderne des Libanais, d'ailleurs similaire à celui observé dans les pays industrialisés. En fait, l'une des théories avancées pour expliquer la survenue des allergies suggère que moins l'individu est exposé en bas âge aux endotoxines (c'est-à-dire aux toxines situées dans la membrane externe de certaines bactéries) plus son système immunitaire est dévié vers l'allergie. D'ailleurs, on dit que l'allergie est une maladie des pays modernes. »


Quel est l'impact de la récente crise des déchets sur les allergies ? « Les immondices en soi ne posent pas un risque d'allergie, insiste le Dr Irani. Par contre, les gaz émanant des déchets et la fumée dégagée par l'incinération sauvage des ordures – qui sont des irritants, c'est-à-dire des substances qui causent une inflammation, et non des allergènes – jouent un rôle dans l'exacerbation des symptômes chez une personne déjà allergique ou asthmatique, mais il n'est pas vrai qu'elles provoquent une allergie. En ce qui concerne le changement climatique, il faut noter que l'augmentation du taux de CO2 dans l'atmosphère va entraîner un prolongement de la saison pollinique. De plus, le pollen devient plus agressif. Cela se traduira par une hausse de la prévalence des allergies dans le monde. Dans le cadre de la campagne mondiale, l'accent a ainsi été mis sur la nécessité de prendre des mesures au niveau des gouvernements, mais aussi au niveau individuel, pour réduire la pollution. »

 

Rhinite allergique vs grippe
La rhinite allergique se traduit essentiellement par des éternuements, des démangeaisons au niveau de la bouche, des oreilles, du nez et des yeux. À un stade plus avancé, elle entraîne une toux et une congestion nasale souvent accompagnée de sécrétions parfois jaunâtres. « Contrairement à la grippe, la rhinite allergique ne cause pas de fièvre, insiste le Dr Irani. De même, elle persiste plus longtemps qu'une grippe virale. Elle peut ainsi durer plusieurs semaines. La rhinite allergique est de plus accompagnée d'un prurit et d'une congestion nasale qui peut entraîner une sinusite si elle n'est pas bien traitée. Par ailleurs, il convient de noter qu'un virus grippal peut exacerber l'allergie chez une personne prédisposée. »


Peut-on guérir d'une allergie ? « Il faudrait commencer par poser le bon diagnostic pour identifier l'allergène et administrer par conséquent le traitement adéquat, répond le Dr Irani. Un test cutané peut être fait à cet effet ou encore un test sanguin. Le traitement aigu consiste à donner au patient, selon les cas, des antihistaminiques ou des corticoïdes. En ce qui concerne le traitement à long terme, il consiste à faire une désensibilisation ou une immunothérapie à l'allergène spécifique. Cette technique consiste à administrer à l'individu l'allergène en question à des doses spécifiques et selon des protocoles internationaux. L'immunothérapie est appliquée actuellement pour lutter contre les allergies respiratoires. Des recherches sont menées pour appliquer cette technique dans les cas d'allergies alimentaires. »
Pour prévenir la survenue d'une rhinite allergique, le Dr Irani conseille de suivre un traitement deux semaines avant le début des saisons polliniques en mars et en octobre. Cela est d'autant plus important que le rhume des foins peut affecter la qualité de vie des patients, ainsi que la qualité de leur sommeil, leur productivité à l'école, l'université ou le travail.

 

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