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Nicolas Sarkozy face au syndrome Giscard

M. Sarkozy a presque instinctivement évité les erreurs commises par son lointain prédécesseur. Mais les obstacles à son retour restent nombreux.

Publié le 05 février 2014 à 17h42, modifié le 05 février 2014 à 18h22 Temps de Lecture 4 min.

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François Hollande prend la place de Nicolas Sarkozy à l'Elysée, le 15 mai.

La Ve République a sécrété un syndrome. Le syndrome Giscard, cette impossibilité pour un ancien président de la République de faire le deuil du pouvoir. Il ne frappe pas tous les « ex », mais ceux qui ont quitté l'Elysée dans la force de l'âge et qui, à ce titre, disposent pourtant d'exceptionnelles possibilités de reconversion. « Quand on a été président, on le reste », a confié Nicolas Sarkozy le 30 janvier lors d'un déplacement à Châtelaillon (Charente-Maritime). Outre l'envie de revenir, le battu de 2012 exprimait, comme Valéry Giscard d'Estaing en 1981, la frustration de n'avoir pu accomplir deux mandats avant de pouvoir tourner la page.

L'ancien président s'est pourtant longtemps méfié du funeste précédent giscardien. Le soir de sa défaite, M. Sarkozy s'était convaincu qu'à 57 ans, il devait arrêter : « Ça n'a pas de sens de dire “je continue de faire de la politique” », s'était-il épanché devant des proches, en récusant l'idée du « recours ». Il avait en tête le parcours du combattant que s'était imposé M. Giscard d'Estaing au lendemain de sa défaite.

Dix mois après le 10 mai 1981, l'Auvergnat, alors âgé de 55 ans, était reparti à la base en se faisant élire conseiller général du Puy-de-Dôme. Puis il avait gravi un à un les échelons du suffrage universel : député, parlementaire européen, président de la région Auvergne. Il avait aussi pris la tête de l'UDF sans jamais parvenir à prononcer de nouveau cette phrase : « Je suis candidat à l'élection présidentielle. » Ni en 1988, ni en 1995, ni en 2002, les conditions d'une candidature ne s'étaient réalisées. C'est en se souvenant de ce pénible film que M. Sarkozy avait lancé : « Vous me voyez recommencer en me faisant élire conseiller général ? », avant que des proches le convainquent, à vrai dire sans grande difficulté, qu'en politique, il ne faut jamais dire jamais.

A partir de cet instant, M. Sarkozy a presque instinctivement évité les erreurs commises par son lointain prédécesseur. Le soir du 6 mai 2012, devant les militants, il a endossé l'entière responsabilité de la défaite et, le jour de la passation des pouvoirs, il a déjoué les sifflets qui avaient accompagné le départ de M. Giscard d'Estaing. Tout pouvait (re) commencer.

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