À Canal+, l'hémorragie d'abonnés continue

Émissions sur la sellette, tensions en interne… Depuis l'arrivée de Vincent Bolloré à la tête de la chaîne, la gestion de Canal+ défraie la chronique. Fin de « l'esprit Canal » ou pas, toujours est-il que la chaîne semble pour l'instant incapable d'enrayer l'hémorragie d'abonnés. D'après un document interne confidentiel dévoilé par le site internet Les Jours ce mercredi, la chaîne aurait perdu 200 000 abonnés au premier trimestre 2016. Plus précisément il y aurait eu 381 000 désabonnements contre seulement 185 000 abonnements.

En février, Vivendi – le propriétaire du groupe Canal – avait reconnu une baisse du nombre d'abonnés estimée par BFM Business à 218 000 abonnés entre juillet et décembre. Le groupe avait alors en partie associé ces chiffres, dans un communiqué, à la mauvaise gestion de la direction précédente.

Esprit Canal, es-tu là ?

Comme le soulignait Arrêt sur images en février dernier, « des études internes au groupe assurent qu'un tiers des recrutements d'abonnés est lié à la bonne image de la chaîne ». Or, depuis plusieurs mois, la chaîne cryptée a été marquée par de très nombreuses polémiques. La fin des Guignols en clair, émission historique de la chaîne, avait créé une vague d'indignation en interne comme au sein du public. L'animatrice du Grand Journal serait également en conflit avec la production, raison pour laquelle elle n'aurait pas présenté l'émission pendant plusieurs jours. Des tensions internes qui s'ajoutent à des dénonciations de pressions qui auraient été effectuées par Vincent Bolloré lui-même sur les choix éditoriaux des journalistes du groupe. Les bonnes audiences des tranches en clair servaient pourtant de levier de recrutement. S'ajoute à cela la perte des droits de la diffusion de la Premier League en novembre dernier, rachetés par Altice pour 300 millions d'euros. Un autre coup dur pour la chaîne, dont la notoriété repose aussi sur la diffusion de matches prestigieux. Parmi les changements prévus pour stopper l'hémorragie d'abonnés, l'accord Canal+ / beIN Sports, aujourd'hui détenteur principal des droits de diffusion des matches de football. Des changements de grille pourraient également intervenir dès la rentrée prochaine : plusieurs émissions, dont Le Petit Journal, seraient aujourd'hui sur la sellette.