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Razan Zaitouneh, future prix "Nobel" des droits de l'Homme?

Razan Zaitouneh.
Razan Zaitouneh. © HO / Martin Ennals Foundation / AFP
Marie Desnos , Mis à jour le

Parmi les nommés au prix Martin-Ennals 2016, le «Nobel» des droits humains, figure la célèbre défenseure des droits de l'Homme Razan Zaitouneh, disparue depuis 2013 en Syrie.

Le prix Martin-Ennals 2016, considéré comme le «Nobel» des droits humains, a dévoilé la liste des nominés ce mercredi. Le jury, composé de dix ONG*, a sélectionné Razan Zaitouneh (Syrie), les 9 blogueurs de Zone 9 (Ethiopie) et Ilham Tohti (Chine). Le lauréat sera annoncé en octobre prochain à Genève.

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La Syrienne Razan Zaitouneh avait déjà été récompensée du prix Sakharov «pour la liberté de l'esprit» en 2011, aux côtés de quatre autres militants des droits de l'Homme ayant oeuvré dans le cadre du «Printemps arabe»: Asmaa Mahfouz (Egypte), Ahmed al-al-Sanusi Zubair Ahmed (Libye), Ali Farzat (Syrie) et Mohamed Bouazizi (Tunisie). Avant cela, cette militante de longue haleine s'était déjà vue décerner le prix Anna Politkovskaïa 2011, récompense attribuée par l'ONG Raw in War (Atteindre toutes les femmes en guerre) à des femmes défenseures des droits humains qui se battent pour les victimes dans les zones de conflit.

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Activiste tenace

Razan Zaitouneh est une célèbre avocate de 39 ans jeudi, spécialisée dans la défense des prisonniers politiques, activiste et journaliste. Elle a notamment mené plusieurs enquêtes sur les crimes contre l’humanité, ce qui lui a valu dès 2002 une interdiction de quitter le territoire, relate le site Martinennalsaward.org . Ce qui ne l'a pas empêché de fonder en 2005 la Syrian Human Rights Information Link (SHRIL), principale source de documentation sur les violations des droits de l’Homme.

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Quand la révolte contre le président Bachar al-Assad a commencé, elle a créé le Comité local de coordination (LCC), une large coalition de militants échangeant et diffusant ces informations ; puis le Centre de documentation des violations à Douma (VDC), visant les conditions de détention dans les prisons syriennes et les disparitions forcées. Accusée de soutenir le terrorisme et d'être une «agente» à la solde de l'étranger, elle est entrée dans la clandestinité après que plusieurs membres de sa famille ont été arrêtés, y compris son mari. 

Portée disparue depuis 2013

Razan Zaitouneh fut à son tour enlevée, avec son époux, Wael Hamada, et leurs deux collègues, Nazem Al Hamadi et Samera Al Khalil, le 9 décembre 2013. Des hommes armés et masqués ont fait irruption dans leur bureau de Douma, une ville près de Damas qui était en état de siège et contrôlée à l'époque par Jaish-Al-Islam, un groupe rebelle syrien. Tous les quatre -surnommés les "Douma Four"- sont depuis portés disparus. Bachar al-Assad, lui, est toujours au pouvoir en Syrie malgré 5 ans de guerre, plus de 270.000 morts et cinq millions de déplacés.

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Le prix Martin-Ennals , du nom d'un activiste britannique décédé en 1991, ex-secrétaire général d'Amnesty international, a été créé en 1993 pour honorer ceux qui font preuve d'un «courage exceptionnel» pour défendre les droits de l'Homme. Il est le fruit d’une «collaboration unique entre dix des plus importantes organisations mondiales des droits humains pour protéger les défenseur-e-s dans le monde entier», souligne Amnesty International. En 2015, le prix a été décerné à Ahmed Mansoor , militant des droits de l'Homme aux Emirats arabes unis.

* Amnesty International, Human Rights Watch, Human Rights First, FIDH, Organisation Mondiale Contre la Torture, Front Line Defenders, Commission internationale de juristes, EWDE Allemagne, Service Internat. pour les Droits de l’Homme, HURIDOCS.

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