Deux jours se sont écoulés entre le meurtre à la machette, samedi 23 avril, d’un professeur d’anglais de l’université de Rajshahi, dans l’ouest du Bangladesh, et l’assassinat dans les mêmes circonstances, lundi 25 avril à Dacca, du rédacteur en chef d’un magazine gay et de son compagnon. Ces derniers mois, relève le quotidien New Age, ce sont une douzaine de blogueurs et d’écrivains qui ont été tués dans le pays.

“Non seulement le gouvernement n’a pas réussi à les protéger, mais il n’a pas non plus été en mesure de retrouver les auteurs des meurtres précédents”, souligne le journal, selon qui “l’apathie” de la police n’a fait qu’“enhardir” les auteurs des derniers assassinats. Il est “grand temps” que les dirigeants du Bangladesh prennent des mesures pour en finir avec “la culture de l’impunité”, explique-t-il.

Et si le gouvernement protégeait la liberté d’expression ?

Ces événements “n’augurent rien de bon”, s’inquiète de son côté le quotidien pakistanais Dawn. Les trois derniers meurtres ont été revendiqués par l’organisation Etat islamique, qui prétend faire disparaître les athées et ceux qui font la promotion de l’homosexualité au Bangladesh. Tout cela révèle “une montée en puissance mortifère” de ceux qui sont contre la tolérance, le pluralisme et la liberté religieuse, estime le journal, qui ajoute qu’au lieu de se montrer “répressif” envers la population et de s’en prendre systématiquement à l’opposition, le gouvernement de Sheikh Hasina ferait mieux de “protéger la liberté d’expression”.

“Seules des décisions sages prises par les responsables politiques du pays peuvent remettre le Bangladesh dans la bonne direction”, conclut Dawn.