En Grèce, l’ensemble de la presse revient ce jeudi sur le nouveau coup de poker du gouvernement à Athènes consistant à demander un sommet extraordinaire à ses partenaires européens.

Les négociations sont dans l’impasse. L’Eurogroupe de ce jeudi 28 avril a été reporté à une date indéfinie, ce qui signifie un gel des prochaines tranches d’aide qui devaient être versées à la Grèce avant le mois de juin. Et la tension monte entre Athènes et ses bailleurs de fonds : le Fonds monétaire international (FMI), l’Union européenne, la Banque centrale européenne (BCE) et le Mécanisme de stabilité européen (MSE).

“Sauf que cette fois, l’idée de demander un sommet européen de l’Eurozone n’a pas fonctionné”, souligne Ta Nea, qui rappelle qu’il y a un an tout juste Alexis Tsipras avait agi de manière identique, emmenant la zone euro dans un mouvement de panique totale. “Mis à part la bourse d’Athènes, les marchés et la presse étrangère n’ont pas énormément réagi”, ajoute le quotidien de centre gauche, expliquant que le Premier ministre grec ne bénéficie d’aucun soutien sur la question. Pour Ta Nea, la sortie tant redoutée de la Grèce de l’Union européenne, le “Grexit”, n’est pas loin.

Flirt avec l’impasse

Pour le quotidien économique Naftemporiki, il y a “flirt avec l’impasse. Tout porte à croire que cette fois les créanciers ne céderont pas mais joueront la montre.” Or, le temps, c’est précisément ce dont ne dispose pas le gouvernement grec, dont les échéances financières tombent dès la fin du mois de mai. “Surtout, en juillet, il y a 2,2 milliards d’euros [à rembourser]. Mais les caisses sont vides et le pays a besoin de la tranche d’aide de ses créanciers pour assurer ses remboursements.”

Enfin, pour le journal Avgi, proche du pouvoir, il y a là une “alerte pour une solution européenne”. Le quotidien de la capitale affirme que “le gouvernement grec ne peut accepter des mesures de rigueur supplémentaires, il faudra donc qu’une solution politique intervienne, pour ne pas abattre plus le peuple grec qui souffre depuis six ans en raison des cures d’austérité.”