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L’incroyable histoire de Zero Hedge, le blog le plus lu de Wall Street

Sensationnalisme, profits, révélations, drogue... le blog inspiré de Fight Club qui alimente les spéculations les plus folles au sein de la planète finance fait tomber les masques : voici le vrai visage de la famille Durden.

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Brad Pitt dans Fight club. Le cliché a été choisi par le site comme photo de profil sur Twitter.

Par Étienne Goetz

Publié le 1 mai 2016 à 12:08

Régle numéro un : « Il est interdit de parler du Fight Club ». Règle numéro deux : « Il est interdit de parler du Fight Club ». Colin Lokey vient de rompre toutes les règles issues de ce célèbre film culte en révélant à Bloombergles dessous de Zero Hedge, un des blogs les plus lus par les financiers de Wall Street, et dont tout l’univers -jusqu’à la ligne éditoriale- s’inspire de Fight Club.

Les post sont signés « Tyler Durden », du nom du personnage incarné par Brad Pitt - parfois de Marla Singer, la petite amie de Tyler. La devise du site ? « Sur une durée suffisamment longue, l’espérance de vie tombe pour tout le monde à zéro ». Tirée de... Fight Club. Le ton des articles est profondément pessimiste, anti-establishment, dénonçant tour à tour société de consommation, corruption, manipulation des marchés. Le tout avec des titres apocalyptiques. Du pur Fight Club en somme.

Un trublion dans le paysage médiatique de l’information financière dont les têtes d’affiche sont les sérieux (et parfois austères) Bloomberg, Wall Street Journal, Financial Times... Le site s’est fait remarquer en 2009 en soupçonnant Goldman Sachs d’avoir accès à des informations confidentielles dans le cadre du trading algorithmique. D’ailleurs, il ne manque pas une occasion de taper sur cette institution financière.

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Depuis, son succès est indéniable et revendique plus de 1 million de pages vues par jour. Et pourtant personne ne savait qui était aux manettes des publications. Ce n’est qu’à la suite d’une dispute au sein de l’équipe, qu’un des salariés, Colin Lokey, a décidé de tout balancer à Bloomberg.

L'équipe est composée de trois personnes, dont une bannie de l'industrie financière pour délit d'initié

Pour alimenter les dizaines de posts publiés quotidiennement et le fil Twitter qui ne s’arrête jamais, ils n’étaient que trois. Colin Lokey donc. Les deux autres membres de l’équipe sont Daniel Ivandjiiski, un bulgare de 37 ans et Tim Backshall, 45 ans, un stratégiste en produits dérivés.

De nombreuses rumeursfaisaient déjà de Daniel Ivandjiiski le fondateur de Zero Hedge. Il s’agit d’un ancien analyste banni à vie de l’industrie financièrepour délit d’initié quand il travaillait pour un « hedge fund » (un peu comme Henry Blodget, fondateur de Business Insider, interdit d'être analyste financier pendant 10 ans en 2003). Quant à Tim Backshall, ses liens avec Zero Hedge n'étaient pas connus. Il faisait encore des apparitions dans les médias financiers, y compris sur Bloomberg Télévision.

Obsession du clic

Si Colin Lokey a décidé de claquer la porte, ce n'est pas en raison du salaire ( 6.000 dollars par mois et un bonus de 50.000 dollars à la fin de l'année) mais parce qu’il était arrivé à bout de force, n’arrivant plus à publier 15 articles de 1.500 signes tous les jours et étant régulièrement hospitalisé.

De plus il était pour lui de plus en plus difficile de suivre la ligne éditorial pro-russe, où Obama est un idiot, Kerry un cancre et Poutine le meilleur des leaders. Il dénonce également l’obsession du nombre de clics, la motivation du profit et une forme d'hypocrisie consistant à se revendiquer de Fight Club tout en vivant dans un manoir valant plusieurs millions de dollars comme Daniel Ivandjiiski.

Passé de dealer

De son côté Zero Hedge a répondu à cette histoire dans un post de blog. A la critique que le site est dirigé par des capitalistes intéressés par le profit, Zero Hedge répond que l'argument vient de Bloomberg, un média qui "s'approvisionne" à Wall Street et qui est dirigé par l'un des hommes les plus riches au monde.

Enfin tout en souhaitant tout le meilleur à son ancien employé, Zero Hedge décrit Colin Lokey comme une personne instable émotionnellement, un alcoolique avec des troubles psychologiques et un passé de dealer de drogue. Preuves à l'appui : il publie de nombreuses captures d'écran avec des échanges SMS où Lokey évoque son addiction à l'alcool ainsi que la vente de cocaïne. Eh oui, au Fight Club, tous les coups sont permis.

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