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Elles sont tellement nombreuses que le Collège américain des obstétriciens et des gynécologues sonne l'alarme. Il vient de publier des directives, demandant à ses membres de mettre en garde leurs patientes contre les dangers des labiaplasties, de les éduquer sur la grande variété de taille, de forme et de couleurs des organes génitaux féminins et de détecter l'existence de problèmes psychologiques, notamment la dysmorphophobie, un déséquilibre psychiatrique qui se traduit par une obsession des imperfections corporelles, réelles ou inventées. « Quand les adolescentes s'enquièrent d'un traitement médical, la première étape est souvent l'éducation et l'assurance qu'il existe des variations normales dans la croissance et le développement anatomique », déclare le texte. Et en aucun cas, ces opérations ne doivent avoir lieu avant la fin de la croissance.
Les médecins perplexes
Selon la Société américaine de la chirurgie plastique esthétique, 400 adolescentes âgées de 18 ans et moins ont subi en 2015 cette intervention, une hausse de 80 % par rapport à l'année précédente. Un nombre modeste, mais sans doute bien plus élevé, car les statistiques ne prennent pas en compte les opérations effectuées par les gynécologues. Les adolescentes représentent moins de 2 % des patientes en chirurgie esthétique, mais près de 5 % des labiaplasties dont le coût peut aller jusqu'à 7 000 dollars. Il y a même une intervention baptisée « la Barbie », qui consiste à réduire les petites lèvres.
Longtemps, ce type d'opération est resté limité aux femmes qui avaient de vrais problèmes médicaux, du genre des lèvres trop grandes et gênantes ou pour celles après l'accouchement qui voulaient resserrer les muscles du vagin. Mais cette vogue chez les jeunes laisse les médecins perplexes. Certains l'expliquent par le fait que les filles se rasent le pubis, rendant ainsi les lèvres plus visibles. D'autres y voient la vogue des vêtements de sport très serrés en Lycra qui incite les ados à vouloir réduire la taille des lèvres pour les rendre plus discrètes. Il y a enfin l'effet de l'exposition via Internet et les sites pornos à des photos de vagin soi-disant parfaits qui sont d'ailleurs souvent retouchées.
Il n'y a pas que le vagin...
Les médecins mettent en garde contre les risques. « La principale chose que je dis à mes patientes sur la labiaplastie, c'est qu'il y a beaucoup d'inconnus. Les lèvres ont beaucoup de terminaisons nerveuses, donc, après l'intervention, il peut y avoir une diminution des sensations sexuelles ou une insensibilité, des douleurs, des cicatrices », confie au New York Times le Dr. Julie Strickland, la présidente du Comité sur la santé des ados au sein du Collège américain des obstétriciens et des gynécologues.
Il n'y a pas que le vagin : plus de 8 200 augmentations de poitrine ont été réalisées sur des jeunes femmes de moins de 19 ans en 2013. Elles ne font que suivre la tendance. Selon l'Association américaine des chirurgiens plastiques (ASPS), 1,7 million d'opérations de chirurgie esthétique (cela ne prend pas en compte les interventions dites non invasives type Botox) ont été réalisées l'an dernier. Les augmentations de poitrine, la liposuccion et la rhinoplastie arrivent toujours en tête, mais des paupières aux doigts de pied en passant par le lifting du lobe de l'oreille, la moindre partie du corps a désormais sa retouche attitrée. 2015, clame l'ASPS fièrement, a été « une nouvelle année du derrière ». « Les implants fessiers sont le type d'opération en plus forte croissance et, en moyenne, il y a une intervention sur les fessiers toutes les 30 minutes. »
Heureusement pour les finances américaines, ce n'est pas le système (foireux au demeurant) d'assurance-maladie qui paie la note !
Les parents sortent 7000$ pour cela ? Et s'ils ont 2 ou 3 filles ? ( ou plus ? Parents coupables ! Qui peut leur dire que c'est de l'argent jeté par les fenêtres ?
Qu'un article qui est presque une traduction (plus un résumé) du NY Times du 25 avril, supprime comme par hasard la conclusion qui dit que pour certaines l'opération est justifiée et n'est pas esthétique (ce qui réduit encore le nombre ridicule de 400). Par ailleurs, vu le nombre très intéressants d'articles dans la rubrique santé de ce journal à nouveau je m'interroge sur le choix de celui-ci parmi les autres (est-ce très "vendeur" ?). Ou alors il faut faire du journalisme et comparer avec d'autres pays et ne pas contenter d'extraire quelques morceaux, les traduire, et en changer quelques-uns de place.