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Politique: un désastre pour la famille



Quand j’ai vu Pierre Karl Péladeau, les yeux rougis, la voix chevrotante et le menton tremblant, annoncer son départ de la vie politique pour faire de sa famille sa priorité, j’ai pensé à Jean Lapierre.

Je me suis demandé quelle analyse ce chroniqueur au grand cœur aurait faite de cette situation déchirante. Sa voix nous a manqué à CTV, au 98,5FM, au FM93, au 106,9FM, à CJAD, à Salut Bonjour, avec Mario Dumont et à 100 % Nouvelles.

Mais j’ai aussi pensé à Jean Lapierre pour une autre raison: lui aussi a payé très cher, dans sa vie de couple et sa vie de famille­­, le prix de la politique.

BRAILLER DANS L’AUTO

Dans une entrevue que Jean Lapierre avait accordée à Esther­­ Bégin deux mois avant de mourir dans l’écrasement d’un avion aux Îles-de-la-Madeleine, l’ex-chroniqueur racontait à quel point il avait de la peine de quitter ses enfants Marie-Anne­­ et Jean-Michel pour aller faire son métier de député ou de ministre.

Quand il partait de la maison le dimanche soir et qu’il faisait des bye bye aux enfants, il «braillait» dans l’auto tout le long du chemin vers Ottawa, a-t-il raconté avec émotion.

Dans cette entrevue de Jean Lapierre (qu’Esther avait réalisée pour une future série sur la politique, mais qu’elle a choisi de diffuser au complet au lendemain de la mort du Madelinot), l’ex-chroniqueur affirmait que l’impact de la vie politique sur son premier mariage a été rien de moins qu’un «désastre».

Député fédéral, il devait non seulement se rendre à la capitale­­ nationale, mais aussi traverser le pays d’un océan à l’autre. Son premier mariage n’a pas résisté.

Dans cette entrevue émouvante, Jean Lapierre racontait également que lorsque des jeunes lui demandaient conseil avant de se lancer en politique, il leur disait toujours d’emmener­­ leur famille, de déménager conjoint et enfants­­. Parce que sinon, la distance entre vous et votre noyau familial est trop difficile à supporter.

J’ai appris que dans sa série Fièvres politiques présentée à Télé-Québec, Esther Bégin consacre tout un épisode, le 9 juin à 20 h, au prix personnel à payer pour les politiciens.

Dans l’épisode intitulé Cynisme et sacrifices, on entendra les réflexions sur la conciliation travail-famille de Pauline Marois­­, Mario Dumont, Jean Charest et même... Jean-Martin Aussant, celui-là même dont le nom circule comme un éventuel successeur de Pierre Karl Péladeau au Parti québécois.

Quelque chose me dit que beaucoup d’observateurs seront­­ à l’écoute.

TOUT LE MONDE EN POLITIQUE

À Tout le monde en parle, Julie Snyder a parlé de la «violence­­» du choc politique sur une famille, sur un couple.

Avec le témoignage de Pierre Karl Péladeau, plus personne ne doute que même le plus combatif des politiciens rend les armes quand il s’agit de ses enfants.

En quelques semaines, au Québec, on a vu à la télévision des gens extrêmement connus (Lapierre, Snyder, Péladeau) parler publiquement du terrible prix à payer pour un conjoint et des enfants de politicien.

Ça nous a ouvert les yeux sur l’ampleur de leur sacrifice. Mais j’imagine que ça va aussi en décourager plusieurs.

Après ces témoignages-chocs, qui va avoir envie de se lancer en politique, sachant qu’on peut y laisser son couple et sa famille?

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