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Hollande impopulaire comme jamais

EXCLUSIF + DOCUMENT et VIDEO - La cote de confiance du chef de l’Etat tombe à 16 % dans le baromètre Elabe pour « Les Echos ». Il bat un nouveau record - et Valls avec lui - à un an de la présidentielle.

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François Hollande.

Par Pierre-Alain Furbury

Publié le 5 mai 2016 à 17:00

« Ça va mieux », martèle François Hollande depuis la mi-avril. Mais pour l’instant, ça ne va pas mieux pour lui dans les sondages. Le chef de l’Etat, qui fête vendredi le quatrième anniversaire de son élection, poursuit sa descente aux enfers dans le baromètre Elabe pour « Les Echos » et Radio classique. Il perd encore 2 points en un mois. Les Français ne sont plus que 16% à lui faire « confiance » pour « affronter efficacement les principaux problèmes ». C’est un nouveau record d’impopularité depuis qu’il est à l’Elysée. Depuis décembre, il a perdu 17 points.

Manuel Valls est toujours entraîné dans la chute. Lui aussi recule de 2 points sur un mois, soit 16 points de moins depuis décembre. A 20 %, le Premier ministre est au plus bas depuis qu’il est à Matignon. Il est même 2 points en dessous du niveau le plus bas atteint par son prédécesseur, Jean-Marc Ayrault, avant son éviction.

Des bonnes nouvelles mais insuffisantes

A moins d’un an du premier tour de la présidentielle, le 23 avril prochain ( la date, comme celle du second tour le 7 mai, a été annoncée mercredi), le coup est rude. Il l’est d’autant plus qu’il intervient après une quasi-entrée en campagne du président, des mesures à l’attention des fonctionnaires, enseignants ou étudiants et une mobilisation de ses proches pour défendre le bilan. Après, surtout, une semaine positive pour le pouvoir en place, avec un contrat « historique » de vente de sous-marins à l’Australie, une croissance meilleure que prévue et 60.000 chômeurs de moins en mars.

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« Les bonnes nouvelles sont nettement insuffisantes pour inverser le regard des Français sur le chef de l’Etat, qui est une tendance lourde », résume Yves-Marie Cann, le directeur des études politiques d’Elabe, qui décrit « un exécutif isolé politiquement et pour lequel on ne voit pas où sont les réserves ». Non seulement les Français ne semblent pas croire ce président qui avait promis le changement « maintenant », mais le début de l’année, marqué par la déchéance de nationalité, le départ de Christiane Taubira, le remaniement et la loi El Khomri, toujours très contestée, a laissé des traces à gauche.

« Ça parait infaisable... »

Depuis décembre, François Hollande a vu sa cote s’effondrer dans le cœur de son électorat. Il a perdu 25 points chez les sympathisants socialistes (à 56% de bonnes opinions), 27 points parmi les sympathisants de gauche (à 41%), et 34 points chez les Français qui avaient voté pour lui au premier tour de la présidentielle (à 41 %) comme au second (à 28 %). Parmi les personnes interrogées qui se disent sans préférence partisane, les plus nombreux en nombre, la cote du chef de l’Etat ne dépasse pas les... 8%. Le rejet est tel que pour Yves-Marie Cann, « une amélioration de la cote de François Hollande est possible, mais sera forcément limité ».

Le sondeur, qui rappelle la mauvaise audience réalisée par le chef de l’Etat sur France 2, n’est pas le seul à se demander si les Français n’ont pas « définitivement tourné la page ». Au sein du PS et jusqu’au sommet de l’Etat, beaucoup jugent son sort scellé. « Il ne peut pas rebondir. Les Français vont organiser son élimination », tranche un parlementaire. « Il est sur le toboggan. Le peuple est dans une colère froide à son égard. A moins que tous les candidats àla primaire à droitese retrouvent pris dans des affaires comme jadis Dominique Strauss-Kahn, c’est plié », renchérit un autre. si« Dans le petit microcosme, ça va mieux, les exercices de revitalisation ont fait du bien. Mais honnêtement, s’il y arrive, chapeau ! Ça parait infaisable... La question, c’est : est ce qu’on perd en faisant 23 % ou avec 13 % ? », lâche un troisième . Au même moment de son mandat, Nicolas Sarkozy était à 32 %, avec la confiance de 85% des sympathisants UMP. Et il a au final perdu.

VIDEO L'analyse d'Yves-Marie Cann (Elabe)

Sondage réalisé les 2 et 3 mai, par Internet, auprès d’un échantillon de 1.000 personnes (méthode des quotas).

POUR EN SAVOIR PLUS :

DOCUMENT L’intégralité des résultats du sondage

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