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Affaire Baupin : vers un examen de conscience à EELV?

Denis Baupin a démissionné lundi après avoir été accusé d'harcèlement ou d'agression sexuelle. Aussitôt, de nombreuses voix se sont élevées au sein de son parti, Europe Ecologie - Les Verts, afin de mettre fin à l'omerta autour du vice-président démissionnaire de l'Assemblée nationale.

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La polémique autour de son époux Denis Baupin va-t-elle retomber sur la ministre Emmanuelle Cosse?
La polémique autour de son époux Denis Baupin va-t-elle retomber sur la ministre Emmanuelle Cosse? © Sipa press

C'est une affaire qui a fait trembler pendant quelques heures l'Assemblée nationale. Lundi matin, Mediapart et France Inter ont révélé que plusieurs femmes avaient été victimes d'harcèlement ou d'agression sexuelle de la part de Denis Baupin . Député écologiste, l'élu a dû démissionner dans la journée de son poste de vice-président de l'Assemblée nationale.

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Si Denis Baupin a récemment quitté Europe Ecologie - Les Verts, l'affaire a aussitôt placé le parti au centre de l'attention médiatique. Si quelques responsables, comme François de Rugy , se sont dits "abasourdis" par ces révélations, d'autres sont sortis du silence. La porte-parole du parti Sandrine Rousseau, l'une des élues citées dans l'enquête publiée lundi matin, a appelé d'autres femmes à témoigner. "S'il y a des femmes, qu'elles n'hésitent pas, on sera là en soutien, nous pour lesquelles les faits sont prescrits", a-t-elle déclaré sur BFMTV.

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"Mon silence me rendait coupable"

Sandrine Rousseau a toutefois insisté pour qu'Emmanuelle Cosse, la ministre du Logement qui est aussi l'épouse de Denis Baupin, ne soit "pas pointée du doigt". "Emmanuelle Cosse, je ne sais pas si elle savait, si elle ne savait pas, peut-être qu'elle savait, sans doute qu'elle savait, mais de toute façon, ce n'est pas la question", a-t-elle argué.

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Lire sur le sujet : Quand l'Assemblée est le théâtre de harcèlement sexuel

Reste qu'Emmanuelle Cosse a été l'ancienne secrétaire nationale du parti. Sortant du silence, quelques voix ont ainsi appelé à lever l'omerta au sujet des actes présumés de Denis Baupin. Car, assurent-elles, "tout le monde savait". "Oui, je savais, pas tout, pas complètement. Autour d'un bon verre de vin, en soirées amicales, tour à tour, des camarades, pour certaines des amies, parlaient, se confiaient et je blêmissais, et je savais que ça tomberait un jour, il fallait que cela tombe, mais comment, que faire, mon silence me rendait coupable", confie dans un post publié lundi Jean-Sébastien Herpin, secrétaire régionale d'EELV Centre.

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Un groupe d'élues mis en place depuis un an

"Je ne pense pas que tout le monde savait, comme on peut le lire ici ou là. Une minorité, essentiellement parisienne, avait connaissance de brides sur telle agression ou tel incident", relativise sur son blog Enzo Poultreniez qui milite à Lille. Sandrine Rousseau, dont il a été directeur de campagne lors des dernières régionales, lui en avaient parlé. Mais, souligne-t-il, si "le nom de Baupin était systématiquement cité [dans les rumeurs], ce n'était pas le seul".

Interrogée par Le Daupiné , l'Iséroise Maryse Oudjaoudi, cadre nationale d'Europe Ecologie - Les Verts, tient toutefois à souligner que le parti était en train d'agir. Cette responsable fait partie d'un groupe de trois élues mis en place en mai 2015 après un conseil fédéral pendant lequel les rumeurs de harcèlement au sein du parti avaient été évoquées. "Oui, nous étions au courant depuis presque un an, quand les jeunes femmes ont commencé à se confier. Mais il a fallu qu’on fasse les choses tranquillement, avec l’aide d’avocats, de conseils, pour protéger nos copines", reconnaît-elle.

Et Maryse Oudjaoudi de préciser que d'autres témoignages sont en train d'arriver "maintenant que la parole est lâchée. Peut-être que d'autres témoins plus importantes au sein du mouvement pourraient le faire aussi".

Source: leJDD.fr

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