Mesures antipollution à Paris : les automobilistes contre-attaquent

    LE FAIT DU JOUR. Une action collective en justice est lancée par 40 Millions d'automobilistes contre les interdictions de circulation de véhicules anciens à Paris à partir du 1er juillet.

      Dès le 1

      juillet prochain, plus de 513 000 propriétaires de voitures en Ile-de-France vont devoir scruter à la loupe leur carte grise avant de traverser Paris intra-muros. Pour faire baisser la pollution, la capitale a décidé de bannir les modèles immatriculés avant 1997. Mais l'association 40 Millions d'automobilistes a décidé de se rebiffer. Elle annonce aujourd'hui dans nos colonnes le lancement d'une action en justice collective contre la mairie de Paris. Objectif : obtenir une indemnisation du préjudice financier subi par les automobilistes franciliens.



      Des mesures uniques en France

      L'association estime que les modèles dans le collimateur de la municipalité perdront quasiment du jour au lendemain la moitié de leur valeur. « Personne ne voudra de votre voiture si elle ne peut plus circuler dans Paris et elle ne vaudra donc plus rien », note l'avocat Jean-Baptiste Iosca, qui s'associe à cette action judiciaire. « D'ici à 2020, tous les véhicules essence et diesels immatriculés avant le 1

      janvier 2011 seront interdits à la circulation dans la capitale, s'étrangle le délégué général de l'association, Pierre Chasseray. Or, ces véhicules représentent à ce jour près de 85 % des 6 millions de voitures particulières franciliennes. »

      Les lobbyistes pro-auto appellent donc tous les propriétaires des véhicules concernés à se faire connaître sur le site Internet

      . Au nom du droit des Parisiens à « respirer un air sain »,

      « Beaucoup de gens vont se demander que faire de leur vieille voiture », note Philippe Ouvrard, de la Confédération française des experts en automobile. « Si l'on veut rajeunir et assainir le parc qui a huit ans d'âge, on ne peut pas le faire que par la contrainte, estime l'expert indépendant Didier Laurent. L'Etat doit aider les ménages les plus modestes à changer de voiture en leur proposant des aides fiscales incitatives. »