Des scientifiques japonais ont présenté une méthode de diagnostic de la maladie d'Alzheimer utilisable chez soi à partir d'une seule goutte de sang.
AMYLOÏDES. Un capteur permet permet de détecter un léger changement de potentiel électrique lié à la présence dans l'échantillon de peptides amyloïdes-ß, ces protéines que l'on relie à la maladie. Les chercheurs prévoient de commercialiser leur test en 2015.
C'est une donnée diagnostique mais pas pronostique
Outre les questions techniques (on a encore peu de recul concernant la fiabilité), des interrogations d'ordre éthique se dessinent. Luc Buée, neurobiologiste, explique : "Pour la même charge d'amyloïdes, tout le monde n'a pas le même statut cognitif. C'est une donnée diagnostique mais pas pronostique."
Trop d'incertitudes ?
En clair, on ne sait pas qui va développer, et à quelle vitesse, la maladie. Alors faut-il vraiment le savoir ? A-t-on envie de se préparer à une maladie qui ne peut être traitée à l'heure actuelle? Une étude menée par l'Espace éthique Alzheimer ("Les Français face à l'anticipation de la maladie d'Alzheimer, septembre 2013) a montré que s'il existait un test fiable permettant de diagnostiquer plusieurs années avant l'apparition de tout symptômes, 90% des Français interrogés le feraient. En revanche, ils ont plus de difficultés à envisager ce test pour leur enfants (72%).
Cela risque de créer une population d'adultes positifs sans symptômes
Une enquête internationale (Alzheimer's Research & Therapy, 2013) avait également révélé cette tendance. "Bien que la détection précoce puisse accélérer le développement de traitements, la forte demande pour des tests risque de créer une population d'adultes positifs sans symptômes, et cela pourrait avoir des implications politiques, économiques et juridiques importantes", soulignaient les auteurs.
