Où sont les femmes ? Clairement pas au programme de l’épreuve de littérature du Bac L ! C’est en effet ce que dénonce Françoise Cahen, professeur de français au lycée Maximilien Perret à Alfortville dans le Val-de-Marne, qui a lancé une pétition il y a plusieurs semaines.

« Nous ne demandons pas la parité entre artistes hommes et femmes. Nous aimerions que les grandes écrivaines comme Marguerite Duras, Mme de Lafayette, Annie Ernaux, Marguerite Yourcenar, Nathalie Sarraute, Simone de Beauvoir, George Sand, Louise Labé... soient aussi régulièrement un objet d'étude pour nos élèves », explique le texte, qui a recueilli 19 895 signatures au total.

Des mesures marquantes et émouvantes

Et il semblerait que le message ait été entendu. Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’Éducation Nationale a réagit à cette pétition en déclarant : « C'est vraiment quelque chose qui me révolte d'autant plus que les élèves de terminale littéraire sont surtout des filles et que les professeurs de français sont surtout des femmes. C'est comme si on disait 'vous les femmes vous n'êtes capables que d'étudier, d'admirer ces artistes hommes mais vous ne pouvez pas être artistes vous-même' ».

Mais ce n’est pas tout : en plus de déplorer cet état de fait, la ministre de l’Éducation Nationale a tenu à prendre des mesures fortes en demandant officiellement à la commission responsable de l'enseignement de littérature en terminale L de rester vigilante sur la question de la place des auteures. « Elle a pris une mesure concrète c'est quelque chose de très marquant et de très émouvant que cette réponse », a ainsi estimé Françoise Cahen.

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Pour rappel, l’absence des femmes-auteures durant les études secondaires avait été pointée du doigt par Maureen Wingrove alias Diglee en 2015 qui écrivait sur son blog « j'ai fait un bac littéraire et en faisant une petite machine arrière je me suis rendue compte que de la 6e à la terminale littéraire je n'avais lu que 4 femmes, je me suis dit que c'était quand même bien peu. J'ai décidé d'aller voir les archives du ministère de l’Éducation nationale et j'ai vu qu'il n'y avait jamais eu d'œuvres de femmes qui soient tombé au bac de littérature. Une fois que j'ai trouvé ça j'ai eu envie de le dire, j'ai trouvé que c'était anormal ».

Visuel : couverture Flammarion, "Les femmes qui lisent sont dangereuses" de Laure Adler