Kinshasa Papers: ce que les Panama Papers révèlent du Congo

Les Panama Papers mettent au jour des détails inédits de la mondialisation. Quatre articles publiés dans Le Soir montrent à quel point les distances entre Bruxelles, Kinshasa, Panama et les sociétés offshore sont devenues extrêmement réduites.

Temps de lecture: 3 min

Le sous-sol congolais est réputé pour sa richesse. Le cuivre, le cobalt, le diamant et le pétrole jouent un rôle central dans ce que révèlent les Panama Papers. Les noms qui surgissent dans la prochaine livraison des Panama Papers ne sont pas inconnus des initiés : Patokh Chodiev, Philippe de Moerloose, la famille Damseaux, Dan Gertler, les frères Rawji…

Les “sociétés prestataires de services” sont ici le bureau d’avocats Mossack Fonsecka, la société luxembourgeoise Experta (alors filiale de Dexia), d’autres prestataires notamment à Gibraltar, et ils mènent leurs clients vers les paradis fiscaux que sont les îles Vierges, le Panama, les îles Caïmans, Jersey.

Contrôle de mines et du pétrole

Le groupe ENRC, mené par l’un des Belges les plus riches Patokh Chodiev, a ainsi pris le contrôle des mines de Kabolela et Kipese (nord-est) via une succession de sociétés écrans.

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Le diamantaire israélien Dan Gertler est parvenu, via des constructions juridiques opaques, à prendre le contrôle de blocs pétroliers qui avaient pourtant déjà été attribués à une société sud-africaine. Ces montages secrets – qui provoqueront l’indignation du bureau Mossack Fonseca lui-même, permettront à Joseph Kabila et les siens d’empocher une “prime de signature” royale de six millions de dollars.

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La famille Damseaux, d’origine belge mais désormais officiellement résidente au Congo, est l’un des plus grands distributeurs agro-alimentaires du Congo. Pour mettre leur patrimoine en lieu sûr, la société Experta, alors filiale de Dexia, les a mis en contact avec Mossack Fonseca afin de développer leur propre offshore de droit panaméen. Cette société, qui a piqué la curiosité de l’Inasti, héberge non seulement de l’immobilier congolais mais aussi bruxellois ainsi que des comptes bancaires belge et luxembourgeois.

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Philippe de Moerloose, lui, a réussi en moins de 25 ans à porter le capital de son entreprise congolaise de 75.000 francs belges en un conglomérat (SDA-SDAI) qui brasse plus de 135 millions d’euros. Son activité : la distribution de véhicules en tous genres, de l’automobile aux engins de chantier. Pour investir dans l’aviation civile congolaise, il a créé une offshore au Panama. Dans une réponse circonstanciée, il nous explique comment il a décidé d’abandonner le secteur aéronautique et liquide aujourd’hui cette offshore.

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L’histoire la plus piquante des quatre frères indo-britanniques Rawji  : ils ont fondé la Rawbank, probablement la plus grande banque de la République démocratique du Congo. Derrière cette famille se déploie un réseau de sociétés offshore, au Panama et aux îles Vierges, avec connexion aux îles Caïmans et Jersey. Mais lorsque les îles Vierges leur demandent où se trouve leur résidence principale, ils nomment un immeuble de Saint Gilles, en banlieue bruxelloise.

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