Selon plusieurs sources locales et militaires, une trentaine de Touaregs, vraisemblablement de la tribu Imghad, ont été victimes d’une expédition punitive conduite par un groupe de Peuls dans le nord du Mali, à environ 80 kilomètres au nord de Gao. Selon ces sources, les Touaregs ont été attaqués alors qu’ils revenaient d’un marché local.

La rivalité entre Touaregs et Peuls

Selon les premiers éléments de l’enquête, les Peuls ont voulu se venger de l’enlèvement de l’un des leurs, 24 heures plus tôt, par des Touaregs. La tension entre les deux communautés est historique.

Outre le classique vol de bétail, les deux communautés s’accusent mutuellement d’organiser des braquages dans les communes reculées du Nord. Une zone qui échappe toujours au contrôle de l’armée malienne.

À cela s’ajoute une opposition politique : les Peuls sont aussi réputés avoir rejoint les rangs du Mujao, l’un des mouvements rebelles du nord du Mali. Tandis que les Imghad sont réputés servir Bamako.

Les Imghad, des Touaregs restés fidèles à Bamako

Contrairement à de nombreuses tribus Touaregs, les Imghad sont fidèles à Bamako. Le plus farouche opposant des rebelles touaregs du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) est le colonel Alhaji Ag Gamou, un Imghad resté loyal à l’armée malienne.

Il est chargé de faire la chasse aux rebelles du MNLA et du Mujao dans le nord du Mali. Les Imghad sont considérés localement comme une tribu moins noble que celle des Ifoghas et Chamanamasses, deux communautés réputées proches du MNLA.

Le nord du Mali est toujours sous tension

Pour l’heure, la situation à Kidal, fief du MNLA, n’est toujours pas réglée. Les rebelles Touaregs n’ont toujours pas été désarmés et les autorités de Bamako peinent à revenir sur place.

Les Français de la force Serval sont toujours confrontés à des attaques terroristes. La dernière en date a eu lieu à la base française de Gao, qui comprend 1 200 soldats, mardi 3 février, alors que le chef d’état-major des armées, l’amiral Édouard Guillaud, se trouvait sur place. Deux roquettes ont atterri non loin de la piste d’aviation, sans faire de victimes. Le dernier tir contre la base de Gao remontait au 25 décembre.

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