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Ce que l’on sait de l’avion d’EgyptAir disparu entre Paris et Le Caire

Plus de vingt-quatre heures après, la disparition du vol MS804 reste inexpliquée. Selon le Comité grec de sécurité aérienne, les débris découverts au large de l’île grecque de Crète ne proviennent pas d’un avion.

Le Monde avec AP, AFP et Reuters

Publié le 19 mai 2016 à 07h26, modifié le 20 mai 2016 à 06h44

Temps de Lecture 5 min.

Parcours du vol MS804 jusqu’à sa disparition à 2h39 jeudi 19 mai.

Le vol MS804 d’EgyptAir, qui reliait Paris et Le Caire, a disparu des écrans radar, dans la nuit du mercredi 18 au jeudi 19 mai. Plus de vingt-quatre heures après, aucun élément d’enquête ne permettait d’expliquer cette disparition. Les recherches se poursuivaient pour retrouver la trace de l’appareil, qui s’est abîmé en mer Méditerranée, selon les autorités.

Selon le président du Comité grec de sécurité aérienne, Athanassios Binis, les débris retrouvés au large de l’île grecque de Crète, dans la zone proche du point de chute présumé de l’appareil d’EgyptAir, « ne proviennent pas d’un avion ». « Jusqu’à maintenant, l’analyse des débris retrouvés indique qu’ils n’appartiennent pas à un avion (…) Ce qui a été retrouvé, ce sont un morceau de bois et des tissus », a-t-il insisté.

Plus tôt, la compagnie aérienne EgyptAir avait annoncé que le ministère des affaires étrangères égyptien avait confirmé que les débris découverts était bien ceux du vol MS804. Par la suite, le vice-président d’Egyptair, Ahmed Adel, est revenu sur ses déclarations. Le président égyptien, Abdel Fattah Al-Sissi, a lui appelé dans la soirée « tous les appareils de l’Etat concernés, y compris le ministère de l’aviation civile, la marine et l’armée de l’air » à « intensifier les opérations de recherches » pour « retrouver les débris de l’avion ».

  • Qui était à bord de l’appareil ?

L’avion, un Airbus A320, comptait 66 personnes à son bord : 56 passagers – parmi lesquels un enfant et deux bébés – et dix membres d’équipage, dont deux pilotes, trois agents de sécurité et cinq membres d’équipage cabine. La compagnie EgyptAir a communiqué la nationalité des passagers : 30 Egyptiens, 15 Français, 2 Irakiens, 1 Britannico-Australien, 1 Belge, 1 Koweïtien, 1 Saoudien, 1 Soudanais, 1 Tchadien, 1 Portugais, 1 Algérien et 1 Canadien.

  • Quel est le déroulé du vol ?

A 23 h 09, le vol MS804 quitte le terminal aéroportuaire Paris-Charles-de-Gaulle et décolle dix minutes plus tard.

Vers 1 h 50, le pilote est en contact avec un contrôleur aérien grec, alors que l’avion se trouvait au-dessus de l’île de Kéa. Lors de ce dernier échange, le pilote n’indique « aucun problème », selon l’aviation civile grecque.

A 2 h 26, l’avion s’apprête à sortir de l’espace aérien grec en volant à 37 000 pieds. Le contrôleur grec tente de contacter le pilote, comme l’exige la réglementation, pour lui signaler qu’il s’apprête à rentrer dans l’espace aérien égyptien, sans succès. Aucune anomalie technique (altitude et vitesse) n’est détectée avant que l’avion ne sorte de l’espace aérien grec, selon les données recueillies par deux sites de suivi des avions commerciaux.

A 2 h 29, l’appareil est entré dans l’espace aérien égyptien. Le pilote ne répond pas aux communications du contrôleur.

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A 2 h 37, l’avion fait deux virages brutaux et chute de 22 000 pieds. Le ministre de la défense grec, Panos Kammenos, a détaillé lors d’une conférence de presse :

« L’image que nous avons est qu’à 0 h 37 GMT [2 h 37, heure locale], l’avion, qui se trouvait à près de 10-15 miles dans l’espace aérien égyptien, a effectué un virage de 90 degrés à gauche, puis de 360 degrés à droite en chutant de 37 000 à 15 000 pieds, où son image a été perdue, à environ 10 000 pieds. »

A 2 h 39, les contacts radars avec l’appareil sont perdus. L’appareil se trouvait alors à environ 280 km des côtes égyptiennes (175 miles), et non à une cinquantaine de kilomètres, comme EgyptAir l’avait indiqué dans un premier temps.

C’est à 3 h 15 que le vol aurait dû atterrir au Caire.

Les informations sont toutefois contradictoires concernant l’émission d’un signal de détresse par l’appareil. EgyptAir a indiqué qu’un signal a été reçu deux heures après la disparition de l’avion, possiblement émis par une balise automatique. Mais l’armée égyptienne a démenti cette information, son porte-parole écrivant sur son compte Facebook qu’aucun « message de détresse » n’a été reçu de l’avion.

Avant de décoller de l’aéroport Paris-Charles-de-Gaulle pour Le Caire mercredi soir, l’Airbus A320 immatriculé SU-CGC a effectué trois rotations dans la journée, selon le site Flightradar : un retour Asmara (Erythrée) vers Le Caire ; un aller-retour Tunis (Tunisie)-Le Caire, et un vol du Caire à Paris en fin de journée. Le ministre égyptien de l’aviation civile, Chérif Fathi, a confirmé ces informations lors d’une conférence de presse.

  • Quelles sont les pistes envisagées pour expliquer cette disparition ?

Le premier ministre égyptien, Chérif Ismaïl, a déclaré qu’il était encore trop tôt pour expliquer la disparition de l’avion, précisant n’exclure aucune hypothèse. Le ministre de l’aviation civile égyptien, Chérif Fathy, a confirmé ne pas pouvoir « exclure l’hypothèse de l’acte terroriste, ni quelque chose qui relèverait d’un incident technique ». Un peu plus tard, il a toutefois estimé que l’hypothèse d’une « attaque terroriste » était « plus probable » que celle d’une défaillance technique. « Mais je ne veux pas tirer de conclusions hâtives », a-t-il précisé à l’Agence France-Presse.

De son côté, François Hollande a déclaré, lors d’une brève allocution jeudi, que l’avion s’était « abîmé », insistant sur le fait qu’« aucune hypothèse n’est écartée, aucune n’est privilégiée ». « Lorsque nous aurons la vérité, nous devrons en tirer toutes les conclusions, que ce soit un accident ou une autre hypothèse que chacun a à l’esprit, peut-être une hypothèse terroriste », a-t-il ajouté.

Le président français a exprimé sa « compassion » et sa « solidarité » à l’égard des familles des victimes. Il a souligné vouloir « que tout soit mis à disposition des autorités grecques et égyptiennes [qui mènent conjointement les recherches en mer] pour qu’en liaison avec elles, [la France puisse] envoyer bateaux et avions » afin de déterminer le lieu de la disparition, tenter de « récupérer des débris » et « connaître la vérité ».

  • Quels sont les moyens mis en place pour l’enquête ?

L’Egypte, la France et la Grèce ont lancé des recherches en Méditerranée. Paris a dépêché sur la zone de recherche un Falcon 50 de reconnaissance, jusqu’alors assigné à la mission européenne de lutte contre le trafic illicite de migrants en Méditerranée. Un Atlantique 2, avion de patrouille maritime équipé de moyens de détection avancés, va se rendre à Chypre. De plus, un Aviso, petit bâtiment militaire, appareillera demain de Toulon pour se rendre sur place récupérer éventuellement des débris ou des victimes du crash.

Le Bureau d’enquêtes et d’analyses (BEA) va également dépêcher trois enquêteurs au Caire, accompagnés d’un conseiller technique d’Airbus, afin de participer à l’enquête, a annoncé le secrétaire d’Etat chargé des transports, Alain Vidalies, avant leur départ dans la soirée jeudi.

L’armée grecque a pour sa part dépêché plusieurs avions et une frégate. L’administration américaine a envoyé un avion de patrouille maritime, tandis qu’un navire militaire britannique, le RFA Lyme Bay, ainsi qu’un avion de transport militaire C-130 Hercules, basé à Chypre, étaient aussi réquisitionnés.

Le Monde avec AP, AFP et Reuters

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