Un syndicat français a analysé les filets de poissons vendus en France. On y a apprend que 48% des pangasius testés contenaient de l'eau ajoutée, 30% des colins, et 18% des cabillauds.
Yannick Verheyen, un des plus importants grossistes de poisson de Belgique, connait bien la filière et ses pratiques. Même pour un professionnel, il est très difficile de repérer ce genre de fraude : "Le poisson contient déjà 70% d'eau. Si on rajoute 5 ou 10% d'eau, c'est de la fraude, mais probablement je ne le verrai pas"
Pour l'instant aucun contrôle n'est effectué en Belgique et la raison est simple, explique Pauline Bievez du SPF Economie : "La législation ne dit rien pour le poisson. Il y a une réglementation européenne pour la teneur dans le poulet, mais pas dans le poisson. En Belgique il n'y a a pas de réglementation sur laquelle baser nos contrôles".
Pourtant une partie du secteur réclame plus de transparence. Car en matière d'eau ajoutée, s'il n'y en a pas dans le poisson, il y a souvent autour. Les filets sont enrobés d'une pellicule d'eau pour être protégés lors de la congélation. Mieux vaut donc bien lire l'étiquette pour connaître la quantité exacte de poisson que vous achetez, c'est le poids égoutté, souvent caché au dos du paquet. Car pour augmenter leurs marges, certains producteurs abusent du glaçage, pour proposer un prix concurrentiel.
L'ajout d'eau ne pose, a priori, aucun problème sanitaire. Mais en forte quantité il diminue la qualité du produit. Et surtout lèse le consommateur qui souhaite avant tout acheter du poisson et pas de l'eau.
Aline Delvoye