FOCUS – À compter de septembre prochain, la ville de Grenoble appliquera une nouvelle tarification, commune au Muséum, au musée Stendhal et au réseau des bibliothèques. Votée lundi 23 mai en conseil municipal, cette politique tarifaire intégrant un tarif solidaire vise à démocratiser la culture en la rendant plus accessible et, ainsi, à augmenter la fréquentation des lieux culturels.
Permettre l’accès à la culture au plus grand nombre, c’est ce qu’ambitionne la Ville de Grenoble en appliquant une nouvelle grille tarifaire basée sur celle du Musée de Grenoble.
Délibérée en commission puis votée en conseil municipal ce lundi 23 mai, cette décision traduit la volonté des élus de démocratiser la culture. Mais, à y regarder de plus près, seuls le Muséum de Grenoble, le musée Stendhal-appartement Gagnon et le réseau des bibliothèques municipales reverront leurs prix, le théâtre municipal et le Palais des sports n’étant pas concernés.
Relever le pari de la fréquentation
« Il faut que chacun des Grenoblois et Grenobloises, à n’importe quel âge de la vie, se sente concerné par l’offre culturelle qu’on lui propose », prévient Corinne Bernard, adjointe aux Cultures. Pour cela, différentes mesures entreront en application à partir de septembre.
La gratuité pour les moins de vingt-six ans, qu’ils soient ou non étudiants, jusqu’ici réservée au Musée de Grenoble, sera étendue au Muséum, au musée Stendhal ainsi qu’aux bibliothèques.
Idem pour les bénéficiaires de minima sociaux, mais aussi les usagers du CCAS (Centre communal d’action sociale) de la Ville de Grenoble, à savoir, les crèches, les maisons des habitants et les structures d’insertion.
En revanche, concernant les seniors de plus de 65 ans, l’âge ne sera plus un critère d’éligibilité au tarif réduit. Désormais, la nouvelle tarification tiendra compte des ressources de chacun, et la gratuité sera appliquée uniquement aux personnes bénéficiant du minimum vieillesse.
L’accès au Muséum de Grenoble et au musée Stendhal sera, lui aussi, gratuit pour les groupes scolaires de l’Isère. Il sera par ailleurs corrélé à la gratuité des transports en commun Semitag pour cette population.
« On a amplifié cette gratuité pour avoir plus de fréquentation. L’objectif est d’aller au musée comme on va dans un parc. On ne se pose pas la question du tarif pour se rendre au parc. Eh bien, là, ce sera pareil ! », s’enthousiasme l’adjointe aux Cultures, qui pense que cette politique tarifaire va engendrer un cercle vertueux sur le plan de la fréquentation.
« Être plus solidaires les uns avec les autres »
« Ceux qui ont plus de capacités financières financeront ceux qui n’en ont pas », explique Corinne Bernard. Et d’ajouter : « Harmoniser passe par l’idée d’être plus solidaires les uns avec les autres. » Car, pour amortir le manque à gagner lié à la gratuité, la Ville va augmenter ses tarifs pour ceux qui ne bénéficieront pas de la tarification solidaire.
L’inscription au réseau de bibliothèques connaîtra ainsi une hausse de 2 euros par rapport à 2015. Ces tarifs n’avaient toutefois pas augmenté depuis 2011, alors que l’offre s’est développée, selon la Ville.
Pour le Muséum de Grenoble et le musée Stendhal, l’entrée passera à 5 euros (contre 1,50 euro aujourd’hui). Par ailleurs, un abonnement annuel de 12 euros donnera un accès illimité à ces musées. Mais, afin que cette politique tarifaire ne soit pas un frein pour certains, l’accès à ces établissements sera gratuit chaque premier dimanche du mois.
Une politique tarifaire qui devrait augmenter le nombre de visiteurs, tout en laissant le budget de la Ville à l’équilibre, selon Corinne Bernard. La municipalité compte en tout cas y parvenir avant la fin de son mandat, en 2020.
Cassandre Jalliffier
DES CONCERTS DÉSORMAIS GRATUITS AU CONSERVATOIRE
Autre lieu concerné par cette nouvelle politique tarifaire : le conservatoire de Grenoble. Pour élargir et diversifier son public, les concerts y seront désormais gratuits. Quant au coût de la formation, il dépend déjà des ressources de chacun, puisqu’il est calculé sur la base du quotient familial.
Pour sensibiliser les enfants à la musique, la Ville va en outre faire intervenir cinq heures par an un enseignant du conservatoire dans les écoles maternelles et primaires.