Astrophysique

Qui est apparu en premier : la vie ou l’habitabilité ?

Pour certains astronomes, le caractère habitable d’une planète dépendrait du fait que la vie s’y est déjà développée ou non. Il serait dès lors difficile de distinguer une planète habitable d’une planète habitée.

Pour ne rien manquer de Pour La Science, inscrivez-vous à nos newsletters (gratuites)

La recherche de la vie sur d’autres planètes est en train de vivre un tournant. Elle a d’abord été limitée aux planètes situées dans la zone dite habitable, où la distance à l’étoile hôte assure des températures ni trop chaudes ni trop froides, adéquates pour la présence d’eau liquide – on parle aussi de zone « Boucle d’or ». Mais de nombreux astronomes commencent à penser que la vie pourrait exister en dehors de cette région. Certains se demandent si des mécanismes jusqu’ici négligés, dont la vie elle-même, pourraient étendre la zone habitable bien au-delà de sa définition actuelle. Colin Goldbatt, planétologue à l’Université de Victoria, au Canada, soutient même que l’effet de la vie sur le climat d’une planète soulève un nouveau paradoxe : l’habitabilité d’une planète pourrait dépendre du fait que la vie s’y est déjà développée. Une sorte de paradoxe de la poule et de l'œuf !

Colin Goldbatt a étudié des atmosphères différentes de celles la Terre pour voir comment les concentrations d’azote et de dioxyde de carbone pourraient jouer sur l’habitabilité d’une planète. Une concentration plus élevée en dioxyde de carbone pourrait par exemple assurer une température clémente à une planète pourtant éloignée de son étoile hôte, et inversement, une planète plus proche pourrait être froide à cause d’une concentration de dioxyde de carbone plus faible.

Le cas de l’azote

Shannon Hall

Shannon Hall est journaliste à Scientific American.

Voir tous ses articles
Références

Cet article a été initlalement publié sur le site www.scientificamerican.com sous le titre Which Came First on Earth—Habitability or Life ?

R. Heller, Des exoplanètes plus accueillantes que la Terre, Pour la Science N°449 - mars 2015.

C. Goldblatt, The inhabitance paradox: how habitability and inhabitancy are inseparable, ArXiv, mars 2016.

 

Sur le même sujet

Numéros sur le même sujet

Thèmes

Retour en haut de page

En kiosque actuellement

Soutenez l'information scientifique ! À partir de 5,50€ par mois > Je m'abonne