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Les découvertes de pétrole n’ont jamais été aussi faibles depuis... 1952

L’an dernier, les compagnies pétrolières et gazières n’ont trouvé que l’équivalent d’à peine un mois de consommation de la planète.

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Le nombre de puits d’exploration pétrolière en offshore très profond a chuté de 40 %.

Par Anne Feitz

Publié le 26 mai 2016 à 08:20

Les découvertes conventionnelles de pétrole et de gaz sont tombées au plus bas depuis 1952. Selon une nouvelle analyse publiée cette semaine par le cabinet IHS, les compagnies pétrolières n’ont trouvé que 12 milliards de barils équivalent pétrole de réserves récupérables l’an dernier.

Un chiffre en baisse de 20 % par rapport aux 15 milliards de barils découverts en 2014, selon Wood Mackenzie – et très loin des 47 milliards de 2010. « C’est à peine l’équivalent d’un mois de consommation mondiale », commentent les analystes de Morgan Stanley. Ces chiffres concernent toutefois seulement les hydrocarbures conventionnels, hors donc le pétrole et le gaz de schiste américains.

Une industrie en crise

Ils n’en sont pas moins symptomatiques de la crise que traverse l’industrie. La chute des prix du baril, dont les cours ont chuté de 60 % depuis mi-juin 2014, a conduit les compagnies à tailler dans leurs investissements, notamment d’exploration. « Ce sont traditionnellement les premières dépenses à  être coupées », rappelle Geoffroy Hureau, à l’IFP EN. Selon l’Institut français, les investissements d’exploration dans le monde, qui étaient passées de 50 à 100 milliards de

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dollars entre 2010 et 2013, sont tombés à 82 milliards en 2015. Et les budgets devraient encore baisser cette année. Mais toute activité n’a pas cessé. Chez Total, par exemple, 1,5 milliard de dollars sont encore consacrés au forage de puits d’exploration. Comme les prix des services pétroliers ont fortement baissé depuis deux ans, un tel budget permet de forer « quasiment autant de puits qu’auparavant », relève un expert. Selon IHS, le nombre de puits conventionnels forés en 2015, en dehors de l’Amérique du Nord, est tombé à 4.300 en 2015, contre 5.200 en 2014.

Gisement gazier géant au large de l’Egypte

Les faibles volumes découverts sont aussi le reflet des difficultés accrues à trouver de nouveaux gisements, alors que les champs les plus faciles d’accès ont déjà été trouvés. En 2015, seule la découverte par ENI d’un gisement gazier géant au large de l’Egypte a marqué les esprits, avec des réserves estimées à 5,1 milliards de barils. Les autres, de plus petite taille, ont concerné des gisements gaziers en Mauritanie, en Tanzanie ou au Congo, ou de pétrole en Chine, dans le Golfe du Mexique ou en Guyane. En 2016, seules quelques découvertes ont été annoncées, au large de la Birmanie ou de l’Angola par exemple. « Il faudra voir aussi à quel coûts ces gisements pourront être développés », rappelle Geoffroy Hureau. Selon IHS, l’activité d’exploration a été particulièrement faible dans l’offshore très profond, avec une baisse du nombre de puits de 40 % en 2015.

« Cette baisse des volumes découverts va créer un trou dans les portefeuilles des compagnies et finalement avoir un impact négatif sur la production », relève Leta Smith, chez IHS. Et ce, « plus probablement dans les 5 à 10 ans, le délai type entre la découverte et la première production », poursuit-elle. Un « trou » qui, selon l’IHS, ne sera pas compensé par le pétrole de schiste américain ; celui-ci restera compris entre 10 et 15 % de la production totale de pétrole en 2040. « Le marché aura encore besoin de pétrole conventionnel», conclut l’IHS.

Le brent au-dessus de 50 dollars pour la première fois depuis novembre

Après avoir atteint en février leur plus bas niveaux depuis treize ans, les cours du brut remontent : le baril de brent, la référence sur les marchés européens, est repassé jeudi au-dessus du seuil symbolique de 50 dollars. Une première depuis le mois de novembre. Le regain de ces derniers temps peut s’expliquer par un espoir de rééquilibrage du marché – jusqu’ici plombé par une offre supérieure à la demande –, avec l’annonce d’une baisse des réserves américaines de pétrole et les perturbations sur la production canadienne (feux de forêt) et nigériane (opérations de sabotage).

Anne Feitz

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