On parlait déjà d’orages destructeurs pour les vignobles du Chablis et du Cognac, mais la liste s’est rallongée. Le Beaujolais, et plus spécifiquement les parcelles de l’appellation Chiroubles ont été durement frappées. Les orages survenus, accompagnés pour certains de grêle, ont provoqué de sérieux dégâts. Les récoltes pour ces trois territoires s’annoncent mal et les viticulteurs devront faire appel aux préfectures pour obtenir réparation.
Ludovic Péron, CC BY 2.0
Seul le préfet est en mesure de déclarer et reconnaître un état de catastrophe naturelle, mais pour les producteurs de Charente, de l’Yonne, de Rhône et Saône-et-Loire, la situation est très sérieuse. Au départ, il y eut ces pluies, débutées vers 17 h, le 29 mai. Et rapidement, la grêle, dont les premiers constats rapportent qu’elle a frappé sur Cognac et Chablis. Il n’aura fallu que peu de temps pour que les intempéries sévissent et détruisent des parcelles entières sur ces deux territoires.
Selon les rapports communiqués par l’AFP, la région de l’Auxerrois a également été frappée – les villes de Saint-Bris-le-Vineux et Irancy s’ajoutent à la liste du sud du Chablis, Courgis, Préhy et Chichée. D’autant que, voilà quinze jours, ces mêmes régions avaient déjà été frappées : 400 ha, soit 10 % avaient subi des intempéries. Et rappelons qu’en avril, c’est le gel qui avait envahi les vignes, couvrant 20 % de la surface. Le millésime 2016 à Mâcon avait été détruit en l’espace d’une trentaine de minutes.
Puis de nouvelles informations sont communiquées : cette fois, c’est le Beaujolais qui est touché. La grêle est également passée par là et selon certains témoignages, il ne sera pas possible de récolter quoi que ce soit. Le président de la métropole de Lyon, Gérard Collomb, est intervenu pour témoigner de son soutien :
#Orages : pensées pour les viticulteurs de crus du #Beaujolais, pour la plupart jumelés avec #Lyon, dont les exploitations ont été touchées.
— Gérard Collomb (@gerardcollomb) 29 mai 2016
Selon le président d’Inter Beaujolais, Gilles Paris : « On a pris un gros orage dans la nuit de vendredi à samedi. Le Chiroubles est très très touché et à la marge les appellations Morgon et Fleurie. » Entre 10 et 15 % de l’appellation a été compromise, sur cet espace, et certains ne récolteront rien, assure-t-il. Cependant, « à cette époque, ça nuit sur le volume, mais pas sur la qualité », précise le président, auprès de l’AFP.
Par ailleurs, dans le Gers et les Hautes-Pyrénées, la grêle a également frappé, notamment autour de Saint-Mont et Madiran. Quelque 150 hectares selon les estimations pour Pacherenc et Madiran, alors que Météo France a levé l’alerte orange pour les départements de la région Midi-Pyrénées.
Pour l’instant, le ministère de l’Agriculture n’a pas communiqué sur la situation globale. Comme les bilans arrivent progressivement, il semblerait que plusieurs milliers d’hectares ont été touchés en Charente. Le risque supplémentaire, auquel les viticulteurs feront face maintenant, c’est la propagation de maladies, liées à des branches cassées. Un traitement de la vigne doit rapidement intervenir dans les exploitations.
Si les feuilles et les raisins ont été détruits par la grêle, il faudra encore attendre de voir d’ici à une quinzaine de jours, comment les parcelles évoluent avec la floraison.
Récoltes compromises, cultures détruites : seule l’obtention de l’état de catastrophe naturelle permettra aux producteurs d’obtenir réparation. Les répercussions économiques tant pour les producteurs que pour leur région pourraient être terribles.
Mots-clés : orages grêle vignobles - appellation vins producteurs - viticulteurs dégâts économie