Tabac : 5 idées fausses sur les risques

Cette nouvelle Journée mondiale sans tabac est l'occasion de rappeler un certain nombre d'idées fausses qui circulent. Elles donnent souvent bonne conscience aux consommateurs d'herbe à Nicot, leur font parfois croire que, par certains gestes, ils peuvent réduire les risques liés - un peu - à la nicotine, mais aussi – et surtout – aux goudrons et aux autres substances cancérigènes présents dans la fumée. C'est aussi le thème de la campagne lancée cette année par Tabac information service.

Non, il ne faut pas fumer beaucoup et longtemps pour risquer un cancer du poumon

Un tiers des fumeurs estime que la consommation de tabac ne peut provoquer un cancer que si l'on fume beaucoup et pendant des décennies. En réalité, des cancers liés au tabagisme apparaissent dès l'âge de 35 ans. Et ils concernent de plus en plus de femmes, puisqu'elles fument désormais autant que les hommes. Il faut ajouter à cela le fait que le tabac est à l'origine de 80 % des bronchites chroniques (plus exactement des bronchopneumopathies obstructives).

Non, ne fumer « que » 3 à 5 cigarettes par jour n'est pas sans risque

Malheureusement non. Déjà, à cette dose, le risque d'infarctus du myocarde est multiplié par trois ! En revanche, les poumons sont un peu moins « encrassés » que chez les gros fumeurs. Quant aux femmes, elles ne doivent pas oublier que tabac et contraceptif oral (la pilule) font très mauvais ménage. Le risque cardiovasculaire est alors multiplié par dix.

Non, faire du sport ne permet pas de se nettoyer les poumons

C'est pourtant ce qu'estimaient 70 % des personnes interrogées lors du baromètre cancer 2010. Certes, la pratique d'une activité physique augmente l'oxygénation des tissus (ou, plutôt, fumer diminue l'apport d'oxygène), mais les spécialistes déconseillent de se lancer moins de trois heures avant d'avoir éteint sa dernière cigarette.

Non, les jeunes ne seraient pas moins attirés par le tabac

La dernière enquête santé menée par la Smerep montre que 20 % des lycéens et 26 % des étudiants sont fumeurs. Parmi eux, respectivement près de 10 % et 15 % consomment du tabac de façon quotidienne. Les deux tiers déclarent ne pas avoir l'intention d'arrêter dans les douze prochains mois.

Non, le tabac passif n'a pas disparu dans les lieux publics

L'interdiction de fumer dans les lieux à usage collectif et les lieux de convivialité a été instaurée en France en 2007 et 2008. Selon la dernière enquête publiée dans le BEH, 15 % des actifs occupés déclaraient avoir été exposés à la fumée de tabac des autres sur leur lieu de travail au moins une fois au cours des 30 derniers jours. Près des trois quarts des élèves et étudiants de plus de 15 ans déclaraient avoir été exposés à la fumée de tabac des autres « à l'école, au lycée, à l'université ». Parmi les 15-75 ans qui ont fréquenté ces lieux publics au cours des 30 derniers jours, 9% ont déclaré avoir été exposés à la fumée de tabac au moins une fois au restaurant, 30 % dans les cafés, bars, pubs, et 40 % dans les discothèques.