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« La fin de la vie privée est un mythe »

Le sociologue Antonio A. Casilli dénonce dans une interview au Monde le discours et les nouvelles normes véhiculés par Facebook.

Propos recueillis par 

Publié le 05 février 2014 à 11h41, modifié le 11 février 2014 à 16h18

Temps de Lecture 5 min.

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Facebook, qui a fêté son dixième anniversaire mardi 4 février, est devenu le premier réseau social du monde, avec plus d'1,2 milliard d'utilisateurs. En guise de cadeau, la société de Menlo Park (Californie), introduite en Bourse en 2013, a annoncé, le 29 janvier, un profit record de 1,5 milliard de dollars (1,1 milliard d'euros). Quatre Français sur dix s'y connectent régulièrement, selon les dernières statistiques communiquées par l'entreprise.

Tout au long de ces dix années d'existence, Facebook a été confronté, comme d'autres groupes du secteur, aux problématiques touchant au respect de la vie privée des usagers des services proposés.

Le réseau social se nourrit d'un véritable déluge de données personnelles. Ainsi, selon les données fournies par Facebook, ce sont 350 millions de photos qui sont postées chaque jour sur ses sites. La crainte d'une dilution de l'attachement à l'intimité et à la vie privée, notamment chez les jeunes générations, se fait jour.

Dans un livre publié récemment (Against the Hypothesis of the End of Privacy, Springer, 2014, non traduit), les chercheurs Antonio A. Casilli, Paola Tubaro et Yasaman Sarabi réfutent cette idée d'une fin de la vie privée qui serait due aux réseaux sociaux. M. Casilli, maître de conférences en « digital humanities » à Telecom Paristech et chercheur au Centre Edgar Morin de l'Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS), a répondu aux questions du Monde.

Les dirigeants de Facebook ont eu des propos minimisant l'importance de la vie privée, la renvoyant même parfois au rang d'idée dépassée. Comment l'interprétez-vous ?

L'une des déclarations les plus marquantes de Mark Zuckerberg [patron fondateur de Facebook] en la matière fut prononcée en 2010. « La vie en public est la nouvelle norme » des utilisateurs de Facebook et du Web en général, assurait-il.

Selon ses dires, ce changement serait une nouvelle tendance sociale, indépendante des choix stratégiques de son entreprise. Mais au fil des remaniements successifs de Facebook, la quantité et la visibilité des renseignements dérivant des profils des utilisateurs ont augmenté d'une façon irrésistible.

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