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Au bureau, la déconnexion fait des adeptes

Alertes, SMS : les salariés aimeraient parfois se libérer d'Internet mais ils se heurtent aux exigences de la vie professionnelle.

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Publié le 09 février 2014 à 17h50, modifié le 10 février 2014 à 11h31

Temps de Lecture 3 min.

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La saisie d'un SMS fallacieux prendrait 10 % de plus que celle d'un angélique SMS, selon une récente étude menée par des chercheurs de la Brigham Young University

Lorsqu'il atterrit aux urgences, une nuit de Saint-Valentin, Thierry Crouzet est un blogueur très influent en France. Amis numériques, notoriété : Internet lui a tout donné. Même un burn-out. Au début, l'écrivain craint une crise cardiaque. « Pendant qu'on m'examinait aux urgences, j'ai pris mon portable et je suis allé sur Internet. Je me suis rendu compte que c'était une vraie drogue », se souvient-il. Le diagnostic des médecins va dans le même sens : crise d'angoisse. Ce jour-là, le blogueur décide de se couper d'Internet. Une expérience qu'il raconte dans son livre J'ai débranché (Fayard, 2012).

Des témoignages comme celui de M. Crouzet se multiplient dans tous les pays développés. « C'est le cas limite. Le burn-out est devenu le spectre de la connexion : quand on est trop actif sur la Toile, on s'effondre », estime Rémy Oudghiri, chargé de la prospective du consommateur pour l'institut de sondages Ipsos et auteur de Déconnectez-vous (Arléa, 2013).

Initialement vécu comme un espace de liberté, Internet est devenu chronophage et liberticide. Notamment avec l'avènement de l'Internet mobile, « qui réduit le temps d'attention ainsi que les espaces où vous pouvez ne pas être dérangés. C'est la saturation cognitive », explique Dominique Boullier, coordonnateur scientifique du Médialab Sciences Po.

Alertes, bannières, notifications s'additionnent aux coups de téléphone et aux messages (SMS, MMS, etc.). Et l'envie de se déconnecter se transforme en tendance. « Depuis deux ou trois ans est apparue l'expression d'une envie de se déconnecter parmi les personnes faisant un usage régulier des technologies », constate M. Oudghiri.

L'agence Havas Media a publié, en septembre 2012, la première étude sur « la France des déconnectés » qui fait le point sur la situation. Si les déconnectés volontaires sont encore minoritaires et ne sont que 3,4 % de la population, la déconnexion est un vrai fantasme. Parmi les sondés, 65,2 % ont envie de se déconnecter des nouvelles technologies et 59,7 % le font effectivement, par intermittence.

La déconnexion a ses adeptes dans le milieu du travail. Journées sans mails, réseaux sociaux bloqués, « de plus en plus de manageurs prennent conscience des problèmes engendrés par la connexion : perte d'efficacité, de créativité, interaction qui n'est plus que virtuelle… », dit M. Oudghiri.

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