Génocide arménienAnkara met de l'eau dans son vin avec Berlin
Si Berlin a reconnu le génocide arménien hier, le chef du gouvernement turc assure que les deux pays restent «deux alliés très importants».
La Turquie et l'Allemagne sont «deux alliés très importants» et leurs relations ne vont pas «se détériorer totalement» après la reconnaissance jeudi par le Bundestag du génocide arménien. L'aveu émane vendredi du Premier ministre turc Binali Yildirim.
«Personne ne doit s'attendre à ce que les relations se détériorent totalement d'un seul coup à cause de cette décision ou de décisions semblables», a déclaré M. Yildirim lors d'une conférence de presse à Ankara avant de s'envoler pour l'Azerbaïdjan. «Cela ne veut toutefois pas dire que nous ne réagirons pas, que nous ne dirons rien», a-t-il ajouté.
De son côté, le gouvernement allemand assure également que la relation germano-turque est suffisamment forte pour résister à la crise qui s'est ouverte entre les deux pays: «Une telle relation peut et va résister aux différences d'opinion», a indiqué vendredi le porte-parole de la chancelière allemandeSteffen Seibert, citant les forts liens culturels et économiques, ainsi que la coopération dans la crise migratoire et les quelque trois millions de personnes d'origine turque vivant en Allemagne.
La Turquie avait pourtant réagi avec colère la veille après le vote par la chambre basse du parlement allemand d'une résolution qui reconnaît le génocide arménien. Ankara a rappelé son ambassadeur à Berlin et a menacé d'une riposte en pleine crise migratoire.
«Cette résolution va sérieusement affecter les liens turco-allemands», avait averti après le vote le président turc Recep Tayyip Erdogan, promettant que des «démarches» seraient entreprises dès son retour en Turquie. Il était en voyage jeudi au Kenya.
«Réponses appropriées»
Réitérant que la Turquie considérait cette résolution comme «nulle et non avenue», M. Yildirim a, lui aussi, estimé que «cette décision a sérieusement endommagé les relations entre l'Allemagne et la Turquie», ajoutant que des «réponses appropriées» seraient données.
«Quelles que soient les conditions, nous poursuivrons les relations avec nos amis, avec nos alliés», a cependant souligné le ministre.
Les relations entre Ankara et Berlin revêtent une importance cruciale pour l'application de l'accord controversé sur les migrants entre la Turquie et l'UE. L'Allemagne, par la voix de son ministre des Affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier, a cherché jeudi à calmer la fureur de cet important partenaire en disant espérer qu'il n'y aurait pas de «réactions excessives» de la part d'Ankara.
AFP
Cet article a été automatiquement importé de notre ancien système de gestion de contenu vers notre nouveau site web. Il est possible qu'il comporte quelques erreurs de mise en page. Veuillez nous signaler toute erreur à community-feedback@tamedia.ch. Nous vous remercions de votre compréhension et votre collaboration.