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Génocide arménienAnkara met de l'eau dans son vin avec Berlin

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Cette photo, prise dans la seconde moitié des années 1910, montre des victimes arméniennes.
Recep Tayyip Erdogan a affirmé samedi que jamais la Turquie n'acceptera les accusations de génocide arménien, qui constituent selon ses mots un «chantage». (4 juin 2016 - photo d'archives)
Si la Turquie a rappelé son ambassadeur en Allemagne après la reconnaissance du génocide arménien par le Bundestag allemand, le premier ministre turc Binali Yildirim a affirmé, au lendemain du vote, que «L'Allemagne et la Turquie sont deux alliés très importants. Personne ne doit s'attendre à ce que les relations se détériorent totalement d'un seul coup à cause de cette décision ou de décisions semblables». (vendredi 3 juin 2016)

La Turquie et l'Allemagne sont «deux alliés très importants» et leurs relations ne vont pas «se détériorer totalement» après la reconnaissance jeudi par le Bundestag du génocide arménien. L'aveu émane vendredi du Premier ministre turc Binali Yildirim.

«Personne ne doit s'attendre à ce que les relations se détériorent totalement d'un seul coup à cause de cette décision ou de décisions semblables», a déclaré M. Yildirim lors d'une conférence de presse à Ankara avant de s'envoler pour l'Azerbaïdjan. «Cela ne veut toutefois pas dire que nous ne réagirons pas, que nous ne dirons rien», a-t-il ajouté.

De son côté, le gouvernement allemand assure également que la relation germano-turque est suffisamment forte pour résister à la crise qui s'est ouverte entre les deux pays: «Une telle relation peut et va résister aux différences d'opinion», a indiqué vendredi le porte-parole de la chancelière allemandeSteffen Seibert, citant les forts liens culturels et économiques, ainsi que la coopération dans la crise migratoire et les quelque trois millions de personnes d'origine turque vivant en Allemagne.

La Turquie avait pourtant réagi avec colère la veille après le vote par la chambre basse du parlement allemand d'une résolution qui reconnaît le génocide arménien. Ankara a rappelé son ambassadeur à Berlin et a menacé d'une riposte en pleine crise migratoire.

«Cette résolution va sérieusement affecter les liens turco-allemands», avait averti après le vote le président turc Recep Tayyip Erdogan, promettant que des «démarches» seraient entreprises dès son retour en Turquie. Il était en voyage jeudi au Kenya.

«Réponses appropriées»

Réitérant que la Turquie considérait cette résolution comme «nulle et non avenue», M. Yildirim a, lui aussi, estimé que «cette décision a sérieusement endommagé les relations entre l'Allemagne et la Turquie», ajoutant que des «réponses appropriées» seraient données.

«Quelles que soient les conditions, nous poursuivrons les relations avec nos amis, avec nos alliés», a cependant souligné le ministre.

Les relations entre Ankara et Berlin revêtent une importance cruciale pour l'application de l'accord controversé sur les migrants entre la Turquie et l'UE. L'Allemagne, par la voix de son ministre des Affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier, a cherché jeudi à calmer la fureur de cet important partenaire en disant espérer qu'il n'y aurait pas de «réactions excessives» de la part d'Ankara.

AFP