SNCF : poursuite de la grève malgré l'appel de Guillaume Pepy

Le PDG a évoqué les "conséquences catastrophiques" des intempéries sur le réseau ferroviaire. Mais la CGT-Cheminots et SUD-Rail restent inflexibles.

Source AFP

Le président de la SNCF Guillaume Pepy.
Le président de la SNCF Guillaume Pepy. © AFP

Temps de lecture : 3 min

La CGT-Cheminots et SUD-Rail ont décidé de poursuivre la grève, malgré l'appel de Guillaume Pepy. Le président de la SNCF a en effet dit vendredi souhaiter la suspension de la grève au sein de l'entreprise publique, au nom de la « solidarité » avec les Français qui subissent notamment les conséquences des intempéries. « Avec ce qui se passe, on a besoin en ce moment à la SNCF de tout le monde », a affirmé le dirigeant d'entreprise. « Je sais qu'à la SNCF les cheminots sont capables de mettre un instant leur drapeau dans la poche, par solidarité. »

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« Compte tenu de ce que vivent les gens aujourd'hui, en région parisienne, dans la partie nord du pays, je suis sûr qu'avec cette situation il y a pas mal de cheminots qui se disent que cette grève devrait être suspendue. Tout le monde devrait se poser la question sérieusement », a ajouté Guillaume Pepy. « C'est ce que les usagers attendent (...) de la solidarité, a-t-il encore assuré. Et la solidarité, ça veut dire concrètement suspendre la grève. »

Des « conséquences catastrophiques »

Il a évoqué les « conséquences catastrophiques » des inondations sur le réseau ferroviaire, en particulier en Ile-de-France, des dégâts qui se compteront, selon lui, en dizaines de millions d'euros. « Les intempéries ont des conséquences très rudes sur le réseau et la vie des usagers, il y a plus d'une trentaine de points sur le réseau sur lesquels les équipes de SNCF Réseau sont en intervention. Certaines prendront au moins une semaine », a-t-il dit.

Par exemple, la circulation sur la voie Paris-Versailles, la ligne N du Transilien, « ne reprendra que vendredi prochain au plus tôt » en raison d'un affaissement à la hauteur de Clamart (Hauts-de-Seine), a-t-il indiqué. Même délai pour la réouverture d'un tronçon sud du RER D, où, en raison de « cinq glissements de terrain sur un kilomètre, il y a 50 000 tonnes de matériaux à déblayer ».

Cela « donne la mesure de l'impact catastrophique des inondations et des intempéries sur le réseau », a encore dit Guillaume Pepy. Les difficultés « se concentrent dans la région des Hauts-de-France, en Ile-de-France, dans la région Centre et la région Grand Est.  « On peut vraiment parler de conséquences catastrophiques », a-t-il insisté. Quant aux dégâts, « c'est de toute façon plusieurs dizaines de millions d'euros ».

La SNCF a notamment fermé depuis jeudi la partie centrale de la ligne C du RER, qui longe le cours de la Seine. « On a bien anticipé la crue, on a fermé à temps », a indiqué Guillaume Pepy en estimant qu'on avait ainsi « limité les risques de détérioration des installations » et les délais de reprise après la décrue.

« Je suis à mon poste »

Guillaume Pepy, interrogé en outre sur une éventuelle démission en raison de divergences avec le gouvernement, alors qu'une réunion de négociation ultime sur le travail des cheminots est prévue lundi, a répondu : « Je suis à mon poste avec les équipes, et à fond sur les conséquences des inondations. » Quant aux relations avec la CGT, syndicat qui avec SUD-rail et FO continue la grève, Guillaume Pepy a indiqué que « le contact n'a jamais été perdu ». Il a refusé de s'exprimer sur la substance des négociations dans l'attente de la réunion de lundi matin.

Les assemblées générales ont toutes reconduit la grève, la plupart jusqu'à lundi, selon un porte-parole de SUD-Rail, qui a appelé à un « durcissement de la mobilisation » alors qu'une ultime réunion de négociation sur le temps de travail des cheminots est prévue lundi. Selon la direction, le taux de grévistes est tombé à 10,5 % vendredi, contre 17 % mercredi, premier jour de cette grève illimitée.

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Commentaires (47)

  • comet's59

    Je crois que ce. Secrétaire d'état devrait suivre quelques formations sur les fondamentaux du management. Mais sa morgue le conforte dans la certitude des dogmatiques

  • Petit malin

    ... Couler des entreprises ! C'est ce qu'elle est en train de faire à la SNCF...

    Avec l'ouverture totale à la concurrence du transport ferroviaire en 2019, il faut que la SNCF se réforme pour s'y préparer. C'est ce que fait Pépy.
    La CGT, avec la complicité du gouvernement socialiste, veut l'en empêcher. Mieux que cela ils demandent même à travailler 32 heures, ce qui est le discours du parti communiste, aussi fantomatique soit-il.

    En faisant cela, la CGT fait ce qu'elle a fait partout durant les 30 dernières années, dans les chantiers navals, dans les compagnies maritimes, dans les grandes entreprises nationales et industrielles, saborder et couler le navire.
    Ce syndicat et ses disciples (Sud) sont une malédiction. Voire un gouvernement les soutenir et leur donner raison tout en exigeant une adaptation de la SNCF pour 2019 ( !), est une preuve de plus de l'incompétence socialiste.
    Ils ne sont pas solidaire des français -bien au contraire - mais défendent leurs électeurs et adhérents, quelques castes de privilégiés des "statut" ou "régimes spéciaux" devenus caduques avec le temps.
    S'il en a envie, Pépy devrait partir. C'est un bon patron. Il retrouvera facilement un autre job.

    Quand en décembre 2019, la SNCF se fera taillé des croupières par la concurrence, devra licencier, ses personnels pourront avec avantage se retourner vers leurs délégués CGTistes pour leur demander du boulot ! Mais ceux-ci comme d'habitude, leurs répondront de manifester dans la rue. Ils ne savent pas faire autre chose... C'est bien bon, mais cela ne nourrit pas une famille...

  • robert38

    Qui participe et qui vote dans ces assemblée dite "générales" ?
    que les adhérents de CGT bien sur ! C'est la démocratie stalinienne !